Les écologistes s’ancrent à Blois avec un local ouvert sur la cité

Il flottait un parfum de satisfaction parmi les écologistes réunis samedi après-midi au 5 rue des Remparts à Blois. Après des mois d’efforts, de discussions et de travaux, Europe Écologie Les Verts (EELV) inaugurait son nouveau local régional, fruit d’une ambition collective et d’un ancrage voulu au cœur du Loir-et-Cher.
L’aboutissement d’une réflexion mûrie au sein de la structure politique régionale. Sabine Bonneville, co-secrétaire régionale d’EELV, a rappelé que cet engagement figurait dès l’origine dans la feuille de route du Conseil Politique Régional (CPR) : « Nous avions l’objectif de trouver un lieu où les écologistes en région Centre-Val de Loire pourraient se retrouver. Après mûre réflexion, nous avons choisi Blois, ville centrale, afin d’éviter que l’implantation ne soit absorbée par les pôles traditionnels d’Orléans et de Tours ».
Le choix de Blois s’explique aussi par la mobilisation du groupe local du Loir-et-Cher, qui a activement soutenu le projet : « Le groupe local du 41 était prêt à s’investir pleinement, tant financièrement qu’en termes de présence et d’animation. Pour toutes ces raisons, ce choix s’imposait naturellement », a-t-elle ajouté. Au delà de la simple permanence politique, La Maison des écologistes se veut un espace ouvert, un lieu de convergence entre militants, alliés et citoyens. Dans un premier temps, elle sera ouverte les mardi, mercredi et jeudi après-midi, avec la présence de Matthieu Marquaille, salarié d’EELV.

Hélène Menou, co-secrétaire départementale, a insisté sur cette volonté d’ouverture : « Il faut que ce soit un lieu où chacun puisse pousser la porte, entrer, discuter, échanger. Nous avons besoin de lieux qui soient des liens ».
Si les discours ont mis en avant l’importance de la dynamique collective, ils n’ont pas éludé l’ampleur du chantier qui a précédé l’inauguration. Jean-Claude Bragouilet est revenu sur les travaux : « Au départ, on s’était dit : on va juste mettre un coup de peinture, passer un coup de serpillière sur le carrelage… Puis, on a réalisé qu’en tant qu’écologistes, nous ne pouvions pas nous contenter de ça. Il nous fallait un local bien isolé, confortable sur le plan phonique, notamment pour celles et ceux qui vont y travailler régulièrement ».

L’inauguration a également permis de rappeler les enjeux politiques portés par EELV. François Thiollet, secrétaire national adjoint du mouvement, a souligné l’importance d’avoir des lieux structurants pour la mobilisation : « Nous faisons de la politique au niveau national en agissant au niveau local. Ce local, c’est un point d’ancrage, un espace de travail, mais aussi un lieu de résistance face aux crises actuelles ».
Dans les discussions, la situation internationale n’a pas été oubliée. L’humiliation infligée récemment à Volodymyr Zelensky par les Républicains américains a été évoquée comme un moment sidérant. François Thiollet a insisté : « On assiste à ce qui devrait être un moment de dialogue pour préserver la paix, et finalement, on voit en direct l’humiliation d’un chef d’État en guerre ».
À l’échelle locale, l’inquiétude face à la montée de l’extrême droite est palpable. Jean-Loup Michel, co-secrétaire départemental, a mis en garde : « Nous avons particulièrement besoin d’une gauche unie face à une idéologie identitaire et exclusive qui prend de plus en plus de place. Votre présence ici nous fait chaud au cœur. Elle nous donne de la force, elle nous renforce dans nos luttes ».
L’inauguration s’est conclue par un regard porté vers l’avenir. Les écologistes projettent d’aménager les abords du local, en lien avec les copropriétaires et, pourquoi pas, l’École de Paysage. Un militant a détaillé l’idée : « Nous avons l’intérieur, mais aussi l’extérieur. Nous pourrons travailler avec les habitants pour transformer cet espace en un lieu de rencontre et de participation collective ».
En présence du maire de Blois, Marc Gricourt, du président d’Agglopolys, Christophe Degruelle, et de nombreux élus de la majorité municipale, les verres ont été levés dans une ambiance enthousiaste. Ce n’est qu’une première étape, a insisté François Thiollet : « L’essentiel, désormais, est de faire vivre ce local, d’y ancrer une énergie militante et de lui donner une place visible dans le paysage blésois ».