Musicales 41
1.2.3... Les informationsFrance

Procès des viols de Mazan : les verdicts et réactions

Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !

Le procès des viols de Mazan, qui s’est conclu ce jeudi matin par le verdict de la cour d’assises du Vaucluse, est entré dans l’histoire judiciaire française par l’ampleur des faits jugés. Pendant près de dix ans, Dominique Pelicot, principal accusé, a méthodiquement drogué son épouse Gisèle, alors inconsciente, pour la livrer à des inconnus rencontrés sur Internet. Plus de 200 scènes de viols en réunion ont été filmées et retrouvées sur son ordinateur. Ces actes se sont déroulés dans plusieurs lieux : Mazan (Vaucluse), Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), et l’Île-de-Ré (Charente-Maritime).

En ouvrant les portes de ce procès le 2 septembre dernier, j’ai souhaité que la société puisse se saisir des débats qui s’y sont tenus. Je n’ai jamais regretté cette décision. J’ai confiance, à présent, en notre capacité à construire collectivement un avenir dans lequel chacune et chacun, femmes et hommes, puisse vivre en harmonie, dans le respect et la compréhension mutuelle.

Gisèle Pelicot – 19 décembre 2024

Le rôle central de Dominique Pelicot

Dominique Pelicot, 72 ans, qualifié par le parquet de « clé de voûte du dossier », a organisé pendant une décennie une mécanique de prédation. Il administrait à son épouse, Gisèle Pelicot, des substances sédatives pour la rendre inconsciente avant de l’exposer à des viols. Les hommes qu’il invitait, souvent des inconnus, participaient sous le prétexte d’une mise en scène libertine ou échangiste. Certains savaient explicitement que Gisèle était droguée, d’autres prétendent avoir été trompés. Les faits reprochés à Dominique Pelicot sont accablants : 94 épisodes de viols en réunion filmés ; captation d’images à caractère sexuel de sa fille et de ses belles-filles, tentative de viol aggravé sur une autre femme. Les vidéos retrouvées sur son ordinateur étaient minutieusement classées dans des dossiers aux noms évocateurs. Dominique Pelicot a également incité certains complices à reproduire ce schéma sur leurs propres compagnes en fournissant des sédatifs comme le Temesta.

Des crimes découverts par hasard

L’affaire a éclaté de manière fortuite en 2020, lorsqu’un agent de sécurité d’un supermarché de Carpentras a surpris Dominique Pelicot en train de filmer sous les jupes des clientes. Les gendarmes ont saisi son matériel informatique, découvrant des centaines d’heures de vidéos attestant des crimes. L’enquête a révélé un réseau d’hommes impliqués dans ces viols, souvent identifiés grâce à ces enregistrements.

Le calvaire de Gisèle Pelicot

Gisèle Pelicot, aujourd’hui divorcée de Dominique, a subi pendant près de dix ans des agressions répétées sans en avoir conscience. Elle ignorait qu’elle était droguée et que son mari organisait ces violences. Les vidéos montrent une femme inconsciente, ronflant lourdement, parfois manipulée pour donner l’apparence d’un consentement. Dominique Pelicot donnait des instructions précises aux participants, notamment de ne pas la réveiller. Certains accusés ont témoigné que Pelicot leur avait assuré que « Gisèle était d’accord et qu’elle aimait être sédatée pour se relaxer ».

Les accusés : profils variés, justifications multiples

Les 50 co-accusés, âgés de 22 à 74 ans, provenaient de milieux sociaux et professionnels divers : chefs d’entreprise, artisans, retraités, chômeurs, anciens militaires, ou encore chauffeurs routiers. Leurs comportements face aux accusations ont varié : certains, comme Cédric G. ou Jean-Luc L., ont reconnu leur participation, arguant avoir été influencés par Dominique Pelicot. D’autres, comme Boris M. ou Christian L., ont nié les faits, affirmant avoir été dupés. Une minorité, tels Nizar H. ou Omar D., ont tenté de minimiser leurs responsabilités en prétendant ne pas avoir perçu l’état inconscient de Gisèle. Les vidéos présentées à l’audience ont cependant permis d’établir les faits avec une précision accablante. Le parquet a souligné que ces enregistrements montraient des hommes souvent conscients de l’état de la victime, mais poursuivant malgré tout leurs actes.

Un mode opératoire bien huilé

Le procès a mis en lumière la méthodologie de Dominique Pelicot :

  1. Séduction en ligne : Dominique recrutait des hommes sur des forums libertins ou via des annonces en ligne, vantant des « rencontres sexuelles sans tabous ».
  2. Organisation des rencontres : Les hommes étaient invités à son domicile ou dans des lieux précis. Pelicot les briefait sur le contexte, parfois en minimisant l’état de sa femme.
  3. Administration de substances : Gisèle recevait régulièrement des doses de sédatifs avant les viols. Dominique Pelicot administrait les substances en grande quantité, la rendant totalement inconsciente.
  4. Captation vidéo : Chaque épisode était filmé par Dominique, qui en tirait une certaine jouissance, selon les psychiatres ayant examiné son profil.

Un procès hors normes

Le procès, ouvert le 2 septembre 2024, a duré plusieurs mois et mobilisé un nombre inédit de parties civiles. Gisèle Pelicot, malgré le traumatisme, a tenu à être présente et s’est exprimée avec courage devant les magistrats. À l’énoncé du verdict, elle a été accueillie sous les applaudissements des soutiens présents au palais de justice d’Avignon.

Les peines prononcées

Dominique Pelicot

  • 20 ans de réclusion criminelle, avec deux tiers de sûreté. Reconnu coupable de 94 épisodes de viols en réunion, captation d’images à caractère sexuel, et tentative de viol.

