Expo d’artistes à l’Hôtel du Département : une fenêtre sur la lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme

Dans le cadre des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme (JNAI), le conseil départemental de Loir-et-Cher présente à nouveau une exposition collective d’arts visuels à l’espace Michel-Delpech de l’Hôtel du Département à Blois. Cette exposition, qui se tient jusqu’au 22 septembre, vise à sensibiliser le public aux enjeux de l’illettrisme et de l’illectronisme, des problématiques souvent invisibilisées mais pourtant cruciales dans notre société.
Organisée en partenariat avec le Centre de Ressources Illettrisme Analphabétisme du Loir-et-Cher (CRIA41), cette exposition réunit des œuvres réalisées par des artistes locaux. Chaque œuvre puise son inspiration dans les réalités de l’illettrisme et les conséquences sociales, personnelles et professionnelles qui en découlent. Cet événement artistique s’inscrit dans un plan départemental plus large de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme, visant à réduire la fracture sociale qui en résulte.

L’art au service de la sensibilisation
La particularité de cette exposition est l’association d’œuvres visuelles avec des textes, permettant d’aborder l’impact émotionnel et esthétique que peut provoquer la beauté des formes artistiques, même chez des personnes ne maîtrisant pas parfaitement la lecture ou l’écriture. Comme le souligne Claire Baudin, présidente du CRIA41, « cette année, l’idée proposée aux artistes d’associer un texte à une œuvre visuelle nous fait toucher du doigt que l’on peut vibrer à la beauté des choses, sans lire ni écrire. »
Les œuvres exposées incluent des peintures, sculptures, vidéos, photographies et autres formes d’art numérique. Les artistes, exclusivement originaires du Loir-et-Cher, apportent une diversité de perspectives, chacun traduisant à sa manière les défis liés à l’illettrisme et à l’illectronisme. Parmi ces créations, certaines abordent directement l’exclusion sociale et le manque d’accès aux outils numériques, des thèmes cruciaux dans un monde de plus en plus digitalisé.

traduisent les réalités et les défis face à l’illettrisme et l’illectronisme. Le conseil
départemental a souhaité donner une place centrale aux jeunes dans cette initiative. Leur
participation à l’exposition témoigne de la volonté d’inclure toutes les générations dans
cette prise de conscience. » Florence Doucet, vice-présidente chargée de la
solidarité liée à l’action sociale, à la famille et à la protection de l’enfance. | Crédits photos : ©CD41/ N. Derré et T. You
Une réponse forte du public et des artistes
La réponse à l’appel à projets lancé en mai dernier a été massive, témoignant d’une prise de conscience collective de l’ampleur de ces problématiques. « Ne pas savoir lire et écrire correctement en Loir-et-Cher n’est plus ni un tabou, ni une honte », a affirmé Tania André, vice-présidente du conseil départemental chargée de la vie associative, de la culture et des sports. Cette exposition, en mettant en lumière l’importance de la lutte contre l’illettrisme, favorise la discussion publique et incite à l’action.
Geneviève Baraban, responsable du plan départemental de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme, a également souligné l’importance de l’art dans ce combat. Selon elle, « les talents et expressions multiples permettent de poser un éclairage réel sur cette fracture sociale et culturelle. Rappelons que 10 % de la population entre 16 et 64 ans est touchée par l’illettrisme. »
Depuis 2018, le département de Loir-et-Cher a mis en place une politique de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme. Grâce à cette démarche, le nombre de personnes engagées dans des actions de sensibilisation et de formation a été multiplié par dix. Le département collabore désormais avec de nombreuses entreprises et collectivités pour proposer des formations adaptées aux besoins des personnes en difficulté.

L’exposition actuelle s’inscrit dans cette dynamique de mobilisation, qui vise à faire de l’illettrisme un sujet de discussion ouvert et inclusif. À travers des œuvres d’art, l’événement permet d’aborder un sujet souvent tabou et offre un espace de réflexion et de partage autour d’une problématique qui touche des milliers de personnes.
Informations pratiques
L’exposition est accessible gratuitement au public jusqu’au 22 septembre, du lundi au vendredi, de 8 h à 12 h et de 13 h 45 à 17 h 30. Une ouverture exceptionnelle aura lieu les 21 et 22 septembre, dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, de 15 h à 18 h.