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La leçon de sagesse du Cadran Solaire face à l’Hôtel de Ville de Blois

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Dans la cour de l’Hôtel de Ville de Blois, installé dans l’ancien palais épiscopal, se trouve une véritable singularité chargée d’histoire : le Cadran Solaire. Cette œuvre d’art, située dans l’un des angles, attire l’attention des visiteurs tant par sa beauté que par ses particularités remarquables.

Tout d’abord, le Cadran Solaire arbore une devise latine : « Transit hora manet opera. Dum tempus habemus operemur bonum. » Cette devise, que l’on peut traduire par « L’heure passe, les œuvres demeurent. Pendant que nous avons le temps, faisons le bien », puise à deux sources complémentaires : la sagesse antique, d’une part ; l’enseignement biblique, d’autre part. Ensemble, elles composent un message moral et spirituel.

Un écho à la pensée d’Horace

La première partie de l’inscription – « Transit hora, manet opera » – n’est pas directement tirée des œuvres d’Horace, mais elle en reprend l’esprit. Poète latin du Ier siècle av. J.-C., Horace est l’auteur de la célèbre injonction « Carpe diem, quam minimum credula postero » (Odes, I, 11), que l’on traduit souvent par « Cueille le jour sans te soucier du lendemain ». Ici, l’idée n’est pas tant de jouir de l’instant que de prendre conscience de la fuite du temps – et d’y répondre non par la jouissance, mais par l’action. C’est une reformulation morale de l’idée horatienne : ce qui s’évanouit, c’est l’heure ; ce qui demeure, ce sont les actes, les œuvres laissées derrière nous.

Une citation directe de l’Épître aux Galates

La seconde partie de la devise – « Dum tempus habemus, operemur bonum » – est, elle, textuellement extraite du Nouveau Testament, plus précisément de l’Épître de Paul aux Galates (6, 10). Dans la version latine de la Vulgate, on lit : « Ergo dum tempus habemus, operemur bonum ad omnes. » (« Ainsi donc, pendant que nous en avons le temps, pratiquons le bien envers tous. ») Cette exhortation n’est pas simplement morale ; elle engage une responsabilité.

Cadran Solaire Blois

Ce cadran solaire interroge sur ce que nous faisons du temps qui nous est accordé. En cela, il s’inscrit dans une longue tradition européenne où les cadrans solaires – depuis le Moyen Âge – sont souvent accompagnés de devises morales ou religieuses, parfois en latin, parfois en langue vernaculaire. Ces maximes ont toujours eu une fonction pédagogique : elles rappelaient au passant, au moine, au bourgeois ou à l’élève la vanité des préoccupations temporelles, l’urgence de la vertu. Dans une époque saturée d’horloges numériques et d’agendas pressés, ce cadran solaire, avec sa devise en latin, offre un contrepoint salutaire. Il parle avec une autorité ancienne : le temps passe – faisons le bien, pendant qu’il nous reste encore un peu de lumière.

Cadran solaire à Blois

En observant la partie inférieure du Cadran, on découvre un tableau des retards par rapport aux villes situées à l’est de Blois. Il est important de noter que l’heure indiquée sur ce cadran est l’heure solaire, et non l’heure légale. Ainsi, Blois est en retard de 1 minute 40 secondes sur Orléans, de 4 minutes sur Paris et de 25 minutes sur Strasbourg. Cette particularité nous rappelle l’importance accordée autrefois à l’observation du mouvement du soleil pour la mesure du temps.

Autrefois, un tableau similaire se trouvait en bas à droite, affichant les avances sur les villes situées à l’ouest de Blois. Malheureusement, cette partie du cadran n’a pas survécu à la restauration incomplète qu’il a subie.

En examinant de près le Cadran Solaire, on remarque également la présence de noms de fêtes religieuses, telles que l’Annonciation et la Purification, peints sur le côté gauche. Avant sa restauration incomplète, deux autres fêtes mariales, l’Assomption et la Nativité de la Vierge, marquaient le côté droit du cadran. Ces éléments, associés aux signes du zodiaque, conféraient une dimension cosmique à cette pièce.

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