La Fabrique numérique 41, tremplin pour l’inclusion et l’emploi numérique

Ce mercredi 23 octobre 2024, la Cité du Numérique à Blois a accueilli une inauguration riche en symboles, marquant l’ouverture officielle de la Fabrique numérique 41, un projet voué à répondre aux besoins croissants de compétences dans le domaine du numérique tout en favorisant l’inclusion sociale et professionnelle. Ce programme, soutenu par de nombreux acteurs locaux et régionaux, dont la CCI, le Greta Centre-Val de Loire et Simplon.co, a réuni élus, formateurs, entreprises et apprenants. Tous ont souligné la pertinence de ce projet dans un département en quête de solutions pour dynamiser l’emploi et accompagner la transition numérique.
Un projet collectif porté par des ambitions fortes
La Fabrique numérique 41 est le fruit d’une réflexion partagée, initiée par le conseil départemental du Loir-et-Cher et soutenue par la région Centre-Val de Loire, qui a investi plus de 650.000 euros pour concrétiser ce projet dans des délais records. Le président du conseil départemental, Philippe Gouet, n’a pas caché sa fierté lors de son discours d’ouverture : « Cette cité du numérique est un lieu voulu pour incarner notre ambition pour le développement du numérique, mais aussi notre engagement en tant qu’acteur majeur dans le domaine des solidarités et de l’insertion sociale et professionnelle. »
Le cadre de la Cité du Numérique, avec ses 1 000 m² dédiés aux usages numériques et à la formation, représente un véritable espace d’innovation et de coopération. Son tiers-lieu se veut un carrefour ouvert à tous les publics : collégiens, seniors, actifs, personnes en situation d’illectronisme, ainsi que les acteurs économiques locaux.

Le projet, lancé il y a plus d’un an et demi, repose sur la collaboration entre plusieurs entités : Simplon.co, un acteur connu de la formation numérique inclusive, la CCI et le Greta Centre-Val de Loire. Christophe Martin, directeur général de la CCI de l’Indre et de la CCI Campus Centre, a souligné cette réussite collective : « Nous sommes très heureux et fiers d’ouvrir aujourd’hui cette formation. La formation est un enjeu crucial pour notre pays, et pour le réseau des chambres de commerce. » Il a également insisté sur la nature inclusive du projet, visant à préparer les apprenants à des emplois numériques tout en tenant compte des enjeux sociaux.
Une formation conçue pour répondre aux besoins des entreprises
La Fabrique numérique 41 s’inscrit dans une démarche d’adaptation aux besoins des entreprises locales, en constante évolution face à la transformation numérique. Ce projet est conçu pour répondre à la demande croissante de profils qualifiés dans le domaine du développement web et mobile. Lioubov Jakob, directeur régional de Simplon Grand Ouest, a mis en avant l’approche pédagogique unique de la Fabrique : « Nous avons mis à disposition notre plateforme simplonline, qui permet une approche par compétences, à travers la réalisation de projets inspirés de cas réels d’entreprises. » Cette méthode permet aux apprenants de développer des compétences directement applicables dans le monde professionnel, favorisant leur autonomie et leur insertion.
Le projet va plus loin en intégrant des actions concrètes pour accompagner chaque apprenant, avec une attention particulière portée à la diversité des parcours. Ainsi, la promotion actuelle se distingue par une forte hétérogénéité en termes de niveau d’études et d’origines géographiques. Un tiers des apprenants n’a pas le baccalauréat, un autre tiers possède le bac, tandis que 25 % ont un bac +2 ou bac +3. La diversité des âges est également notable, avec des apprenants allant de 16 à 34 ans, et 15 % de la promotion est en situation de handicap. Même si les femmes ne représentent que 10 % de cette première promotion, tous les intervenants ont souligné la nécessité d’attirer davantage de jeunes filles vers les métiers du numérique, un enjeu auquel la région et les établissements scolaires s’attellent déjà avec des initiatives comme « Ingénieures au Féminin » ou les Cordées de la Réussite.

Une des deux apprenantes dans la promotion est Lorène Stauffer, une mère de deux enfants en pleine reconversion, qui se décrit comme ayant toujours été intéressée par le numérique, mais elle se voyait jusqu’alors comme spectatrice. « Dans mon dernier emploi, je testais des applications, et j’aimerais aujourd’hui être dans la phase créative », confie-t-elle. Pour elle, La Fabrique numérique 41 s’est imposée comme une évidence.
Un parcours en trois étapes pour une insertion réussie
Le dispositif de formation proposé par la Fabrique numérique 41 est structuré en trois phases distinctes mais complémentaires. La première, d’une durée de 210 heures, vise à pré-qualifier les candidats et à les familiariser avec l’univers du numérique. Cette phase permet de valider leur motivation et leur aptitude à suivre la formation, tout en levant les freins éventuels. Jérôme Lauxire, président du Greta Centre-Val de Loire, a souligné l’importance de cette étape : « Notre premier rôle est d’aider les candidats à avoir plus confiance en eux et à lever leurs doutes. »
La deuxième phase, qui constitue le cœur du programme, est un apprentissage approfondi du développement web et mobile, étalé sur 630 heures. La pédagogie active repose largement sur des projets pratiques inspirés du monde réel, avec un appui fort sur le travail en équipe et la transmission entre pairs. Cette approche permet aux apprenants de s’approprier rapidement les compétences numériques nécessaires.
Enfin, la dernière phase consiste en une alternance en entreprise, où les apprenants passent trois semaines sur le terrain pour une semaine de formation. Cette immersion dans le monde professionnel permet de renforcer l’employabilité des stagiaires et de favoriser leur insertion. Chaque apprenant travaille également sur un « projet chef d’œuvre », qui leur permet de mettre en pratique les compétences acquises au cours de la formation.
Les premiers retours des apprenants sont encourageants. L’un d’entre eux a confié à Christophe Martin : « Ici, on est bien installés et bien suivis. » Un ressenti qui résume bien l’essence même du projet : une formation qualitative, un accompagnement individualisé, et une réelle chance de réussir sa reconversion ou son insertion professionnelle dans le numérique. Pour Lioubov Jakob, ce n’est qu’un début : « Nous espérons, pour les prochaines promotions, nous rapprocher de la parité hommes-femmes et continuer à enrichir cette diversité qui est une réelle source de richesse pour les entreprises et les apprenants. »
Le succès de la Fabrique numérique 41 pourrait bien inspirer d’autres initiatives similaires à travers la région. Jean-Patrick Gille, vice-président de la région Centre-Val de Loire, a exprimé sa satisfaction quant à l’aboutissement de ce projet numérique. « La région est heureuse de participer à cette opération, tant par l’investissement que par le soutien apporté », a-t-il déclaré.