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À Blois, des panneaux devant des commerces vacants qui interpellent

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Les messages peuvent surprendre. Devant quelques vitrines closes du centre-ville de Blois, un nouveau type de signalétique a fait son apparition. « Ce commerce est fermé. On vous explique pourquoi. » Suivi, sur la face adjacente, d’un texte explicite : le bâtiment est jugé dégradé, le propriétaire refuse d’engager les travaux nécessaires, les loyers exigés étaient prohibitifs, et la collectivité s’empare du dossier.

Derrière cette communication inhabituelle se cache une décision politique : le recours à une Opération de Restauration Immobilière (ORI). Validée par le conseil communautaire d’Agglopolys le 1er juillet 2025, cette procédure permet d’imposer à certains propriétaires la réhabilitation de leur bien, sous peine d’expropriation. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre la vacance et la dégradation de l’habitat en cœur de ville.

Une réponse aux limites des dispositifs incitatifs

Depuis 2018, Blois est intégrée au programme national Action Cœur de Ville, visant à soutenir les villes moyennes confrontées à la désertification commerciale et résidentielle. Dans ce cadre, Agglopolys a mis en œuvre plusieurs outils d’aide à la réhabilitation, notamment une OPAH-RU (opération programmée d’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain) déployée entre 2020 et 2025. Mais si ces mesures ont permis d’accompagner certains projets, elles ont montré leurs limites face à des situations inextricables : copropriétés figées, successions bloquées, refus d’investir dans des immeubles pourtant en danger.

C’est dans ce contexte que la communauté d’agglomération a décidé d’activer le levier plus coercitif de l’ORI, prévu par les articles L. 313-4 et suivants du Code de l’urbanisme. Une procédure qui, selon les termes de la loi, permet de prescrire ou d’imposer des travaux de remise en état, de rénovation, de réhabilitation ou même de démolition, afin de garantir la salubrité, la sécurité et l’habitabilité des immeubles concernés.

Des bâtiments identifiés, une procédure engagée

La mise en œuvre de cette ORI a été entamée en octobre 2024, par une première liste de 11 immeubles identifiés dans le centre de Blois. Après une réévaluation en mai 2025, 7 immeubles ont été retenus pour entrer dans la première phase d’intervention. Ces bâtiments, situés dans des zones stratégiques du cœur historique, présentent des signes manifestes de dégradation, et parfois de dangerosité.

Le 1er juillet 2025, le conseil communautaire a voté l’ouverture officielle de la concertation préalable, première étape réglementaire de la procédure. Cette phase vise à informer le public, recueillir les observations, et préparer les déclarations d’utilité publique (DUP) nécessaires à la mise en œuvre des travaux.

La communication est directe, factuelle, voire accusatoire. Elle mentionne des montants de loyers excessifs, l’absence d’entretien, la mise en danger des occupants ou des passants. Mais elle se veut également transparente sur la procédure engagée. Le texte informe sur l’ORI, précise que des travaux peuvent être réalisés d’office aux frais du propriétaire, et que l’expropriation reste une possibilité en cas de refus d’agir. Ces panneaux font partie intégrante de la stratégie d’intervention auprès de détenteurs d’un patrimoine à l’abandon.

Si les propriétaires concernés ne se conforment pas aux injonctions, la collectivité pourra acquérir les biens, soit à l’amiable, soit par expropriation, pour les transmettre à des opérateurs capables d’assurer leur remise en état.


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