Desjonquères : « Les médias doivent informer de manière impartiale »
Blois Capitale vous propose la troisième partie de la grande interview de Mathilde Desjonquères, députée de la 1ʳᵉ circonscription de Loir-et-Cher, siégeant au sein du groupe démocrate à l’Assemblée nationale. Nous avons rencontré l’élue la semaine dernière pour un long entretien Port de la Creusille. La météo était alors au vent et à la pluie… Dans cette 3e partie il est question de référendum, de citoyenneté et des populismes.
Des référendums pour permettre la transition écologique?
Mathilde Desjonquères : Le référendum peut être intéressant, que ce soit pour les questions environnementales ou d’autres sujets. Cependant, en ce qui concerne les questions environnementales, je dois dire que nous avons un président compétent. J’ai eu l’occasion de le rencontrer en tant que députée, et j’ai trouvé qu’il était chaleureux, à l’écoute, et qu’il prenait le temps de discuter. Peu importe le type de leader politique que vous êtes, l’important est d’être authentique, de montrer un véritable engagement envers le pays, de tenir vos promesses et de ne pas cacher les problèmes sous le tapis. C’est du moins mon analyse après avoir travaillé en étroite collaboration avec lui en tant que députée. En ce qui concerne l’idée du référendum, je la trouve intéressante, mais je pense que gouverner uniquement par le biais de référendums pourrait être compliqué, car cela remettrait en question le rôle du Parlement. Tout dépend de l’équilibre que nous trouvons.
En tant qu’historienne, je trouve également intéressant de considérer l’impact de l’histoire et des mentalités sur la manière dont nous abordons les choses. En France, nous sommes profondément influencés par notre histoire, en particulier par la Révolution française, et cela se reflète dans notre façon de voir le monde. Il est essentiel de prendre en compte cet héritage lorsque nous organisons des référendums et d’apprendre des erreurs du passé.
En tout cas c’est toujours inspirant d‘aller voir ailleurs ce qui se passe, comme en Suisse. Et puis tester, expérimenter chez nous. Enfin, un référendum avec plusieurs questions, je trouve ça beaucoup plus intéressant qu’une seule question avec oui ou non.
Comment contrer la montée générale des populismes ?
Mathilde Desjonquères : Le terme « pédagogie » a été beaucoup utilisé récemment et a perdu de son sens. Cela peut être un peu agaçant d’entendre ce terme si souvent, mais il est important de communiquer et d’expliquer abondamment. En particulier, il faut revenir aux essentiels, les réexpliquer, les replacer dans leur contexte, et les répéter. Cela peut sembler répétitif, mais c’est nécessaire pour assurer une compréhension complète. Il est important de rappeler les points essentiels et de ne pas les oublier. Dans ce processus, les médias jouent un rôle crucial. Certains médias peuvent avoir une approche populiste, tandis que d’autres visent à être neutres et objectifs. Le journalisme est un travail complexe, mais il est essentiel pour rétablir la confiance entre les élus et les citoyens. Les médias doivent informer de manière impartiale et non pas donner leur propre avis. On a tendance à voir les choses plutôt négatives que positives. Les informations négatives circulent plus vite que les informations positives, on le sait, c’est lié à notre instinct de survie.