La réaction de Maitre Béatrice Zavarro qui a défendu Dominique Pelicot : « Monsieur Pelicot a pris acte de cette décision, et nous allons utiliser le délai de dix jours qui nous est accordé pour décider si nous interjetons appel de ce jugement. À ce stade, aucune décision n’a encore été prise à cet égard. Pour ma part, en tant qu’avocate de Dominique Pelicot, je tenais, dès le début des débats, à ce qu’ils se déroulent de manière sereine. Cela a été le cas, et je considère que c’est un point positif pour l’œuvre de justice. Je souhaitais également que Madame Pelicot puisse sortir apaisée de ces échanges. Je pense que les verdicts prononcés contribueront à cet apaisement. Je me permets de le souligner, même si je ne suis pas l’avocate de Madame Pelicot. Nous sommes dans un cadre où Dominique Pelicot assume sa responsabilité avec dignité, tout comme Madame Pelicot fait preuve de la sienne. Je déciderai, à l’issue des dix jours — c’est-à-dire jusqu’au 29 décembre — si nous devons ou non interjeter appel de ce verdict. Comme je l’ai mentionné au début des débats, Monsieur Pelicot n’était pas nécessairement le chef d’orchestre, avec les autres en simples musiciens. Cependant, par ce verdict, la Cour a condamné le chef d’orchestre tout en établissant une distinction entre lui et les autres membres de cet orchestre. Nous n’avons pas l’autorisation de critiquer une décision de justice. La seule manière de contester ce jugement, si nous le décidons, est d’interjeter appel. Je tiens à répéter que nous utiliserons pleinement le délai de dix jours pour déterminer si nous devrons, dans les mois à venir, présenter à nouveau cette affaire. »


Co-accusés : peines détaillées fournies par BFMTV

Peines entre 15 et 20 ans

  • Dominique D.
    • 17 ans de prison et 10 ans de suivi socio-judiciaire. Jugé pour six épisodes de viols en réunion.
  • Mohamed R.
    • 17 ans de prison et 10 ans de suivi socio-judiciaire. Jugé pour viols en réunion sur une autre victime.
  • Jean-Pierre M.
    • 17 ans de prison. Jugé pour viols en réunion avec Dominique Pelicot.
  • Jérôme V.
    • 16 ans de prison et 8 ans de suivi socio-judiciaire. Jugé pour six épisodes de viols en réunion.
  • Fabien S.
    • 16 ans de prison. Jugé pour viols en réunion avec un lourd casier judiciaire (18 mentions).

Peines entre 10 et 15 ans

  • Cédric G.
    • 16 ans de prison et 10 ans d’interdiction d’avoir une activité en lien avec des mineurs.
      Reconnu coupable de viols en réunion et détention d’images pédopornographiques.
  • Cendric V.
    • 14 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Jugé pour deux épisodes de viols en réunion.
  • Christian L.
    • 14 ans de prison, 8 ans de suivi socio-judiciaire, et 10 ans d’interdiction professionnelle avec les mineurs. Jugé pour viols en réunion et détention d’images pédopornographiques.
  • Jean-Luc L.
    • 14 ans de prison et 6 ans de suivi socio-judiciaire. Jugé pour deux épisodes de viols en réunion.
  • Vincent C.
    • 15 ans de prison et 7 ans de suivi socio-judiciaire. Reconnu coupable de viols en réunion.
  • Thierry Po.
    • 14 ans de prison, 8 ans de suivi socio-judiciaire, et 10 ans d’interdiction professionnelle en lien avec les mineurs. Reconnu coupable de deux épisodes de viols et détention d’images pédopornographiques.

Peines entre 8 et 12 ans

  • Adrien L.
    • 13 ans de prison.
      Jugé pour viols en réunion.
  • Ahmed T.
    • 12 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Jugé pour viols en réunion.
  • Andy R.
    • 10 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Reconnu coupable d’agressions sexuelles en réunion.
  • Cyrille D.
    • 8 ans de prison.
      Jugé pour des actes répétés malgré la conscience de l’état inconscient de la victime.
  • Florian R.
    • 13 ans de prison.
      Jugé pour viols en réunion.
  • Karim S.
    • 14 ans de prison, 5 ans de suivi socio-judiciaire et interdiction professionnelle en lien avec les mineurs. Reconnu coupable de viols en réunion et détention d’images pédopornographiques.
  • Lionel R.
    • 8 ans de prison.
      Jugé pour viols en réunion.
  • Redouane A.
    • 12 ans de prison et 8 ans de suivi socio-judiciaire. Jugé pour deux épisodes de viols en réunion.
  • Omar D.
    • 12 ans de prison.
      Reconnu coupable de viols en réunion.
  • Patrick A.
    • 10 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Jugé pour complicité active.
  • Mathieu D.
    • 7 ans de prison.
      Jugé pour viols en réunion.
  • Jean T.
    • 12 ans de prison.
      Jugé pour participation active.
  • Nizar H.
    • 10 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Reconnu coupable de tentative de viol aggravé.

Peines inférieures à 10 ans

  • Joseph C.
    • 3 ans de prison.
      Jugé pour agressions sexuelles en réunion.
  • Hugues M.
    • 10 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Reconnu coupable de viols en réunion.
  • Saifeddine G.
    • 10 ans de prison.
      Jugé pour tentative de viol aggravé.
  • Simone M.
    • 10 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Reconnu coupable de viols en réunion.
  • Romain V.
    • 18 ans de prison.
      Reconnu coupable de six épisodes de viols en réunion.
  • Philippe L.
    • 5 ans de prison.
      Jugé pour viols en réunion.
  • Redouane E.
    • 12 ans de prison et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Reconnu coupable de viols en réunion.

Votre annonce sur Blois Capitale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page