Aux Greniers de Vineuil, les Journées Nationales de la Réparation rassemblent familles et savoir-faire

La troisième édition locale des Journées Nationales de la Réparation s’est tenue aux Greniers de Vineuil, choisis par Agglopolys pour accueillir l’événement. On y a vu un flux de visiteurs : familles venues avec leurs enfants, parents curieux de découvrir les gestes de réparation, mais aussi de nombreux seniors intéressés par la transmission des savoir-faire. L’ambiance, ponctuée de rencontres et d’échanges, a donné à cette journée une tonalité vivante et chaleureuse. À la mi-journée, le président d’Agglopolys, Christophe Degruelle, accompagné de son vice-président chargé de l’économie circulaire, Yann Laffont, a pris part à la manifestation. Les élus ont circulé parmi les ateliers, conversé avec les participants.
La couture et la fabrication de porte-fleurs, animées par la Ressourcerie Les Bonnes Manières à partir de cercles d’anciens abat-jours et de perles, ont retenu l’attention de nombreuses familles. Le Repair Café de Blois, consacré à la réparation d’objets électroniques, a particulièrement séduit : une dizaine de personnes s’y sont présentées avec leur machine à café, leur aspirateur ou d’autres appareils du quotidien.

Les ateliers de réparation de cycles et d’affûtage ont également été très suivis. À chaque instant, plusieurs participants attendaient leur tour pour apprendre à aiguiser leurs outils, notamment des cisailles ou des couteaux japonais. D’autres espaces mettaient en valeur des savoir-faire plus rares, comme la reliure artisanale, présentée par Guillaume Dugast de Tendre Papier, qui proposait la réalisation d’un carnet en papier recyclé. La journée s’est conclue par un karaoké collectif réunissant une dizaine de participants, suivi d’une scène musicale ouverte. Tout au long de la manifestation, le restaurant Le Quartier Gourmand et le Bar des Greniers, récemment ouverts, ont assuré un service de cafés et de plats chauds.
Au-delà de la dimension locale, les Journées Nationales de la Réparation s’inscrivent dans un cadre plus large. Leur objectif est de rendre la réparation visible, accessible et de lever les freins qui empêchent encore son adoption massive. Les chiffres témoignent de l’enjeu. Neuf foyers sur dix déclarent avoir rencontré des problèmes avec un objet du quotidien entre 2023 et 2024. Pourtant, seuls 14 % de ceux qui subissent une panne électronique s’adressent à un réparateur professionnel. Pour beaucoup, la réparation est jugée trop chère ou trop compliquée. Ainsi, 29 % des Français renoncent pour des raisons de coût, tandis que 68 % estiment plus simple d’acheter neuf que de réparer.
L’État a mis en place le Bonus Réparation, dispositif inscrit dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Il permet de bénéficier immédiatement de 15 à 60 euros de réduction sur le coût d’une réparation effectuée par l’un des plus de 8 000 professionnels labellisés. En 2024, il a permis la remise en état de plus de 900 000 objets, toutes catégories confondues : électroménager, électronique, mobilité, jardinage, mobilier ou encore textiles. Depuis janvier 2025, ce bonus couvre désormais 68 familles de produits.
La transition écologique et le pouvoir d’achat se rejoignent : prolonger la durée de vie des appareils de trois ans permet d’éviter jusqu’à 4 millions de tonnes de CO₂ et d’économiser environ 2 000 € par foyer. À ces bénéfices environnementaux et économiques s’ajoute un enjeu d’emploi. Le secteur de la réparation fait partie intégrante de l’économie circulaire et pourrait représenter près de 700 000 créations de postes en Europe d’ici 2030. Rien qu’en France, plus de 3 000 postes de techniciens en électroménager seront à pourvoir dans les prochaines années.