
Au cœur d’une nouvelle semaine politique cruciale en France, le concept de gestion des « affaires courantes » par un gouvernement démissionnaire se retrouve sur le devant de la scène. Alors qu’un Conseil des ministres est présidé par le président Emmanuel Macron ce mardi 16 juillet, le gouvernement, bien que démissionnaire, continuera d’opérer sous un régime de pouvoir restreint.
Cette période transitoire est essentielle pour assurer la continuité de l’État. Selon une note du secrétariat général du gouvernement (SGG) datée du 2 juillet, vue par l’AFP, un gouvernement démissionnaire « reste en place, tant qu’il n’est pas remplacé par un nouveau gouvernement ». Durant cette phase, il est chargé du fonctionnement minimal de l’État, gérant uniquement les « affaires courantes ». Tous les actes réalisés par le gouvernement en gestion des affaires courantes sont des actes administratifs soumis au contrôle judiciaire, principalement par le Conseil d’État. En cas de saisine, le juge administratif examinera ces actes pour déterminer s’ils relèvent bien de la gestion des affaires courantes ou s’ils excèdent ce cadre.
Aucune force politique n’ayant obtenu de majorité absolue à l’Assemblée nationale et avec le démarrage imminent des Jeux olympiques à Paris le 26 juillet, la nomination d’un nouveau gouvernement pourrait prendre du temps. Le président Macron a exprimé son désir de laisser « un peu de temps » aux forces politiques pour « bâtir des compromis ».
En attendant, les ministres élus députés, au nombre de 18, pourront retrouver leur mandat parlementaire pour participer à la session qui s’ouvre ce jeudi. Ils auront notamment leur mot à dire sur la présidence de la chambre. Cette situation particulière met en lumière le double rôle de certaines personnalités comme Gabriel Attal, qui continue de servir en tant que Premier ministre démissionnaire tout en se préparant à devenir président du groupe ex-Renaissance à l’Assemblée.
Dans l’atmosphère quelque peu morose des cabinets ministériels, la routine s’installe alors que les conseillers observent les ministres tourner en rond, signe palpable d’une certaine frustration face à l’incertitude politique. Cette période de gestion des affaires courantes est parfois perçue comme un moment de stagnation, mais elle est cruciale pour maintenir l’ordre et la fonctionnalité de l’État.

Laurence Tubiana : Une candidature PS-Ecologistes-PCF pour Matignon
Dans le contexte actuel de recomposition politique, une figure se détache ce lundi soir pour occuper le poste de Premier ministre : Laurence Tubiana. Selon Franceinfo, la directrice de la Fondation européenne pour le climat a été proposée lundi soir par le Parti Socialiste (PS), le Parti Communiste Français (PCF) et les écologistes aux Insoumis.
Ex-présidente de la Convention citoyenne pour le climat, Laurence Tubiana est une personnalité reconnue dans les milieux de l’écologie et de la politique, même si elle reste relativement méconnue du grand public. Son parcours témoigne d’un engagement profond pour les questions environnementales et sociales. En 2018, à la suite de la démission de Nicolas Hulot, elle était déjà pressentie pour prendre la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire, bien qu’elle n’ait pas été choisie à l’époque.
À 73 ans, Laurence Tubiana est envisagée pour diriger consensuellement le gouvernement par une large partie de l’union de la gauche, surnommée le Nouveau Front populaire.
Laurence Tubiana est une économiste (doctorat en économie de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et diplomate dont les racines militantes remontent à la Ligue communiste révolutionnaire, et elle a également été assistante de Lionel Jospin. Elle a occupé des positions clés, influençant la politique environnementale française et internationale, sans jamais faire partie d’un gouvernement. Avant d’embrasser une carrière dans les missions institutionnelles, elle présidait Solagral, une ONG dédiée au développement de l’agriculture et de la biodiversité dans les pays du tiers-monde.
Durant le quinquennat de François Hollande, bien que n’étant pas membre du gouvernement, elle a joué un rôle crucial en tant que représentante française pour la conférence Paris Climat 2015, ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique, et négociatrice principale pour la COP 21. Depuis 2017, elle dirige la Fondation européenne pour le climat, consolidant son profil comme une des voix les plus influentes dans le domaine de l’écologie à l’échelle européenne. Elle a été directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI).