Blois cache dans ses dédales de rues des récits du passé qui attendent d’être racontés. Parmi elles, la rue Foulerie, où l’on trouve clubs et restaurants. Cette rue aurait toujours attiré la foule ? L’explication est ailleurs, elle impose un voyage dans le temps, un retour à une époque où les moulins à foulons bruissaient le long du ruisseau des Mées, ou de la rivière de Macé qui allait rejoindre la Loire non loin, explique « Blois, dictionnaire des noms de rues » (éditions CLD) de Pascal Nourrisson.
Un moulin à foulons, souvent simplement appelé « foulon », est un type de moulin qui utilisait l’énergie hydraulique pour actionner des machines destinées au foulage du tissu, en particulier des draps de laine. Ce processus était essentiel dans la fabrication du drap car il permettait de rendre le tissu plus compact, plus doux et plus épais. Le foulage implique le battage et le pressage du tissu dans de l’eau, souvent mélangée à de la terre foulante ou d’autres substances, pour intercaler et emmêler les fibres de laine. Avant l’invention des machines à vapeur et d’autres formes d’énergie mécanisée, les moulins à foulons étaient couramment utilisés pour ce processus laborieux et répétitif.
Le nom de la rue Foulerie trouve ses origines dans les activités artisanales qui y prospéraient in situ. Le foulage, un procédé de finition des draps, était une industrie clé de cette rue, comme l’indique un cartulaire municipal de 1293, cité dans « Les métiers de Blois » (Grande imprimerie de Blois), d’Alfred Bourgeois.
La fin du XIVe siècle a marqué un tournant pour la rue Foulerie avec la création des levées. Ces aménagements (ou une crue exceptionnelle) ont détourné le ruisseau vers la Loire, transformant ainsi le paysage et le quotidien des moulins, désormais inutilisables.
