[Municipales] Alejandro Escañuela-Caparros : « Redonner vie au centre-ville de Blois »

Installé à Blois, chef d’orchestre formé à Toulouse et fondateur d’un projet orchestral pour la jeunesse, Alejandro Escañuela-Caparros a rejoint Horizons et le collectif de centre et de droite « Unis pour Blois » dans le cadre des Municipales 2026. Dans un long entretien, il relie culture et commerce, sécurité et éclairage public, et assume un engagement « diplomate » plus qu’idéologique. Portrait et propos d’un visage nouveau dans le milieu politique blésois.
Un parcours de musicien qui croise la politique
Né à Malaga, Alejandro Escañuela-Caparros a commencé à l’âge de huit ans le basson, avant d’achever un cycle complet d’études au conservatoire. Admis ensuite en classe de direction d’orchestre à Madrid, il franchit la frontière grâce à un Erasmus en France et s’installe à Toulouse pour y étudier la direction : « Je suis diplômé à Toulouse, sous le parrainage de Tugan Sokhiev. Il a été le directeur titulaire et artistique de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, jusqu’au moment de la guerre en Ukraine. » Le maire de Toulouse, Jean‑Luc Moudenc, avait demandé en 2022 à Sokhiev de clarifier sa position auprès des Toulousains. Il avait alors annoncé sa démission immédiate de ces deux postes.
C’est là, dit-il, qu’un déclic s’opère : « Le lien qui existe entre la politique et la musique commence alors à m’intéresser. Est-ce qu’on peut être musicien sans donner son avis politique ? Eh bien non. Honnêtement, ce n’est pas possible. » Avant la France, l’Espagne l’avait déjà vu s’investir : « Je me définis plutôt comme un diplomate qu’un politique… J’étais actif dans des associations pour soutenir des causes qui aujourd’hui sont normales : les droits des femmes, des homosexuels, des transsexuels. »
Parallèlement à ses concerts, Alejandro Escañuela-Caparros crée en 2019 Orbis Symphony, un projet « musico-artistique » inspiré, à sa mesure, de démarches d’éducation musicale collective : « Quand j’ai vu qu’en Espagne il manquait vraiment d’école pour les musiciens d’orchestre, j’ai créé un projet pour les jeunes. Il y a trois étapes : school, puis academy, et enfin symphony, le top. »
De l’Orléanais à Blois : un ancrage récent
Le fil personnel explique l’ancrage local. Sa compagne, française, réussit le CAPES d’espagnol « quatrième de France » et obtient une mutation à Orléans. Alejandro reste d’abord en Espagne ; puis une opportunité l’amène à se rapprocher de sa femme et à enseigner le basson dans la région parisienne, à Melun. La découverte des institutions musicales françaises agit comme un révélateur : « Il y avait là un hyper beau conservatoire, une structure et une gestion extraordinaires… » Vient ensuite Blois où il vit depuis un an : « Quand ma femme a eu sa mutation à Blois et j’ai connu cette ville, je… je suis tombé amoureux de la ville. »
Unis pour Blois : « l’union avant tout, la procédure avant l’ego »
Son entrée à Horizons s’explique par un double registre : humanisme revendiqué et volet économique assumé. À Blois, il devient le délégué du parti. Samedi prochain, il rencontrera d’ailleurs Édouard Philippe.
Sur la géométrie des alliances, il assume la logique de « Unis pour Blois » : « On veut gagner la mairie de Blois et on veut unir toutes les forces… Peu importent les étiquettes pour moi. » Sa boussole ? « L’union avant tout. La procédure avant l’ego. Procédure commune. Décision claire, pas d’ego, pas de mouvement antidémocratique, pas de décision qui vient de Paris. » Pour la tête de liste dans le cadre des Municipales 2026, il renvoie à la méthode : « Le nom viendra de la procédure d’investiture. Ce sera certainement en septembre. »
« Culture et commerce, deux faces d’une même politique »
Le diagnostic blésois d’Alejandro Escañuela-Caparros est frontal : « Le centre-ville, c’est le cœur de Blois. Il faut l’exploiter, le dynamiser, le faire aussi un peu plus adapté aux jeunes, car il n’y a pas de loisirs dans le centre-ville. Avant, Blois était une ville pétillante… Maintenant, les étudiants s’ennuient ! »
Il cible aussi des « taxes » qu’il juge étouffantes : « Les parkings sont payants, et les commerçants doivent déjà supporter des charges considérables. Même ceux qui disposent d’une terrasse doivent payer, alors qu’ils peinent à survivre. » Sa ligne : « Il faut faciliter la vie des commerçants, et non la leur compliquer. »
Il articule culture et économie : « La culture et le commerce, c’est deux choses qui sont pareilles. Il faut attirer, animer, fidéliser. » Exemple-totem, un concert de Nouvel An : « Imaginez-vous ! Alors qu’on a l’Harmonie à Blois, jamais utilisée, alors qu’on a l’Ensemble 41 avec Sébastien Marchand, alors qu’on a le Conservatoire… Et on ne demande pas à ces gens-là de faire un concert du Nouvel An! J’en fait un engagement personnel : Si je suis au conseil municipal, alors en 2027, il y aura un concert, un grand concert symphonique du Nouvel An. » Pourquoi ? Parce que cela dynamise une cité, créé du lien, et peut générer de l’attractivité.
Éclairage, sécurité, écologie, « parasites culturels » : « ouvrir le débat »
Autre sujet qui l’intéresse : l’éclairage nocturne. « Ce qui m’a frappé en arrivant à Blois, c’est l’absence d’éclairage la nuit. » L’argument écologique lui semble trop vite « idéologique ». Et tranche : « Moi je suis pour allumer nos rues, je suis pour sécuriser plus la ville et pourquoi pas mettre les débats de la vidéoprotection. » Il privilégie une concertation citoyenne. Sur ce sujet, il s’appuie sur des retours glanés en covoiturage : « J’ai rencontré des Blésoises… Elles ont peur la nuit… »
Interrogé sur le coût des mesures qu’ils préconisent, Alejandro Escañuela-Caparros assume la nécessité de prioriser : « On doit se mettre d’accord tous et faire précisément les calculs. » Il annonce cependant un réexamen des subventions en matière de culture : « Il y a des parasites culturels qui prennent de la place et ne bougent pas… »
« Unis pour Blois » : un engagement, pas une carrière
Alejandro Escañuela-Caparros se décrit en passant en politique : « Je ne fais pas un parcours pour rester toute ma vie en politique. Moi je suis chef d’orchestre et l’ambition que j’ai, c’est d’être chef d’orchestre. » Son utilité, il la voit dans un double rôle : la culture (« mes compétences artistiques »), le commerce (« j’ai créé mon entreprise Orbis, c’est moi le CEO »), et une « vision internationale ».