Laurence de Saint-Albin : « L’orthographe, c’est une manière de respecter les gens »

Pour la deuxième année consécutive, Laurence de Saint-Albin, agrégée de grammaire à la retraite, a remporté l’épreuve de la dictée historique des Rendez-vous de l’Histoire, un exercice qui attire chaque année des amateurs de la langue française. Samedi 12 octobre 2024, elle a réalisé une performance parfaite en ne commettant aucune faute, tout comme l’année dernière. Cette prouesse a été saluée lors d’une cérémonie de remise des prix dimanche matin, en présence de Philippe Collin, auteur et créateur de podcasts, et de Christophe Degruelle, président d’Agglopolys.
Philippe Collin, qui multipliait les dédicaces au Salon du livre, a quitté son stand pour rejoindre la cérémonie juste avant la conférence de Pascal Picq. Il a tenu à rappeler l’importance que Léon Blum a eue dans sa vie, soulignant que le texte de la dictée était tiré de Du mariage, un essai peu connu de Blum paru en 1907. « Léon Blum m’accompagne depuis très longtemps », a confié Philippe Collin, avant de féliciter chaleureusement la lauréate. Il a également mentionné avec fierté le succès de son podcast consacré à Blum, produit en collaboration avec France Inter, qui a rencontré un véritable engouement, avec plus de 3,5 millions d’écoutes.
Christophe Degruelle, prenant la parole avant la remise du prix, a profité de l’occasion pour recommander trois podcasts marquants de Philippe Collin. En premier lieu, celui justement sur Léon Blum, en résonance avec la dictée, puis celui consacré à Céline, où il n’a pas caché son opinion tranchée sur l’écrivain controversé : « Après le podcast de Philippe, Céline n’est pas juste un sale type, c’est un vrai salopard », a-t-il déclaré, ajoutant toutefois que cela ne changeait rien à son talent littéraire. Enfin, il a évoqué le podcast sur Madame Du Barry, « plus léger » mais tout aussi fascinant, en soulignant l’apport du biographe Emmanuel de Waresquiel, ami des Rendez-vous de l’Histoire.
Laurence de Saint-Albin, lauréate de cette dictée pour la seconde année consécutive, a exprimé sa passion pour l’orthographe lors de la remise des prix. « Cette dictée n’était pas très difficile », a-t-elle commenté, avant de rappeler l’importance de l’attention dans ce type d’exercice. Pour elle, l’orthographe n’est pas seulement un jeu intellectuel, mais aussi une question de respect : « L’orthographe, c’est une manière de respecter les gens. Envoyer un message sans faute, impeccable, c’est un message qui est mieux présenté. C’est comme un cadeau : on choisit un bel emballage. »
La lauréate a également rappelé que ce souci de l’orthographe va au-delà des simples règles : il s’agit d’une attention portée aux détails, aux mots, et aux autres. « Cultiver l’attention, c’est essentiel. Être attentif, être attentionné, cela passe aussi par la manière dont on s’exprime. Respecter la langue, c’est respecter les autres », a-t-elle ajouté, en insistant sur le fait que l’orthographe est le reflet de la clarté et de la richesse de la langue.