Indicateurs de valeur ajoutée : la FSU met en garde

Les indicateurs de valeur ajoutée des collèges et lycées, connus respectivement sous les acronymes IVAC et IVAL, sont des outils statistiques élaborés par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale. Leur objectif est d’évaluer l’efficacité des établissements scolaires en France en mesurant leur capacité à amener les élèves à réussir leurs examens, notamment le diplôme national du brevet (DNB) pour les collèges et le baccalauréat pour les lycées, en prenant en compte divers facteurs individuels et structurels.
Ces indicateurs visent à offrir une analyse plus fine que le seul taux de réussite aux examens. Ils prennent en considération le niveau initial des élèves à leur entrée dans l’établissement, leur âge, leur sexe, leur origine sociale, ainsi que des caractéristiques propres à chaque établissement telles que la part d’élèves en retard scolaire, l’origine sociale des élèves, ou encore la note moyenne obtenue au DNB pour les IVAL. L’idée est de mesurer ce que l’école a « ajouté » au parcours de l’élève, au-delà des attentes basées sur ces facteurs.
Une valeur ajoutée positive signale qu’un établissement a réussi à faire mieux réussir ses élèves que ce qui était anticipé au vu de leur profil, tandis qu’une valeur négative indique des performances en deçà des établissements comparables.
Le syndicat FSU conteste fermement l’idée que ces indicateurs puissent servir à établir un classement des établissements scolaires, une pratique qu’elle juge réductrice et dangereuse.
Selon la FSU, l’existence de ces indicateurs encourage la création de palmarès. Ce type de classement, outre le fait qu’il ne tient pas compte de la complexité des missions de l’éducation, tend à instaurer une concurrence contre-productive entre les établissements. Cela ne fait qu’exacerber les inégalités sans refléter la réalité de l’enseignement dispensé.
L’argument central du syndicat réside dans l’impossibilité de comparer justement les performances d’établissements différents sur la base d’un indicateur de « valeur ajoutée ». Cet indicateur ne peut être pertinent que si la comparaison est faite entre élèves et établissements aux profils similaires, comme le souligne d’ailleurs le site du ministère. Cette mise en garde met en évidence les limites de l’utilisation des indicateurs pour juger de l’efficacité globale d’un collège ou d’un lycée.
La FSU attire également l’attention sur la ségrégation sociale dans le département de Loir-et-Cher, où les établissements privés affichent des Indices de Position Sociale (IPS) significativement plus élevés que ceux des établissements publics. Cette différence traduit une corrélation entre la réussite scolaire et la situation sociale des élèves, un problème exacerbé par les réformes et politiques éducatives récentes. Le syndicat appelle à une réflexion sur la nécessité d’adapter les comparaisons pour tenir compte de ces disparités.
Plaidoyer pour des moyens accrus
Au-delà de ces critiques, le FSU plaide pour une augmentation significative des ressources allouées aux établissements publics. L’objectif est de garantir la réussite de tous les élèves, indépendamment de leur origine sociale. Le syndicat appelle à un engagement plus ferme du gouvernement dans la lutte contre les inégalités éducatives, notamment en abandonnant les réformes jugées nuisibles et en investissant massivement dans l’environnement éducatif.
En somme, le FSU met en garde contre une interprétation simpliste des indicateurs de valeur ajoutée.