« Gaza, Gaza, Blois est avec toi » : une manifestation citoyenne rassemble des centaines de personnes

Ce samedi 24 mai 2025, plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Blois pour exprimer leur solidarité avec la population palestinienne de Gaza. À l’appel d’un collectif de citoyens, sans appartenance politique revendiquée, le cortège s’est ébranlé à 10h30 depuis la préfecture pour gagner les marches de l’escalier Denis Papin. Ce rassemblement, porté par une volonté d’unité et de dignité, a donné lieu à une marche encadrée et pacifique, ponctuée de slogans, de silences et de prises de parole fortes.

Dès les premiers instants, les organisateurs ont fixé un cadre clair : « Pas de drapeaux nationaux autres que le drapeau de la Palestine. Pas de slogans politiques ou partisans. Ce rassemblement n’est pas un espace de récupération. » Le mot d’ordre était répété avec insistance : l’unité.

Tout au long du parcours, les manifestants ont scandé des slogans tels que « Palestine vivra, Palestine vaincra », « Israël assassine les enfants de Palestine », « Nous sommes tous des enfants de Gaza », « Gaza, Gaza, Blois est avec toi », « Libérez la Palestine ». En tête de cortège, une banderole tenue par des jeunes affichait clairement la position du rassemblement : « Blois solidaire avec Gaza – Stop au massacre ».

Sur les marches de l’escalier Denis Papin, des corps factices recouverts de linceuls blancs ont été disposés. Cette mise en scène muette mais éloquente figurait les innombrables victimes civiles. C’est là qu’un discours a été prononcé. Le ton était grave, les mots pesés, mais sans ambiguïté. « Gaza est un cimetière de femmes et d’enfants. Nous sommes restés silencieux durant des mois », a dénoncé l’orateur. Il a évoqué les frappes israéliennes comme « une vengeance, un massacre », qualifiés de « nettoyage ethnique » et de « génocide » par le Conseil de l’Europe. Il a rappelé que les violences ne datent pas d’octobre 2023 mais s’inscrivent dans une longue histoire de colonisation et de blocus. « Qui a parlé du droit des Palestiniens à se défendre ? » a-t-il interrogé. « La paix est impossible sans justice, et Israël n’a pas d’avenir sans un État palestinien », a-t-il poursuivi.
Le discours a aussi pointé les responsabilités internationales : les contrats d’armement, les accords commerciaux, les silences diplomatiques. « Cette hypocrisie a un coût : celui des vies palestiniennes sacrifiées. » Chiffres à l’appui, le porte-parole a égrené les bilans humains et matériels de la guerre : plus de 53 000 morts officiels, jusqu’à 100 000 selon certaines estimations, dont plus de 16 000 enfants, 170 journalistes tués, 94 % des hôpitaux détruits, 600 000 enfants privés d’école, 1,9 million de déplacés.
Le tableau dressé était celui d’un territoire anéanti, où « la vie elle-même se bat pour exister ». Mais le discours s’est clos sur un appel à la mobilisation durable : « Ne soyez pas solidaires seulement aujourd’hui, soyez-le demain aussi. Nous sommes là pour exiger un cessez-le-feu immédiat, un accès humanitaire total et une paix juste et durable. » Dans un silence impressionnant, les manifestants ont écouté la fin de cette allocution, conclue par un appel simple mais universel : « Il n’est jamais trop tard, et il est toujours grand temps de s’indigner. Enfermons la haine et libérons la paix. »