[Municipales] Gildas Vieira : « On est hors parti et on représente quelque chose de nouveau »
La campagne municipale de 2026 à Blois entre dans une phase plus intense en ce mois de novembre. Depuis plusieurs semaines, pour La France Autrement, Gildas Vieira et le docteur Thierry Marchand sillonnent les quartiers, multipliant les réunions publiques à petite échelle, dans des lieux modestes, le plus souvent au contact direct des habitants. Ils viennent d’achever une série de rencontres dans l’ensemble des quartiers de la ville, clôturée par une réunion dans le quartier Est. Leur démarche revendique une méthode : écouter, recueillir, ajuster. « C’est l’idée de mobiliser dans chaque quartier, de dire qu’on vient les voir, les Blésois, dans chaque quartier, et de pouvoir recueillir des éléments supplémentaires pour pouvoir abonder notre programme et l’améliorer ou prendre en compte véritablement le besoin des habitants », explique Gildas Vieira.
Le pré-programme, mis en ligne le 1ᵉʳ novembre sur le site de La France Autrement, est ouvert aux contributions jusqu’au 1ᵉʳ décembre. À cette date, une conférence de presse annoncera la version définitive. « Un programme qu’on a construit avec eux ; on leur laisse ensuite un mois pour l’abonder et on va auprès d’eux pendant ce mois-là », dit l’élu municipal, décrivant une démarche qu’il qualifie de « participative et démocratique ». Les contributions, assure-t-il, ne sont pas symboliques. « On n’est pas fermés. Quand on nous dit qu’il y a des choses à faire sur le handicap, par exemple, au niveau des trottoirs, au niveau de pas mal de choses, on le rajoute. Ce n’est pas anecdotique. »
Des demandes concrètes sont remontées dans les échanges : le sentiment d’insécurité une fois les éclairages urbains éteints, les difficultés liées au cœur de ville, des inquiétudes sur la santé et l’accès aux soins. Des remarques qui, selon Gildas Vieira, devront être traduites dans la version finale du programme, déjà structurée autour de ses grands axes : santé, sécurité, centre-ville, commerce, qualité de vie. Le document, déjà public, inscrit au cœur de son identité un objectif simple : « garantir à chaque Blésois un accès sûr, rapide et de qualité aux soins ». Il s’appuie pour cela sur son binôme, le docteur Marchand. L’engagement en politique du praticien est né d’une épreuve récente. Suspendu en septembre 2024 pour six mois par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins, il a repris son activité le 3 mars 2025. Il lui était reproché d’avoir prescrit en 2021 et 2022 de l’ivermectine associée à de l’azithromycine pour soigner le Covid-19. Sa suspension avait laissé près de deux mille patients sans médecin. C’est à ce moment-là que Gildas Vieira est venu le rencontrer. « Personne n’est venu, ni la droite, ni l’extrême droite, ni l’extrême gauche », se lamente le docteur Marchand.
Un médecin en campagne
Actif depuis le printemps, le médecin évoque des besoins énormes. « Cette semaine, je suis rentré chez moi une fois à minuit et demi, une fois à 23h30. Vendredi soir à 22h. C’est difficile d’augmenter le nombre de patients. Il y a de plus en plus de demandes. » Il parle de prévention, de nutrition, d’habitudes de vie malmenées. Il évoque la nécessité de dispositifs d’assistanat administratif dans les cabinets médicaux, la possibilité d’associations nouvelles entre ville et hôpital, l’importance de réfléchir aux infirmières spécialisées Asalée, à la télémédecine supervisée par des soignants physiquement présents, à des centres de santé capables d’attirer au centre-ville. Il décrit les IRM obtenues en région parisienne « dans la journée », et les mêmes examens à Blois dans un délai de plusieurs mois. Il montre le fossé.
Vivifier le centre-ville
Selon Gildas Vieira, la santé n’est pas un axe thématique, mais le cœur d’une dynamique municipale. « Il va falloir dynamiser notre centre-ville. Si on avait la possibilité d’attirer des personnes en cœur de ville, pas seulement pour de l’alimentation, pas seulement pour des vêtements, mais peut-être aussi pour se faire soigner… » Il imagine un centre médical, des navettes depuis les quartiers périphériques, des liens plus vivants entre le château, les différents quartiers et la circulation économique interne.
Sans étiquette
La possibilité d’une fusion avec une autre liste est écartée. « Nous ne ferons pas d’alliance pour pouvoir gagner, parce qu’on est hors parti et on représente quelque chose de nouveau. On pense aujourd’hui qu’on a une vraie dynamique, qu’on est en capacité de prendre la mairie de Blois. » Sa certitude repose sur ce qu’il décrit comme une lassitude généralisée. « Les Blésois en ont marre. Et voient en nous les personnes qui seront en face du maire sortant pour pouvoir changer les choses. » Thierry Marchand, de son côté, formule ce qu’il considère comme essentiel : « de l’honnêteté, car je pense qu’il y a beaucoup de malhonnêteté en politique. »
La campagne du ticket Vieira-Marchand veut se distinguer par une double revendication, sans étiquette et sans frontières partisanes : « Nous sommes libres, indépendants et sans étiquette. » Gildas Vieira insiste : « On travaille pour la ville et pas pour une couleur politique. » Le programme prévoit une démocratie active : référendums réguliers, participation directe, consultation permanente sur les sujets majeurs, ventes de patrimoine et décisions structurantes. La méthode prétend renverser le sens de la décision publique.
À partir du 1ᵉʳ décembre, le programme sera figé. Les arbitrages seront terminés, les chiffres intégrés, la structure verrouillée. « Ce sera le lancement officiel. » Le bulletin, affirme Gildas Vieira, est certain. La volonté affichée est d’être « en responsabilité, parce qu’on a besoin d’une nouvelle dynamique. »


