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L’annonce pour le « Quinquina Chambord » qui ne résiste pas à l’épreuve du temps

Les futurs professionnels de santé du Loir-et-Cher sont déjà parmi vos proches !

Les temps changent. Pour preuve cette affiche de réclame pour le « Quinquina Chambord » de Georges Lemaire et la Grande Distillerie de Blois datant du tout début du XXe siècle.

Tout date dans cette affiche, son style, le produit qu’elle vante, le quinquina, et son slogan totalement incompatible parce que blague sexiste : « Souvent femme varie; Bien fol est qui s’y fie. La qualité vraiment supérieure du Quinquina Chambord ne varie jamais. » Il part d’une citation attribuée à tort à François 1er, figure historique associée au Château de Chambord, l’emblème de la Renaissance française à travers l’Europe et le monde. Les vers que l’on croyait gravés à Chambord sont en réalité de Victor Hugo.

En observant de plus près, cette affiche nous plonge dans une époque où la publicité était moins soucieuse des questions d’égalité et de sensibilité culturelle. L’utilisation d’une figure historique, François Ier, montre une tentative de donner du poids et de la légitimité à la marque. Le quinquina, autrefois célébré comme un élixir médicinal, se trouve ici transformé en apéritif symbole de constance et de qualité. Le slogan, bien que choquant pour nos sensibilités modernes, était probablement considéré à l’époque comme une formule astucieuse, mélangeant la réputation changeante et inconstante attribuée aux femmes avec la promesse d’une qualité stable et fiable du quinquina Chambord. C’est un rappel évident que la publicité, comme toutes formes d’expression, est le reflet de la culture et des normes sociales de son époque.

La publicité a toujours eu pour but de capter l’attention du public et de convaincre ce dernier d’acheter un produit ou un service. Pour y parvenir, les publicitaires ont souvent utilisé les stéréotypes, les croyances et les idées reçues qui prévalaient à leur époque. Dans le cas de l’affiche du « Quinquina Chambord », le stéréotype de la femme inconstante était visiblement une idée acceptée et reconnue, permettant de créer un contraste saisissant avec la constance du produit vanté.

Cela nous amène à nous interroger sur la responsabilité des publicitaires et des médias dans la perpétuation des stéréotypes. Si d’une part, ils sont le reflet de la société, ils ont également le pouvoir de renforcer ou de défier les normes sociales existantes.

Aujourd’hui, dans un monde de plus en plus connecté et globalisé, les entreprises et les marques sont tenues responsables de leurs messages publicitaires. Les consommateurs, grâce aux médias sociaux et à la facilité d’accès à l’information, ont le pouvoir de contester et de critiquer les publicités jugées inappropriées ou offensantes. Cette pression du public a conduit de nombreuses entreprises à adopter des approches plus conscientes et respectueuses dans leurs campagnes. Mais elles aussi subiront à coup sûr l’air du temps.

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