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Touriscore : quelle note pour Blois ?

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Le baromètre du surtourisme en centre-ville publié en 2025 par Ville de rêve place Blois au niveau C du Touriscore, une note qui reflète une pression touristique modérée, avec des signaux d’alerte bien identifiés. Cette évaluation intervient dans un contexte où la data s’impose comme outil de pilotage territorial, et où les tensions sur l’usage résidentiel des centres anciens se font de plus en plus visibles.

Un indicateur composite, centré sur les meublés touristiques

Inspiré du Nutriscore, le Touriscore repose sur quatre indicateurs objectifs, centrés sur l’impact des meublés touristiques de courte durée dans les centres-villes des communes de plus de 10 000 habitants :

  • Le taux de meublés touristiques, c’est-à-dire le nombre d’annonces Airbnb rapporté au nombre total de logements.
  • La prédation des petits logements, mesurée par la proportion de studios et T1 vendus puis mis en location sur Airbnb.
  • Le taux de loueurs professionnels, correspondant aux annonces publiées par des hôtes gérant au moins trois biens.
  • La densité de bars et restaurants par km², indicateur indirect de la pression sur les usages quotidiens du centre-ville (nuisances sonores, gestion des déchets, saturation commerciale…).

À partir de ces données, les villes sont notées de A (faible pression) à E (très forte pression touristique sur les habitants).

Blois : un Touriscore en demi-teinte

Sur ces quatre critères, Blois obtient les notes suivantes :

  • 🟠 D pour le taux de meublés touristiques,
  • 🟢 B pour la prédation des petits logements,
  • 🔴 E pour le taux de loueurs professionnels,
  • 🟢 B pour la densité de bars et restaurants.
touriscore blois

La note globale de C résulte donc d’une moyenne entre des indicateurs très contrastés : si la prédation immobilière reste contenue, la part de multi-propriétaires exploitant Airbnb à des fins lucratives place Blois dans une situation préoccupante en matière de spéculation locative, avec un impact potentiel sur la disponibilité et l’accessibilité du logement pour les résidents permanents.

Des tensions spécifiques au centre-ville

Comme le rappelle la méthodologie, le centre-ville est défini automatiquement par un algorithme identifiant les zones les plus denses en commerces de proximité et logements touristiques. À Blois, ce périmètre englobe notamment le secteur historique autour du château, de la place Louis-XII et de la rue du Commerce, où se concentrent à la fois les visiteurs, les hébergements meublés et les établissements de restauration.

Le niveau élevé de professionnalisation des annonces Airbnb (note E) indique une forte présence de loueurs multilogements, souvent motivés par la recherche de rendement plutôt que par un complément de revenu occasionnel. Cela a pour effet de raréfier l’offre locative classique, de faire monter les loyers dans les quartiers attractifs, et de modifier la composition sociale des centres urbains.

La note B attribuée à la prédation des studios et T1 nuance toutefois cette lecture : Blois semble pour l’instant épargnée par une revente massive des petits logements à des fins exclusivement touristiques, contrairement à des villes comme Annecy ou Biarritz, classées E sur ce critère.

Une méthodologie critiquée

Si le Touriscore a le mérite de mettre en lumière des données concrètes sur la pression touristique dans les centres-villes, il a également suscité des critiques, notamment de la part d’Airbnb. La plateforme a réagi en dénonçant une approche réductrice et biaisée, estimant que le surtourisme est un phénomène multicausal qui ne saurait se résumer aux seuls meublés touristiques.

Les concepteurs du Touriscore assument cependant une focalisation sur l’habitat, rappelant que la rareté croissante du logement en centre-ville, la spécialisation excessive de certains quartiers et les nuisances répétées le week-end ont des effets concrets sur le quotidien des habitants. Le baromètre n’a pas vocation à résumer tous les aspects du surtourisme, mais à objectiver son impact résidentiel.

Une ville sous tension, mais pas saturée

En résumé, Blois n’est pas une ville saturée par le tourisme, mais elle présente des indicateurs de vulnérabilité. Le centre-ville concentre une part notable d’hébergements touristiques gérés par des professionnels, ce qui pourrait à terme affaiblir le tissu résidentiel, en particulier pour les jeunes ménages ou les populations modestes. Le classement C du Touriscore constitue un signal d’alerte plus qu’une condamnation. Il met en lumière la nécessité de réguler l’usage du logement en centre-ville, d’anticiper les mutations du marché locatif et de préserver l’équilibre entre ville habitée et ville visitée.

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