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La rue Gallois née de la compassion pour les chevaux

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La ville de Blois regorge d’histoires, mais celle de la rue Gallois se distingue tant par son humanisme que par sa pertinence à l’ère moderne. Sise au cœur de la ville, cette rue est aujourd’hui un point de convergence majeur, mais elle était autrefois une solution à un problème majeur du XVIIIe siècle.

La naissance de la rue Gallois n’a rien avoir avec le Pays de Galles (ce que pourrait laisser penser la mosaïque sur une façade), il faut chercher plutôt chercher du côté de la condition animale.

Une origine inscrite dans les registres de la ville

Un passage éloquent du registre des délibérations municipales de 1702 éclaire sur l’origine et le nom de cette voie de circulation stratégique : « Sur ce qui a été remonstré, que la Grande-Rue qui monte en Bourg-Neuf est inaccessible aux charrettes, ce qui fait un tort considérable au public, tant pour la perte des chevaux qui périssent à monter ladite Grande-Rue, que parce que la plupart des charretiers n’ont pas le moyen d’avoir assez de chevaux pour pouvoir monter ; l’assemblée décide qu’il sera fait une rue dans le fossé de la rue Porte-Chartraine à la porte Côté ; elle accepte l’offre faite par Jean Gallois, huissier, et sa sœur Marie Gallois, propriétaires d’une maison située au-dessus dudit fossé, de faire à leurs dépens les travaux nécessaires. En considération de quoi, la ville leur accorde l’exemption des logements militaires, leur vie durant, et la jouissance des terrains qui les joignent. »

Ce document, conservé aux Archives municipales de Blois (BB 19), atteste que la rue Gallois est née d’une initiative privée pour résoudre un problème public : l’impraticabilité de la Grande-Rue, devenue un calvaire pour les chevaux de trait.

La générosité de Jean et Marie Gallois

La compassion pour les chevaux, bien qu’effective et réelle, n’était pas le seul moteur de l’huissier Gallois et de sa sœur Marie. C’était également une vision pragmatique pour répondre à un besoin criant de la ville. La montée abrupte de la Grande-Rue posait un problème significatif, causant du tort non seulement aux animaux mais aussi aux affaires de la ville. En finançant les travaux nécessaires, les Gallois ont contribué à façonner l’avenir de Blois. En échange de leur générosité, la ville a offert à la famille des avantages tangibles, tels que l’exemption de logements militaires. Car alors le logement des soldats se faisait en priorité chez les personnes les plus riches… Il s’agit donc d’un contrat urbain avant l’heure.

Des défis modernes pour une rue historique

Le choix du tracé n’est pas anodin. La nouvelle rue emprunte l’ancien fossé nord de l’enceinte médiévale, aménagée entre 1230 et 1270, puis renforcée jusqu’au XVe siècle. Ce fossé, devenu inutile militairement dès le XVIIe siècle, longeait plusieurs tours aujourd’hui disparues — mais dont subsiste encore la tour des Cordeliers, visible de la rue Gallois.

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Bien que la rue Gallois ait été conçue pour résoudre un problème de circulation au XVIIIe siècle, elle est aujourd’hui confrontée à d’autres défis. Sa conception étroite digne d’un tunnel routier et l’absence de pistes cyclables suscitent des inquiétudes pour les cyclistes modernes.

La coexistence de voitures et cyclistes sur cette route – menant de la ville basse à la place de la République – crée une tension palpable. La rue Gallois est un parfait révélateur des tensions urbaines à travers les siècles. Elle fut percée pour répondre à un problème de traction animale, et se retrouve aujourd’hui au cœur d’une autre révolution : celle des mobilités partagées.

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