A Blois, Judith Godrèche obtient des socialistes une promesse

Blois, le 30 août 2024 – À l’occasion du CamPuS 2024, l’université d’été du Parti socialiste, Judith Godrèche, actrice et réalisatrice, a lancé un appel pour la reconstitution d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans le cinéma et d’autres secteurs créatifs, une commission brutalement interrompue par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier. Elle a été entendue.

Ce vendredi, un peu après midi, une agitation s’empare de la Halle aux Grains de Blois : Judith Godrèche va parler de la nouvelle étape de son combat dans un discours devant les socialistes, à commencer par son Premier secrétaire, Olivier Faure. L’actrice capte l’attention de l’auditoire et met les choses au point : sa lutte ne saurait connaître de pause, et il s’agît d’une « question politique ». Et si Judith Godrèche confie qu’elle ne se sent jamais « à sa place », le CamPuS est bien le lieu pour une revendication : la reconstitution d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.

Son appel n’est pas resté sans réponse. Boris Vallaud, député et figure de proue du Parti socialiste, a réaffirmé l’engagement de son parti à reprendre ce chantier essentiel.
Un engagement
« J’ai travaillé longtemps avec certaines et certains de mes collègues, et ce lien ne sera pas rompu », a déclaré Boris Vallaud, en écho à la détresse exprimée par Judith Godrèche. Le député a ensuite détaillé la stratégie qu’il entend mener pour faire revivre cette commission d’enquête. La première étape, selon lui, consiste à ce que l’ensemble des parlementaires de gauche de l’Assemblée nationale, avec le soutien de personnalités comme Clémentine Autain (présente dans la Halle aux grains), rédige une résolution et saisisse la présidente de l’Assemblée nationale pour demander la reconstitution immédiate de la commission.
Boris Vallaud a également proposé une autre voie d’action : mobiliser la délégation aux droits des enfants, qui sera bientôt installée, pour interpeller la présidente de l’Assemblée nationale. Cette initiative vise à garantir que la commission d’enquête soit rétablie dans les plus brefs délais. Et « si cela ne suffisait pas », a-t-il ajouté, « Fatia (Keloua Hachi), présidente de la commission éducation, sport et culture, pourrait demander que la commission permanente soit dotée des pouvoirs d’une commission spéciale ».
La dissolution de l’Assemblée : un coup d’arrêt brutal
Le 9 juin 2024, alors qu’Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l’Assemblée nationale lors d’une allocution télévisée, plusieurs victimes d’agressions sexuelles s’apprêtaient à témoigner devant une commission d’enquête parlementaire relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité. Cette commission, créée le 2 mai 2024 sous le regard ému de Judith Godrèche, n’existe plus aujourd’hui. La dissolution de l’Assemblée a entraîné l’arrêt immédiat de ses travaux.
La commission avait pourtant été lancée pour dresser un état des lieux des violences commises dans ces secteurs, identifier les mécanismes et les défaillances permettant ces abus, et proposer des mesures concrètes pour mieux protéger les mineurs et les adultes. Les premières auditions avaient débuté le 22 mai, et un rapport final était attendu pour le 6 novembre.
La dissolution de l’Assemblée nationale a laissé un goût amer à tous ceux qui s’étaient engagés dans cette enquête cruciale. « Nous engageons dès aujourd’hui tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce travail reprenne », a affirmé Boris Vallaud, avant de conclure que les conclusions de cette enquête, une fois rétablie, feront l’objet d’une proposition de loi.