La volonté de classification des arts (voir ci dessous) découle de plusieurs motivations profondément ancrées dans la nature humaine et les structures sociétales.
La classification permet de comprendre plus aisément le vaste et complexe domaine des arts. En regroupant les œuvres et les disciplines selon des critères communs, on facilite leur étude et leur analyse, permettant ainsi aux historiens de l’art, aux critiques, et au grand public d’appréhender les caractéristiques, les évolutions, et les influences de différentes périodes et mouvements artistiques.
Historiquement, la classification des arts a souvent impliqué une certaine hiérarchisation, reflétant les valeurs culturelles et esthétiques d’une société donnée. Par exemple, pendant longtemps, les arts libéraux étaient considérés comme supérieurs aux arts mécaniques, reflétant une valorisation de l’intellect sur le travail manuel. Cette hiérarchisation peut aussi aider à distinguer ce que l’on considère comme de l’art « majeur » ou « mineur », bien que ces perceptions puissent largement varier selon les époques et les cultures.
Par exemple, le cinéma et la photographie, initialement vus comme des curiosités techniques ou des divertissements populaires, ont acquis une nouvelle stature en étant classés comme formes d’art à part entière.
La classification des arts reflète également les changements et les évolutions culturelles. Avec l’émergence de nouvelles technologies et formes d’expression, comme le numérique ou les jeux vidéo, la nécessité de repenser les catégories existantes devient évidente. L’art culinaire pourrait aussi apparaitre dans la classification. Cela souligne la dynamique de l’art en tant que reflet vivant des sociétés qui le produisent et le consomment.
Quelle est l’histoire de cette classification ?
L’histoire de la classification des arts en un système numéroté remonte à la période de la Renaissance en Europe, mais la forme exacte que nous connaissons aujourd’hui, avec les arts numérotés de un à neuf (et au-delà, dans certaines propositions modernes), et a été sujette à des interprétations et des adaptations diverses à travers le temps.
Origines
Dans l’Antiquité et pendant le Moyen Âge, les arts étaient généralement divisés en arts libéraux et arts mécaniques (ou vulgaires). Les arts libéraux étaient ceux considérés dignes d’un homme libre (grammaire, rhétorique, dialectique, musique, arithmétique, géométrie, et astronomie), tandis que les arts mécaniques étaient liés au travail manuel et à l’artisanat. Avec la Renaissance, la distinction entre les différents types d’arts commence à se préciser, donnant plus de valeur et de reconnaissance aux arts visuels et aux spectacles.
La classification moderne
La classification des Beaux-Arts en cinq principales catégories (peinture, sculpture, architecture, musique, et poésie) a été formalisée en France au XVIIe siècle. Cette hiérarchisation avait pour but de distinguer les formes d’art considérées comme supérieures pour leur capacité à fournir une esthétique raffinée et à transmettre des idéaux intellectuels et moraux.
Au fil du temps, avec l’avènement de nouvelles technologies et de nouveaux médias, d’autres formes d’art ont été reconnues et intégrées dans la classification. Le cinéma, par exemple, a été surnommé le « 7e art » au début du XXe siècle, notamment par le théoricien Ricciotto Canudo dans son manifeste « La Naissance du Sixième Art » en 1911 (actualisé plus tard pour inclure le cinéma comme le septième art). La photographie et la bande dessinée ont également été reconnues comme des formes d’art à part entière et ont été intégrées dans cette classification numérotée.
La classification des arts :
- Architecture
- Sculpture
- Peinture
- Musique
- Danse
- Poésie
- Cinéma
- Photographie
- Bande dessinée
