Lucie Castets proposée par le Nouveau Front populaire, « le sujet n’est pas là » pour le président

Le Nouveau Front populaire a enfin trouvé un nom pour le poste de Premier.e ministre. Deux semaines après leur victoire aux élections législatives anticipées, les quatre partis de cette alliance de gauche se sont mis d’accord pour proposer Lucie Castets. Porte-parole et co-fondatrice du collectif « Nos Services Publics », elle a été choisie pour briguer Matignon.
Lucie Castets s’est fait connaître du grand public après une intervention remarquée dans l’émission « C ce soir », où elle a débattu du scandale des cabinets de conseil face à l’ancien ministre de la Fonction publique, Stanislas Guérini. Diplômée de Sciences Po, de la London School of Economics et ancienne élève de l’ENA, elle a débuté sa carrière à la direction générale du Trésor avant de rejoindre Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy. Elle occupe actuellement le poste de directrice des finances de la ville de Paris.
L’accord sur son nom met fin à des semaines de débats internes au sein du Nouveau Front populaire. Après avoir écarté Huguette Bello et Laurence Tubiana, les partis ont finalement trouvé un consensus autour de Lucie Castets, comme l’a confirmé Marine Tondelier, la dirigeante des écologistes.
Ce choix doit maintenant recevoir l’aval du président Emmanuel Macron. Seul le président de la République pouvant choisir. Il devra décider si Lucie Castets sera chargée de former un gouvernement ou s’il préfère attendre de voir si une alliance plus puissante entre ses élus et ceux de la droite républicaine pourrait être envisagée à l’Assemblée nationale.
La prise de parole du président Macron, prévue pour ce soir, est donc attendue avec impatience, car elle pourrait marquer un tournant significatif dans la formation du nouveau gouvernement.
Ce que Emmanuel Macron a répondu
Pour sa première interview télévisée depuis le second tour des élections législatives, le 7 juillet, Emmanuel Macron a rappelé sur France 2 avoir fait le choix de la dissolution « en conscience » et estimé avoir « pris ses responsabilités ». Le président a reconnu la défaite de la majorité sortante, estimant toutefois que « personne n’a gagné ».
Interrogé sur la proposition du Nouveau Front populaire de nommer Lucie Castets comme première ministre, le chef de l’État a balayé la question (« Le sujet n’est pas là »), estimant qu’il « serait faux de dire que le Nouveau Front populaire a une majorité quelle qu’elle soit ». Pour Emmanuel Macron, « la question, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement de la France puisse passer des réformes et passer un budget ». Selon le président de la République, « l’enseignement » des législatives, « c’est que personne ne peut appliquer son programme ». Il appelle donc les partis à « être à la hauteur du moment et des responsabilités que les Françaises et Français leur ont données », et à « savoir faire des compromis ». Enfin, Emmanuel Macron a déclaré que le gouvernement démissionnaire resterait en place au moins « jusqu’à la mi-août » pour cause de JO.