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Miss Modèle de l’Égalité – Centre-Val de Loire : des candidates engagées

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Le samedi 6 septembre, le château du Guérinet à Orchaise a accueilli un événement singulier : l’élection de Miss Modèle de l’Égalité – Centre-Val de Loire. Ce concours, qui se veut à rebours des comités traditionnels, ne repose sur aucun critère physique. Ici, la beauté se conjugue avec le courage d’assumer une cause, de la défendre et de la porter dans l’espace public. Des jeunes femmes ont pris la parole, chacune avec son histoire, chacune avec sa blessure devenue combat.

« Tout sauf le physique » : la vision de Laurine Rouland

Laurine Rouland, déléguée régionale du comité Miss et Mister Modèle de l’Égalité – Centre-Val de Loire, résume ainsi la philosophie de l’événement : « C’est un comité de Miss, mais pas comme les autres. Il n’y a aucun critère physique. Le but, c’est de défendre une cause. »

Miss Modèle de l’Égalité – Centre-Val de Loire

Laurine a elle-même été élue Miss Modèle de l’Égalité Centre-Val de Loire, ainsi que deuxième dauphine nationale en 2025. La cause qu’elle a portée était celle de l’insertion et de l’éducation des enfants en situation de handicap : « C’est un sujet dont on parle peu, et qui me tient à cœur. » Aujourd’hui, elle prépare son passage de relais : « En mai, je remettrai mon titre national, et après, je prendrai en charge l’organisation du comité pour la région Centre. » Elle explique que les candidates sont évaluées sur leur présentation orale, leur manière de défiler, mais surtout sur la clarté et la faisabilité de leur projet.

Miss Modèle de l’Égalité

« Il faut porter la voix de tout le monde » : Chloé Pecnard contre la maltraitance hospitalière

Candidate, et désormais première dauphine, Chloé Pecnard, 22 ans, aide-soignante en psychiatrie, a choisi de dénoncer la maltraitance hospitalière. Son récit est marqué par la violence d’une expérience vécue il y a cinq ans, alors qu’elle souffrait d’une occlusion intestinale à l’hôpital de Blois. « On m’a ouverte dans ma chambre, sans anesthésie. On m’a attachée par les poignets, au ventre et aux chevilles, sans sonnette, sans téléphone, sans rien », raconte-t-elle. Elle évoque la fièvre montant jusqu’à 41 degrés, les convulsions, et l’indifférence des soignants : « Ils m’ont dit : ce n’est pas grave, ça ira mieux demain. » Devenue aide-soignante, Chloé dit constater au quotidien le mépris qui peut s’exprimer dans certains services : « Des phrases comme elle nous saoule ou faites-nous pas chier se disent encore, parfois même devant les patients. »

Sa plainte suit son cours, mais la procédure est longue : « On m’a dit que ça pouvait durer huit à neuf ans. » En attendant, elle a choisi de transformer sa souffrance en engagement public. Sur ses réseaux sociaux, de nombreuses jeunes filles lui ont confié avoir subi des expériences similaires. « À force d’entendre tout cela, je me suis dit qu’il fallait porter la voix de tout le monde très haut. » Aujourd’hui, elle veut créer une association pour soutenir les victimes de maltraitance hospitalière.

« J’ai choisi d’aider plutôt que de reproduire » : Léna Villers-Artis face au harcèlement scolaire

À 19 ans, Léna Viller-Artis a pris la parole sur le sujet du harcèlement scolaire. Petite de taille — 1,43 m — elle a été la cible d’insultes et de violences, dès le collège : « On me frappait, on me poussait dans les couloirs, c’était aussi par rapport à mon style vestimentaire et mon orientation sexuelle. » Les séquelles psychologiques ont été lourdes. Mais elle a choisi de transformer son expérience en action : elle est devenue ambassadrice contre le harcèlement dans son lycée. « J’ai préféré aider les victimes actuelles plutôt que de devenir à mon tour une harceleuse, comme cela arrive parfois. »

Miss Modèle de l’Égalité

Son engagement est porté par un désir de revanche sur la bêtise humaine : « J’ai l’audace de participer à un concours de beauté où l’on défend des causes, alors qu’eux restent dans leurs insultes. » Modèle photo en parallèle de ses études, Léna dit n’avoir aucune difficulté à défiler : « Ça ne me dérange pas. Depuis petite, je rêve de Miss France. Je suis trop petite pour y participer, mais je suis heureuse que des comités existent sans critères de taille. Ça me permet de réaliser un rêve. Cette journée a été extraordinaire. »

« Le plus important, c’est de s’assumer tel qu’on est » : Gladys Rouland contre les discriminations LGBT

Candidate victorieuse, nouvelle Miss Modèle de l’Égalité – Centre-Val de Loire, Gladys Rouland, 21 ans, a choisi de défendre la lutte contre les discriminations envers les personnes LGBT. Elle raconte son coming out, à l’âge de 13 ans : « Mes parents m’ont dit : ce n’est pas possible, une femme doit être avec un homme. » Avec le temps, sa famille a fini par accepter et soutenir sa vie amoureuse. Mais les années scolaires ont été marquées par des insultes et du harcèlement : « On m’a dit suicide-toi, c’est une maladie, c’est une honte. »

Aujourd’hui encore, lorsqu’elle se promène main dans la main avec sa conjointe, elle dit subir regards méprisants et remarques : « C’est surtout de la part des personnes plus âgées. Devant leurs petits-enfants, certains disent : il ne faut pas finir comme ça. Mais des enfants répliquent : elles sont jolies, elles vont bien ensemble. » Gladys insiste sur un message central : « Le plus important, c’est de s’assumer tel qu’on est. Ce n’est pas une maladie ni une honte. Chaque personne doit pouvoir aimer qui elle veut. » Elle souligne que ce combat ne se limite pas aux gays et lesbiennes : « Il y a aussi les personnes transgenres, les personnes asexuelles, ou celles qui se travestissent. Il ne faut pas avoir honte, il faut se montrer au grand public. »

Miss Modèle de l’Égalité

Au fil de cette journée, ce sont des récits de souffrances intimes et de combats personnels qui se sont croisés : la maltraitance hospitalière, le harcèlement scolaire, les discriminations envers les personnes LGBT. Ces jeunes femmes ont choisi de faire de leurs blessures une cause publique, de transformer leur parcours en levier d’action.

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