La diversité artistique s’invite à la Galerie Wilson en septembre

Jusqu’au 28 septembre 2025, la Galerie Wilson, à Blois-Vienne, présente une exposition collective réunissant des artistes contemporains : Marie Frost, Audrey Lange, Anthony Thenaisy, Éric Diot, le Collectif Art M, Alexander Shevchuk, Jean-Pierre Blanquer et Valérie Deville.
Entre photographie et peinture, noir et blanc et éclats de couleur, chaque univers témoigne d’une approche singulière du visible, de la matière et de l’émotion. La diversité des regards rassemble ici la passion des fleurs de Marie Frost, les miroirs engloutis d’Audrey Lange, les ambiances désertées d’Anthony Thenaisy, les nuages méditatifs d’Éric Diot, les paysages épurés de Jean-Pierre Blanquer, l’intensité émotionnelle de Valérie Deville, la profondeur des portraits d’Alexander Shevchuk et la fresque collective d’Art M.

Le collectif Art M, « une petite famille »
Figure bien connue, Michel Bizieux raconte l’histoire de ce groupe soudé autour de lui : « Art M, c’est des rencontres, des artistes, une petite famille. On s’est réunis pour partager l’art. Pour l’aimer, le partager. On reste individuellement des artistes, on allie nos couleurs, ça donne une belle fresque. » Deux artistes du collectif prennent alors la parole au micro de RCF. Charlotte Galloux présente ses dessins originaux à l’encre noire sur papier artisanal : Poésie d’Amazonie et Poésie d’Asie. Elle explique : « Mon travail, c’est principalement du dessin, un peu de gravure. Là, ce sont des dessins tels quels, originaux. (…) Ce que je dessine, c’est la nature, principalement les arbres et les animaux. (…) Il y a une famille de jaguars avec la jungle qui cache deux petits anges. (…) L’autre, c’est un tigre de Sumatra avec toute la végétation et la faune et la flore qui existent sur cette île. » Son trait fin, presque scientifique, est exécuté au stylo de 0,03 mm : « Ça permet de faire des ombrés, des gris, des choses qu’on ne peut pas forcément obtenir avec l’encre et la plume. » Ses œuvres connaissent des déclinaisons sur papier peint, textile, porcelaine, aluminium ou encore cartes postales.

À ses côtés, Myriam Ferry présente une toile acrylique aux couleurs limitées : « Je travaille le rouge, le bleu, le noir et le blanc exclusivement. (…) C’est une marque de fabrique, comme ce personnage qui revient constamment dans mon travail. Et puis c’est me limiter, parce que je suis très bavarde et j’ai déjà beaucoup de choses à dire avec ces quatre couleurs. » Son œuvre Toi, au cents visages interpelle : « Le premier visage finit par capter l’observateur et le suivre où qu’il se trouve dans la pièce. (…) Chacun a une émotion à partager. » Elle développe aussi ses créations en collaboration avec des forgerons : « Je crée des stabiles et du mobilier, des consoles. (…) Comme c’est un petit peu défier les mathématiques, ils ne comprennent pas ce qu’ils font réellement… Une fois que c’est fait : “Ah, c’est ça ?” Oui, c’est ça. »
Jean-Pierre Blanquer, le patient guetteur de lumière
Au centre de la galerie, les paysages de Jean-Pierre Blanquer frappent par leur sobriété et la force de la relation entre ciel et terre. Ses images, prises notamment sur le plateau de l’Aubrac, se construisent dans la patience : « Quand on est photographe de paysage, en amont, on choisit le spot. (…) Il y a certaines photos, j’étais à 5 h du matin, avec la lampe frontale, l’appareil sur le trépied, et j’attendais les belles lumières. (…) Parfois on revient avec de belles photos, parfois avec la besace vide. Juste le plaisir d’avoir vu un beau spectacle et d’avoir respiré le grand air. »

Éric Diot, la poésie des nuages
Avec Éric Diot, la photographie se mêle au dessin et à l’écriture. « La photographie, moi, ça m’est arrivé récemment. En fait, je suis plutôt un bidouilleur d’images. J’utilise aussi bien l’appareil photo, le smartphone ou le dessin. » Le fil conducteur de son travail exposé en septembre : les nuages. « Depuis petit, je regarde vers le ciel. On ne m’a jamais appris à regarder en bas, on m’a appris à regarder en haut. Et j’y vois des choses. Certaines fois, c’est traduit dans l’écrit, parfois dans le dessin, et plus facilement dans la photographie. »

Longtemps attaché au smartphone, il s’initie aujourd’hui à l’appareil photo sur les conseils d’autres artistes : « On m’a dit : ce que tu fais, c’est intéressant, utilise un outil un peu plus vrai. (…) Moi, je ne vais pas chercher le spot. C’est le spot qui me chope. »