Comprendre la réflexologie avec Isabelle Leverne, praticienne à Blois

En 2020, Isabelle Leverne souffrait de douleurs chroniques qui ne trouvaient aucune explication médicale précise. Une gêne constante à l’épaule, une sensation d’inconfort physique dont elle ne parvenait pas à se débarrasser, malgré divers traitements et approches conventionnelles. C’est alors qu’elle s’ouvre à la réflexologie, sans grande conviction, mais avec la curiosité de quelqu’un qui cherche une solution. Et les résultats sont là. La douleur s’atténue, mais surtout, elle prend conscience d’un lien fondamental entre son état émotionnel et ses maux physiques. Une évidence s’impose : son stress avait joué un rôle déterminant dans l’apparition et l’ancrage de cette douleur.
Une découverte personnelle devenue vocation
Ce fut le début d’un cheminement qui l’amena à se former à la réflexologie combinée et à la relaxation corporelle pendant plus de deux ans. Issue du monde des ressources humaines, où elle avait passé trente ans à accompagner des salariés dans la gestion de leurs émotions et des situations difficiles, elle y trouva une extension naturelle de son engagement. Très vite, elle compléta son apprentissage par une certification en prévention et gestion du stress, une démarche qui s’imposa d’elle-même tant les liens entre les émotions et le corps se faisaient clairs à ses yeux. Aujourd’hui, elle accompagne des personnes désireuses de comprendre et d’apaiser leurs douleurs, de mieux gérer leur stress et de retrouver une harmonie intérieure, sans recourir systématiquement aux médicaments.
Comprendre la réflexologie
La réflexologie repose sur un principe simple, mais puissant : certaines parties du corps sont particulièrement riches en terminaisons nerveuses. Le visage, les mains, les pieds, les oreilles sont des zones où l’on retrouve une concentration élevée de capteurs sensoriels qui transmettent des informations au cerveau. En stimulant ces zones, il est possible de déclencher une réponse nerveuse qui permet au corps de retrouver son état d’équilibre. « En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est que sur ces quatre endroits du corps, c’est là où on a le plus de terminaisons nerveuses. Et quand on va stimuler le tissu nerveux qui correspond à une zone réflexe, si vous avez une problématique, c’est via le système nerveux que cette terminaison va transmettre une information au cerveau. »
Son approche s’appuie sur plusieurs formes de réflexologie. La plantaire et la palmaire, les plus connues, sont pratiquées depuis des siècles, voire des millénaires. Elles existaient déjà en Égypte ancienne, en Chine, en Asie et même en Grèce antique, où elles étaient utilisées de manière empirique, sans forcément être désignées comme de la réflexologie. Mais au fil du temps, d’autres méthodes ont émergé, plus ciblées. La réflexologie faciale, connue sous le nom de Dien Chan, a été mise au point dans les années 1970 par le professeur vietnamien Bùi Quôc Châu. Elle repose sur une stimulation des points réflexes du visage, une zone particulièrement sensible et réactive. Une autre approche, la réflexologie auriculaire, a été développée dans les années 1950 par le professeur lyonnais Paul Nogier. Dans cette méthode, on travaille sur les oreilles, une zone où se concentre un grand nombre de connexions nerveuses.
L’efficacité de ces techniques repose sur le fait que le cerveau traite les signaux envoyés par le corps en temps réel. Lorsqu’une zone réflexe est activée, une information est transmise au système nerveux central, qui analyse le déséquilibre et cherche à y remédier. Selon Isabelle Leverne, « on peut combiner les approches. Sur un problème aigu, on va travailler le visage ou l’oreille, tandis que pour une régulation générale et une détente profonde, on utilisera plutôt le pied et la main. » La rapidité de la réponse dépend du type de réflexologie utilisé. Le travail sur le visage ou les oreilles peut provoquer une réaction quasi instantanée, en quinze à trente secondes, tandis que la réflexologie plantaire et palmaire agit de manière plus progressive, sur le long terme.
Mais la réflexologie ne se substitue pas à la médecine. Isabelle Leverne est très claire sur ce point. Elle ne pose pas de diagnostic, ne prescrit aucun traitement, et insiste sur le fait qu’elle intervient en complément des soins médicaux, jamais en remplacement. « Moi, je ne vais pas être amenée à savoir si c’est une carie, si c’est un abcès, mais si vous avez une douleur importante, en attendant d’aller consulter et de supprimer le symptôme, on va travailler sur plusieurs points qui combinent une action physiologique. » Elle a souvent constaté que certaines douleurs chroniques, qui échappaient aux diagnostics médicaux classiques, pouvaient être soulagées par la réflexologie, notamment lorsqu’elles étaient liées au stress.
