Le programme « Club inclusif » : une initiative sportive d’avenir
Lancé en 2020 en partenariat avec la Ville de Paris et Paris 2024, le programme « Club inclusif » s’est progressivement étendu à l’ensemble du territoire français. Porté par le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) et soutenu financièrement par le Ministère des Sports à hauteur de 2,2 millions d’euros, ce dispositif vise à transformer les clubs sportifs ordinaires en espaces adaptés et accueillants pour les personnes en situation de handicap.
Les Jeux Paralympiques de Paris 2024 ont été l’occasion de mettre en lumière les enjeux liés à l’inclusion dans le sport. Pour Marie-Amélie Le Fur, présidente du CPSF, ce programme est un moyen de garantir un « héritage fort » et de « favoriser l’accès à la pratique pour tous ».
Former 3 000 clubs
Avec plus de 12 millions de personnes en situation de handicap en France, dont près de la moitié n’a jamais eu accès à une activité sportive faute d’offre adaptée, le besoin de changement est criant. En 2023, seulement 1,4 % des clubs sportifs étaient équipés pour accueillir ce public. Le CPSF a donc fixé un objectif ambitieux : former 3 000 clubs sportifs d’ici fin 2024.
Le dispositif repose sur des sessions de formation gratuites, d’une durée de trois jours, pilotées par des référents des fédérations françaises Handisport (FFH) et du Sport Adapté (FFSA). Ces formations, limitées à 12 clubs volontaires, incluent des ateliers théoriques et pratiques, des rencontres avec des sportifs en situation de handicap et un accompagnement de six mois pour assurer la pérennité des bonnes pratiques. Les sessions, évaluées à 12 000 € chacune, sont cofinancées par le CPSF et les collectivités locales.
Le Loir-et-Cher engagé
En Loir-et-Cher, depuis 2023, le conseil départemental a financé trois sessions de formation pour un montant total de 36 000 €. La première session, organisée à Herbault, a réuni neuf clubs. La deuxième session, qui s’est tenue à Romorantin en novembre 2024, a rassemblé huit clubs, notamment l’ACR Gymnastique Romorantin, le Blois Badminton Club, et le Rugby Club Romorantin Sologne.
Pour Tania André, vice-présidente chargée de la vie associative, de la culture et des sports au conseil départemental, le programme est « une étape cruciale pour garantir que la pratique sportive soit accessible à tous, indépendamment de leur situation de handicap ». Une troisième session est déjà planifiée à Vendôme pour janvier 2025.
Des impacts positifs pour les clubs et les pratiquants
Le programme ne se limite pas à former les encadrants des clubs. Il vise également à lever les freins psychologiques et organisationnels liés à l’accueil des personnes en situation de handicap. En créant un réseau de clubs inclusifs, il enrichit l’offre sportive tout en sensibilisant le grand public.
Les clubs participants bénéficient d’outils concrets pour adapter leurs infrastructures et leurs pratiques. De leur côté, les sportifs en situation de handicap peuvent intégrer des environnements où leur sécurité et leurs besoins spécifiques sont pris en compte. Cela renforce également la mixité sociale et le partage d’expériences entre les pratiquants.
Le programme « Club inclusif » entend donc transformer durablement le paysage sportif français. Cependant, comme le souligne Marie-Amélie Le Fur, ce programme « n’est pas la solution à tout ». Il doit être accompagné d’un engagement global pour une société plus inclusive, où le sport joue un rôle moteur.
