L’origine de « Creusille » à Blois : une histoire de pèlerins, d’auberges, et de Loire

Sise sur les rives du fleuve, la ville de Blois est intimement liée à la Loire depuis l’Antiquité. Mais l’un de ses endroits les plus emblématiques, la « Creusille », a une histoire bien spéciale.
Creusille tire son nom de l’ancien blésois, un dialecte, et signifie « creuse coquille du pèlerin ». C’est une référence directe à la coquille portée par les pèlerins chrétiens en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce petit objet, symbole d’un long voyage de foi, a ainsi laissé son empreinte dans le toponyme de Blois.
Un point de passage historique
L’auberge de la Creusille, sise en Vienne, jouait un rôle crucial lorsque la grande route de Paris sillonnait par ces terres. Dès le XVIe siècle, elle existait sous ce même nom, servant d’halte pour de nombreux pèlerins, de voyageurs, y compris des personnalités notables pendant les séjours royaux à Blois. La veuve François Bonnin en fut la tenancière entre 1782 et 1789, lit-on dans le dictionnaire des noms de rues de Blois (éditions CLD). Il y a toutefois une ambiguïté : une auberge nommée « de la Croisille » (pièce du rouet des fileurs de corde) est attestée dès 1564 dans la rue de la Chaîne. Serait-il possible que, avec le temps, une transcription erronée ait transformé le nom de Croisille en Creusille ?
