Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron

Jeudi 5 septembre, l’Élysée a officialisé la nomination de Michel Barnier, gaulliste (LR) au poste de Premier ministre. Ce choix intervient après 51 jours d’absence d’un gouvernement en exercice. Michel Barnier, un vétéran de la politique française et européenne, est connu pour sa carrière de quatre fois ministre et pour son rôle de négociateur du Brexit pour l’Union européenne entre 2016 et 2021. Il était d’ailleurs venu parler d’Europe à Blois fin mai dans le cadre de la campagne électorale.
Une expérience politique solide
À 73 ans, Michel Barnier devient le plus vieux Premier ministre de la Ve République, succédant à Gabriel Attal, 35 ans, qui était le plus jeune à occuper ce poste. Député de la Savoie pour la première fois en 1978, Michel Barnier a occupé plusieurs fonctions ministérielles importantes, notamment à l’Environnement, aux Affaires européennes, aux Affaires étrangères et à l’Agriculture. Sa carrière européenne est tout aussi conséquente, ayant été deux fois commissaire européen avant d’endosser le rôle crucial de négociateur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Un dîner décisif à l’Élysée
La décision de nommer Michel Barnier n’a pas été immédiate. Après des semaines de spéculations et de nombreux noms évoqués – parmi lesquels Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand –, c’est finalement Michel Barnier qui a été choisi. Un dîner entre Emmanuel Macron, à l’Élysée, la veille de la nomination, a été déterminant dans cette décision. Ce choix, selon certains analystes, permettrait au chef de l’Etat d’apaiser les tensions avec Les Républicains (LR) tout en s’assurant qu’un candidat de droite modérée puisse tenter de rallier une majorité à l’Assemblée.
Un choix critiqué
La nomination de Barnier suscite des réactions variées dans le paysage politique. Le Nouveau Front Populaire (NFP), qui a remporté une majorité relative lors des dernières législatives, a critiqué cette décision, accusant Emmanuel Macron de « nouer un accord tacite avec l’extrême droite ». Jean-Luc Mélenchon (LFI) a appelé immédiatement à la mobilisation dans la rue samedi. Du côté du Rassemblement national (RN), les réactions sont mitigées. Si Sébastien Chenu et Jordan Bardelle ont déclaré qu’ils « jugeront sur pièce », un autre député RN, Jean-Philippe Tanguy a qualifié Michel Barnier de « fossile ».
Un gouvernement à former dans un contexte tendu
La tâche qui attend Michel Barnier est désormais immense. Il doit former un gouvernement dans un contexte politique marqué par de très fortes divisions. L’enjeu est de taille : réunir une majorité, ne pas être censuré, et répondre aux attentes des Français dans une période de grandes incertitudes économiques et sociales.