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« De Nantes à Göttingen » : Clarisse Millet chante Barbara à la Halle aux Grains

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Vendredi 31 octobre 2025 à 20 h 30, la Halle aux Grains de Blois accueille « De Nantes à Göttingen », le spectacle dans lequel Clarisse Millet reprend Barbara avec une exigence de fidélité et une sensibilité à vif. Cette date, produite par Tugdual Productions, s’inscrit comme une première étape avant de faire vivre le spectacle en France — et au-delà.


Chez Clarisse Millet, la musique commence tôt. A cinq ans, par le piano, avant un long détour par le violoncelle, puis le retour au clavier en autodidacte. Le solfège ? « Comme 90 % des musiciens, le plus pénible, c’était ça », confie la chanteuse blésoise. De ce refus naîtra une méthode d’accompagnement « sans solfège », brevetée et longtemps enseignée dans l’école de musique adossée à son magasin proche du square Victor-Hugo, à Blois. La parenthèse se referme après la crise sanitaire : fermeture de la boutique, sortie d’un album (« Klair ») en 2022, et virage assumé vers la scène en professionnelle Chanteuse qui « s’accompagne à la guitare et au piano » plutôt que « pianiste ou guitariste », elle multiplie les formats : Les Drôles de Dames avec la pianiste Aline Pelletier, un duo avec Laurent Delaveau (contrebasse), puis Jane Porter en trio (avec Elie Gaulin) et en quartet (avec le batteur Mathieu Hénault).

Barbara, l’option de la fidélité

Le spectacle De Nantes à Göttingen a pris forme dans l’esprit de Laurent Delaveau, compagnon de scène et de vie de Clarisse Millet, qui en a conçu l’ossature et rédigé les textes parlés entre les chansons, tout en tenant la contrebasse. Clarisse Millet l’affirme sans détour : « Je n’imite pas. Je reste fidèle à son œuvre. Imiter serait une erreur. Je reprends Barbara avec ma sensibilité. On l’a joué deux fois dans un Carroir plein, et ça a été très bien accueilli par le public. Ça nous a vraiment confortés dans l’idée qu’il fallait qu’on continue à défendre ce projet. »

La construction du concert s’appuie sur une dramaturgie thématique. Chaque groupe de chansons est introduit par une présentation qui en éclaire la portée : l’amour, l’inceste — motif central dans l’univers de Barbara —, ou encore la veine engagée, « par exemple Si la photo est bonne ou La femme du président ». Ces prises de parole, insérées avec soin, guident l’écoute et affinent la réception : « Les gens écoutent les chansons avec un intérêt tout particulier, en se disant : “Ah, mais oui, c’est ça qu’elle a voulu dire.” » La mise en scène épouse l’intime : un rocking-chair, une rose, un piano à queue, une dominante de noir, un portrait de Barbara en fond de scène, des lumières soignées. Sobre, chic, à l’avenant.

L’émotion comme condition d’adresse

« Avant d’entrer sur scène, l’émotion est là, très prégnante », confie Clarisse Millet. Certaines chansons la saisissent : Mon enfance, Nantes, Madame, Drouot « C’est essentiel de véhiculer une émotion et d’en susciter chez l’auditeur ; ça passe par sa propre émotion à soi. » Le métier apprend à « ne pas se laisser submerger par la vague », sans édulcorer la dureté de textes sur des sujets difficiles. Mon enfance demeure la pierre de touche : revenir « au temps des souvenirs », chercher des sensations qui ne reviennent pas, constater les absences — « c’est terrible, poignant — et très beau. »

Un producteur qui choisit « par coup de foudre »

Enguerran Le Gueut, gérant-fondateur de Tugdual Productions, raconte l’amorce : la recommandation venue de la mère de Clarisse, une première écoute à Vernou-en-Sologne, le projet Barbara déjà joué avec succès au Carroir un mois auparavant, et « une sorte de coup de foudre — amical, et musical ». Quant à son rôle, il le résume avec simplicité : « Mettre de l’argent sur la table, dire “on y va”, accompagner les artistes. Je suis un homme de l’ombre : je porte et je mets devant. » Une tournée s’esquisse déjà.

Le parcours d’Enguerran Le Gueut s’enracine dans l’opéra et la musique classique, univers dont il connaît les arcanes de la production et du concert. Sa ligne de force est nette : la voix. Il le formule sans détour : « On ne peut défendre que ce qu’on aime. » À la tête de Tugdual Productions, il conjugue production déléguée, production propre et ingénierie culturelle, tout en assurant la coordination artistique des Victoires de la Musique Classique et des Victoires du Jazz. Autant de lieux de rencontres avec des artistes qui, parfois, deviennent des compagnons de route.

La Halle aux Grains : un lieu spécial pour Clarisse Millet

Native de Blois, Clarisse Millet sait ce que signifie ce plateau. Elle y a vu Maxime Le Forestier, Anne Sylvestre, des concerts classiques. « Aujourd’hui, je suis de l’autre côté : c’est énorme. » Elle dit « être super contente, hyper excitée ». Le trac aussi, qui ici, a le goût du lieu et des souvenirs : « Je crois que j’aurai plus d’émotion à entrer à la Halle aux Grains que dans une salle de 1 500 places d’une ville que je ne connais pas. » Autour d’elle, une équipe « de tueurs », « solide et hyper gentille ». Laurent Delaveau, forcément. Au piano, Jacky Delance qui a accompagné beaucoup de grands noms. Et enfin, Laurent Zeller qui « a fait le tour du monde avec son violon ».


Infos pratiques

  • Spectacle : De Nantes à Göttingen — Clarisse Millet chante Barbara
  • Date : vendredi 31 octobre 2025, 20 h 30
  • Lieu : Halle aux Grains, Blois
  • Distribution : Clarisse Millet (chant, guitare), Laurent Delaveau (contrebasse), Laurent Zeller (violon), Jacky Delance (piano)
  • Tarifs : de 16 à 24 €
  • Réservation en ligne : billetweb.fr/barbara-blois
  • Production : Tugdual Productions

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