Alkebulan : une association pour l’inclusion des femmes dans le numérique

Fondée en 2023, l’association Alkebulan s’engage à rendre le numérique accessible aux femmes, en leur proposant des formations adaptées et un accompagnement vers une meilleure autonomie numérique. « Notre objectif est vraiment d’amener les femmes à s’approprier cet univers, à démocratiser son usage et à en comprendre les enjeux », explique Aude Lorvao, présidente de l’association.

Former et équiper les femmes face aux défis du numérique

L’association propose plusieurs formations, couvrant des sujets variés comme l’impression 3D, l’utilisation de ChatGPT, les réseaux sociaux et la suite Office. Certaines formations sont dispensées sur 20 heures, notamment celle sur l’impression 3D, à l’issue de laquelle les participantes repartent avec une mini-imprimante 3D. « L’impression 3D, la seule chose qui peut vous freiner, c’est votre imagination », affirme Gabrielle Sebti, vice-présidente de Alkebulan et gérante de la société Myago 3D. « On peut créer des assiettes, des fourchettes, des tongs… Il y a tellement de possibilités ! », ajoute Aude Lorvao.

Au-delà de la formation, Alkebulan mène une action d’équipement numérique avec le programme « Une famille, un ordinateur ». Il s’agit de récupérer des ordinateurs donnés par des entreprises pour les redistribuer à des familles en difficulté, des personnes âgées ou des femmes en situation précaire.

Un constat alarmant : la fracture numérique

Si Aude Lorvao s’est engagée dans ce combat, c’est à la suite d’une expérience marquante. « Une dame m’a interpellée dans la rue en me disant : ‘Ma fille, ma fille, viens, viens, tu peux m’aider ?’ Elle m’a tendu son téléphone et m’a donné accès à son compte bancaire, car elle ne savait pas comment effectuer un virement. Là, je me suis dit : ‘Non, ce n’est pas possible’. » Elle poursuit : « Envoyer un mail, à la limite, ça peut aller. Mais là, on touche directement à la vie privée, à la sphère familiale. Imaginez si j’avais été malhonnête : j’aurais pu prendre son argent, et elle se serait retrouvée sans rien, avec ses enfants en difficulté. C’est une vraie question de vulnérabilité. »

Cette anecdote illustre un phénomène plus large : l’illectronisme, c’est-à-dire l’illettrisme numérique. « Le monde avance vite, très vite, et certaines femmes ont du mal à suivre ce rythme », souligne la présidente de l’association. « Elles ne sont pas stupides, bien au contraire, mais elles n’ont pas eu l’occasion d’apprendre. Nous essayons donc de leur donner une solution pour rattraper cet écart. »

Un festival du numérique en préparation

Alkebulan travaille actuellement sur un événement, le Festival du numérique « Connecte-toi« , qui se tiendra les 27 et 28 juin à la Cité du Numérique, à Blois. « Ce festival vise à permettre aux familles de découvrir le numérique sous toutes ses formes et de réaliser qu’il est omniprésent dans notre quotidien », explique Aude Lorvao. L’événement se déroulera sur deux jours : le vendredi soir, une soirée dédiée aux entreprises et aux métiers du numérique, avec des conférences et des tables rondes : le samedi, une journée ouverte au grand public, où il sera possible de tester des technologies comme la réalité virtuelle et de participer à des activités ludiques. « Nous sommes en train de co-construire ce festival avec nos partenaires territoriaux », précise la présidente.

Une association ouverte à toutes… et tous

Si Alkebulan se concentre principalement sur les femmes, l’association reste ouverte à tous. « Nous voulons une inclusion des femmes, mais nous n’excluons pas les hommes », affirme Aude Lorvao. « Toute femme peut venir suivre une formation. C’est payant, mais nous avons fait en sorte que les tarifs restent accessibles. »

En parallèle, l’association mène aussi des actions de sensibilisation dans les écoles, pour parler des enjeux du numérique, des dangers des réseaux sociaux et de l’importance d’une bonne maîtrise des outils numériques.

Les formations débuteront en septembre, et l’association est en train de finaliser la création de son site internet. En attendant, Alkebulan est joignable via ses réseaux sociaux, sur Instagram par exemple : alkebulan_asso. Avec son action, Alkebulan veut faire du numérique un levier d’autonomisation et d’inclusion pour les femmes. « Il est indispensable de donner aux femmes les clés du numérique, car sans ces compétences, elles risquent d’être encore plus marginalisées dans notre société », conclut Aude Lorvao.

*Alkebulan : Aude Lorvao, présidente / Gabrielle Sebti, vice-présidente / Mame Delaveau, trésorière