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Ce qu’il faut savoir sur le chantier de restauration de l’aître Saint-Saturnin

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Samedi 21 septembre, premier acte des Journées Européennes du Patrimoine 2024, l’aître Saint-Saturnin de Blois a accueilli, sous le soleil, une petite cérémonie pour le lancement officiel des travaux de restauration de ce monument historique. Situé au cœur du quartier Vienne, cet édifice rare, datant du XVIe siècle, fait l’objet d’une campagne de restauration indispensable.

Plusieurs personnalités étaient présentes pour marquer le coup d’envoi de ce projet, notamment Jérôme Boujot, maire-adjoint de Blois, ainsi que Fabienne Quinet, Cédric Marmuse, mais aussi Olivier de Vallois, délégué régional adjoint de la Fondation du Patrimoine, ainsi que des représentants de l’INRAP et du Crédit Agricole, tous réunis pour souligner l’importance de cet effort collectif pour préserver un joyau du patrimoine blésois.

Un joyau architectural en péril

L’aître Saint-Saturnin est l’un des quatre derniers cimetières à galeries encore existants en France, datant de la Renaissance (1516-1520). Son architecture unique, constituée d’un espace central à ciel ouvert entouré de galeries, a été confondue pendant longtemps avec celle d’un cloître. Des éléments remarquables, tels que ses piliers de pierre ornés de chapiteaux sculptés, témoignent de sa fonction originelle de lieu d’inhumation. En plus de sa rareté architecturale, l’aître abrite une collection lapidaire, vestige du passé architectural de Blois.

Mais au fil des siècles, cet édifice a connu de multiples usages et transformations, notamment lors de sa conversion en buanderie-séchoir au XIXe siècle. Ces occupations successives ont laissé des traces sur son état sanitaire, rendant urgente une intervention de conservation. Aujourd’hui, les façades sont envahies par la végétation, les parements de pierre de taille érodés, et des fissures lézardent les murs, compromettant l’intégrité de la structure. Les charpentes sont également atteintes, les piliers en tuffeau de la galerie Sud sont affaiblis par les intempéries, et de nombreux éléments de bois montrent des signes d’usure sévère, affectés par l’humidité et les insectes.

Un projet de restauration et de valorisation ambitieux

Face à ces défis, la Ville de Blois, propriétaire du site, a lancé une vaste campagne de restauration, avec un budget estimé à plus de 3 millions d’euros. Jérôme Boujot, adjoint au maire, a rappelé l’importance de ce chantier : « Les travaux de restauration qui débutent cette année vont permettre de sublimer à nouveau ce lieu chargé d’histoire, et de le rendre accessible à tous, que ce soit pour des déambulations, des événements culturels, ou même professionnels. »

Le chantier vise à restaurer les façades, la charpente voûtée lambrissée, les piliers en pierre et en bois, les sols, ainsi que les peintures murales de l’édifice. En parallèle, la Ville de Blois a choisi d’intégrer une dimension sociale au projet en incluant une clause d’insertion et d’apprentissage. Des jeunes et des personnes éloignées de l’emploi seront formés aux métiers de la maçonnerie, de la taille de pierre, de la charpente ou encore de la couverture, faisant de ce chantier un espace de transmission de savoir-faire artisanal.

Le projet de valorisation ne se limite pas à la restauration de l’édifice. Il s’inscrit dans une vision plus large de redynamisation du quartier Vienne, avec des objectifs multiples : la création d’un musée lapidaire avec une nouvelle scénographie, l’accueil de publics scolaires pour des visites guidées et des ateliers pédagogiques, l’organisation d’événements culturels et la location du site pour des manifestations de tourisme d’affaires. Jérôme Boujot a souligné l’importance de cette initiative pour l’attractivité de Blois : « Cet édifice est un atout indéniable pour renforcer le rayonnement de la ville et de son territoire. »

Des financements publics et privés en soutien

La restauration de l’aître Saint-Saturnin bénéficie de financements multiples, provenant d’acteurs publics et privés. La Ville de Blois, maître d’ouvrage du projet, investit 1 039 757 € HT, soutenue par la DRAC (530 805 € HT), la DSIL (175 000 € HT) et le Conseil départemental (99 879 € HT). Mais c’est aussi grâce à la Mission Bern que le projet a pu recevoir un coup de pouce significatif. Sélectionné comme projet départemental pour le Loir-et-Cher, l’aître a bénéficié d’une dotation de 250 000 €.

Olivier de Vallois, délégué régional adjoint de la Fondation du Patrimoine, a exprimé sa satisfaction lors de son discours : « La Fondation du Patrimoine a permis de récolter 50 000 euros pour l’église Saint-Nicolas, et nous sommes heureux d’accompagner ce nouveau projet à l’aître Saint-Saturnin avec une collecte déjà en cours qui atteint 55 860 euros. »

Le mécénat privé joue également un rôle crucial dans ce chantier. Dassault Histoire et Patrimoine a contribué à hauteur de 180 000 €, la Fondation Crédit Agricole Val de France et la Caisse régionale ont ajouté 100 000 €, et la Fondation TotalEnergies a offert 85 000 €. D’autres entreprises locales, comme le groupe Lasnier BTP et le groupe VEGA, ont aussi apporté leur soutien.

Un appel au mécénat participatif

Par ailleurs, la Ville de Blois a lancé en novembre 2022 une campagne de mécénat participatif via la Fondation du Patrimoine. Cette initiative vise à mobiliser les particuliers, les associations et les entreprises pour contribuer à la préservation et à la valorisation de l’aître Saint-Saturnin. Chaque don, aussi modeste soit-il, compte pour atteindre l’objectif de 100 000 € fixé pour la fin de l’année 2024.

« L’objectif est de réunir tous ceux qui souhaitent contribuer à la préservation de cet édifice unique », a précisé Jérôme Boujot. Les donateurs bénéficient de contreparties symboliques, telles qu’une visite guidée du chantier ou l’inscription de leur nom sur une plaque de remerciements.

Un calendrier de travaux déjà défini

Le chantier de l’aître Saint-Saturnin s’étendra sur plusieurs années. Des travaux urgents de sécurisation ont débuté en juillet 2023, tandis que le lancement du chantier de restauration complet est prévu pour septembre 2024. Si tout se déroule comme prévu, la réouverture du monument restauré au public est programmée pour septembre 2026.

Le représentant de l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives), responsable des diagnostics et des fouilles, a également pris la parole : « Nous intervenons pour évaluer le potentiel archéologique des sites avant tout chantier. Ici, vu la richesse historique du lieu, des découvertes intéressantes sont probables. » L’INRAP, fort de ses 1 800 archéologues, travaille en étroite collaboration avec les autorités locales pour s’assurer que l’ensemble des vestiges soit préservé et mis en valeur.

Alors que les travaux débutent, tous les acteurs impliqués espèrent voir cet édifice retrouver son éclat d’antan d’ici 2026, pour devenir un pôle central du patrimoine blésois et un point d’ancrage dans l’histoire collective de la ville.

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