Succès de l’acte I de la Semaine Elles à la Galerie d’art Wilson

La semaine « Elles » débute à Blois avec la Journée internationale des droits des femmes. Pour les 15 ans la semaine devient quinzaine. Au programme, jusqu’au 24, conférences, pièces de théâtre, expositions, activités sportives, concerts, ciné-débats, et bien plus, dans le but de lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité des droits. Dans cette dynamique, la femme est à l’honneur en mars à la Galerie d’art Wilson avec une exposition, quatre conférences, et un concert, en partenariat avec la semaine « Elles ».
Jeudi c’était le vernissage de l’exposition puissance 4, en présence des artistes, avec le dessinateur Ged, le sculpteur Gérard Vandenberghe, et les peintres Valentin Marques et Alexander Shevchuk, invités à poser un regard sur les femmes pour mieux traiter par contraste de l’invisibilisation.

Le peintre ukrainien Alexander Shevchuk présente en mars à la Galerie d’art Wilson une série de portraits de femmes aimantant par le regard. L’idée de ce projet de portraits remonte à trois ans avec pour désir organiser une grande exposition comprenant trente de portraits de femmes pour célébrer l’indépendance de l’Ukraine (datant de 1991). Ces portraits mettent en lumière des femmes relativement jeunes, toutes âgées de moins de 30 ans, donc nées dans une ère pendant laquelle l’Ukraine était indépendante et libre de décider de son destin. On trouve dans les toiles de Shevchuk une grande diversité de familles et de couleurs, avec des yeux particulièrement expressifs, dans le but de célébrer les femmes, notamment ukrainiennes. Alexander Shevchuk cherche à « capturer le regard afin de transmettre l’essence de la personne dans le portrait. »
Dans un autre style, Ged confie que depuis sa prime enfance, le dessin est une forme d’expression qui touche à l’obsession chez lui. « J’ai toujours été passionné par le dessin, depuis ma tendre enfance en France. C’était presque une obsession, même quand j’étais gamin, griffonnant du matin au soir. À l’adolescence, j’ai découvert la bande dessinée à travers Gotlib et d’autres mondes absolument fascinants. » Et c’est devenu une vocation. « Notre travail consiste à figer le temps de manière précise, a expliqué Ged. Je pars souvent sur une idée avec l’intention de raconter quelque chose avec précision. Je refuse l’ambiguïté ; je veux que mon travail soit efficace. Je continue à dessiner un peu de tout. Je suis content d’avoir produit quelque chose pour la semaine de la femme. Même si les dessins sont peut-être éloignés du sujet, ils le touchent en plein cœur. Sur l’un de mes dessins, on voit une femme entourée de planètes. Il ne faut pas oublier que les femmes ont porté l’humanité pendant des millénaires dans un espace incroyable. Elles ont fait avancer l’espèce humaine sans avoir été vraiment remerciées. » Le dessinateur n’a pas hésité à parler politique. « Et maintenant, on demande à ces femmes de faire des enfants… En travaillant sur mon dernier dessin, je cherchais un titre. Il s’agit d’une femme qui donne naissance à des jeunes, fougueux et un peu ténébreux ; ils ne sont pas là pour plaisanter. Et puis, Emmanuel Macron parle de réarmement démographique… Le titre était tout indiqué… Car dans mon esprit, je souhaitais aborder cette approche faite des femmes. Avant la Seconde Guerre mondiale, on parlait des femmes enceintes comme des ‘canons’ mettant au monde des enfants pour le front. »

Valentin Marques propose de son côté des créations en couleurs et en géométrie spécialement créées pour cet événement. « J’utilise beaucoup la géométrie, qui est, en quelque sorte, l’ossature de mon travail. Dans ma vie quotidienne, la géométrie m’entoure, et cela se reflète naturellement dans mes tableaux. J’emploie cette géométrie pour structurer mes œuvres, qui se caractérisent par leur richesse en couleurs et leurs formes », commente le jeune peintre. Quant au sculpteur Gérard Vandenberghe, ses propositions en laine feutrée sont pour beaucoup dans la silhouette. « J’ai été captivé un jour en observant simplement les formes et les contours des gens et des objets. Cette fascination a débuté sur une plage où, observant les reflets dans l’eau, j’ai été intrigué par la manière dont ils déformaient et allongeaient les corps. Mes silhouettes ne sont pas réalistes ; elles tendent vers une forme d’abstraction« , explique l’artiste.

L’actualité est chaude à la Galerie d’art Wilson puisque le samedi 9 mars à 17 heures, une lecture de poèmes par Nicole Lierre est programmée. Celle-ci a composé une multitude de poèmes en l’honneur de la semaine « Elles », célébrant les femmes et leurs droits. Avec la collaboration d’Annie Brault, elles partageront une sélection de ces œuvres, mettant notamment en lumière des poèmes dédiés aux femmes artistes. Elles introduiront également des passages choisis du livre « Une femme » d’Anne Delbée, consacré à Camille Claudel, offrant ainsi un aperçu de la vie et de l’œuvre de cette artiste remarquable.
Ensuite, Carole Cano, membre du Haut Conseil à l’Égalité, proposera samedi 16 mars à 16h30, une conférence sur « les oubliées », ces figures souvent éclipsées par les hommes dans l’histoire. « Nous aurons le plaisir d’écouter un historien, Charles-Olivier Blanc, spécialiste d’Olympe de Gouges, figure emblématique de la Révolution française, qui abordera le rôle des femmes durant cette période », nous explique Miguel Lebron. Ce sera le samedi 16 mars à 18h30. Enfin, l’acte IV se tiendra le mardi 19 mars, à 18h30, avec Céline Noulin, ancienne directrice du musée de la Magie de Blois. « Elle nous parlera des femmes dans le monde de la magie. Il est intéressant de noter combien il est difficile de citer le nom d’une femme magicienne, tant elles semblent reléguées au second plan, à l’image d’une ‘plante verte’ dans les spectacles de magie », observe Miguel Lebron. « Notre événement cherche à mettre en lumière l’invisibilité historique des femmes, à travers l’exemple de celles qui ont été occultées derrière de grandes figures masculines, comme la co-découvreuse de l’ADN, Rosalind Franklin, ou la femme d’Albert Einstein, Mileva, dont les contributions sont souvent ignorées. » (Billetterie ici).

Un concert enfin en acte VI. Samedi 30 mars, à 19h30, Suzanne et Jako, un duo bien connu à Blois, proposeront leur répertoire. On se souvient de l’album « Ô les mains ! » sorti en 2020 qui fait toujours mouche. L’entrée est à 12€ (billetterie ici).