Le stress, un facteur central dans l’apparition des douleurs
Le stress, justement, est l’un des sujets qu’elle a le plus étudiés et observés. Son impact sur l’organisme est considérable. Lorsqu’une personne est soumise à un stress prolongé, son corps produit en excès une hormone, le cortisol. Normalement, cette hormone est un protecteur naturel, elle aide à réguler l’inflammation et à maintenir l’équilibre de l’organisme. Mais en cas de surproduction, son action devient néfaste. Elle favorise l’inflammation au lieu de la réduire, affaiblit le système immunitaire et crée un terrain propice aux douleurs chroniques. « Pourquoi un stress cause un souci à un organe plutôt qu’à un autre ? Parce qu’en fait, il faut comprendre que le stress va déclencher un certain nombre de réactions, des hormones qui vont être en surpuissance. »
Les conséquences sont multiples : troubles digestifs, douleurs musculaires et articulaires, troubles du sommeil, fatigue chronique… Les tensions accumulées finissent par s’exprimer dans différentes parties du corps, souvent de manière inattendue. Isabelle Leverne prend l’exemple d’une patiente en entreprise, qui souffrait d’une douleur intense à l’épaule. Plutôt que de travailler directement sur la zone douloureuse, elle a appliqué une stimulation sur l’oreille, ce qui a immédiatement déclenché une réaction. « Je commence à stimuler et elle me dit : « Oh là là, mais j’ai atrocement mal ! » Je lui dis : « Vous avez très mal à l’épaule ? » Elle me dit : « Oui, la douleur est forte ! » En stimulant, on envoie déjà une information de début de correction, et elle sentait l’effet directement dans l’épaule. »
Au fil des années, elle a développé plusieurs axes d’intervention. En plus des séances individuelles, elle propose des ateliers collectifs destinés à enseigner des techniques d’auto-stimulation. Ces ateliers abordent des thématiques variées : comment gérer son stress au quotidien, comment améliorer son sommeil, comment soulager les douleurs articulaires…
En entreprise, elle intervient pour prévenir les risques psychosociaux et musculo-squelettiques, des facteurs souvent responsables d’absentéisme. Dans ce cadre, elle a pu constater des améliorations notables chez les employés suivis. Elle travaille également auprès des seniors, un public particulièrement réceptif à la réflexologie. Avec l’âge, les douleurs deviennent plus fréquentes, le sommeil plus fragile, et les capacités de récupération diminuent. Grâce à des séances adaptées, elle aide ces personnes à retrouver un meilleur confort de vie. « Ces ateliers m’ont beaucoup aidé notamment pour le sommeil et le stress, c’est une aide et un outil supplémentaire. La répétition des gestes chaque lundi aide à ce que ça devienne naturel de les faire. »
Son approche va au-delà du soin. Pour elle, il s’agit d’une véritable transmission. Elle veut permettre à chacun de mieux comprendre son propre corps et de développer des outils pour s’autoréguler. « Depuis que j’ai travaillé là-dessus, aujourd’hui, moi j’ai très peu de stress. Ou en tout cas, quand j’ai une situation qui commence à me stresser, je me pose, je l’analyse et je la travaille complètement autrement. Ce qui fait que je ne suis pas dans un épuisement de mon organisme. »
Isabelle Leverne exerce aujourd’hui son activité de réflexologue et relaxologue à Blois, où elle reçoit en cabinet et se déplace également. Elle reste attachée à une démarche rigoureuse, consciente de son rôle complémentaire dans le soin. « La réflexologie fonctionne si on a une régularité. Les gens me disent souvent : ‘Au bout de deux ou trois séances, ça va déjà nettement mieux, vous êtes magicienne !’ Mais il n’y a rien de magique du tout. C’est un travail sur le système nerveux qui repose sur des principes établis. »
Isabelle Leverne propose des séances de réflexologie à Blois et ses environs, en cabinet ou à domicile, ainsi que des interventions en entreprise ; elle est joignable par téléphone au 06 29 76 38 92 ou par e-mail à isableverne@gmail.com.