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L’« Université des Voies Libres » revendique une parole dissidente, mais pas conspirationniste

Vaccination, ondes électromagnétiques, fin de vie, crise agricole, Russie, médias et démocratie : l’événement « Université des Voies Libres » organisé par l’association Le Faire Savoir, à Saint-Laurent-Nouan, rassemble, pour deux jours de conférences (29 et 30 novembre 2025 de 9h à 18h), des voix qui se présentent comme « alternatives » ou « étouffées ». Ses organisateurs défendent un espace de réflexion libre ; d’autres y voient un terreau complotiste. La secrétaire de l’association Chantal Marchand, et Olivier Blondeau, un de ses membres, répondent.


Quand est née l’association et dans quel contexte ?

Chantal Marchand : Elle est née au moment des ronds-points des Gilets Jaunes, en 2018. Une volonté d’informer les gens a émergé, et l’association a été créée autour de Géraldine Sylwenskaja, qui en est aujourd’hui la présidente. Elle avait d’abord œuvré avec les Gilets Jaunes, puis l’idée est venue de créer un journal d’information. Le premier nom de l’association était Le Réfractaire, en référence aux « Baulois Réfractaires ». Ils ont donc lancé un petit journal de quatre pages avec de courtes informations sur les sujets du moment. Personnellement, j’ai rencontré Géraldine au moment de la crise sanitaire, autour de la question de la suspension des soignants non vaccinés. Je suis ancien médecin, et comme je n’ai pas voulu me faire vacciner, j’ai été suspendue en 2021. J’ai commencé à manifester tous les samedis, ce que je n’avais jamais fait de ma vie, et j’ai rencontré Géraldine. Elle a soutenu le mouvement contre la suspension des soignants. Elle m’a proposé d’entrer dans l’association, et progressivement, je suis devenue secrétaire.

Quand le nom a-t-il été changé, et pourquoi ? Combien êtes-vous aujourd’hui ?

Chantal Marchand : Jusqu’à l’année dernière, l’association s’appelait encore Le Réfractaire. Cette année, nous avons changé de nom pour devenir Le Faire Savoir, parce que certains étaient rebutés par le mot « réfractaire ». Dans le bureau, nous sommes quatre : présidente, vice-présidente, trésorier, secrétaire. Il y a environ 20 à 30 membres vraiment actifs, présents aux réunions, et au total environ une centaine d’adhérents et donateurs. L’événement « Université des Voies Libres » est payant (12 à 20€) pour couvrir les frais et la logistique. Il y aura un food-truck, et une soirée artistique au chapeau.

Quelles sont vos activités principales ?

Chantal Marchand : Le journal, l’organisation de cet événement, et auparavant, lors des manifestations, des distributions d’information en ville. Nous faisons aussi parfois des petits sittings sur des sujets qui nous interpellent, comme par exemple sur les problèmes d’EVAR à l’école. À partir de l’année prochaine, nous voudrions organiser des conférences localisées.

Quel est l’objectif général de l’association ?

Chantal Marchand : Informer les gens au maximum sur des sujets dont on ne parle pas ou trop peu. Ce sont des sujets qui fâchent, parce que les médias mainstream n’en parlent pas ou sont toujours dans l’opposition à nos idées. On veut montrer ce qui, selon nous, est caché ou minimisé.

Olivier Blondeau : L’objectif est de donner à chacun des éléments pour se faire une opinion.

Vous êtes donc une association plutôt anti-système ?

Chantal Marchand : On nous traite de complotistes, d’extrême-droite, de cathos, de tout. Mais nous sommes des citoyens ordinaires. Par exemple, Sébastien Béraud dit lui-même « je suis complotiste et fier de l’être ». Philippe Pascot se dit « éveilleur de conscience ». Nous voulons juste que les gens sachent ce qui se passe vraiment.

Combien de personnes ont assisté aux deux premières éditions ? Comment choisissez-vous les intervenants ? Y a-t-il une ligne directrice ?

Chantal Marchand : Entre 100 et 150 personnes par jour, avec au moins une centaine de repas servis. Ce qui relie les intervenants, c’est la volonté d’informer sur des choses qu’on nous cache. Nous avons quelques thèmes : la santé, la protection de l’enfance, la cause paysanne, la gouvernance. Ensuite, nous contactons des orateurs que nous connaissons par leurs écrits, leurs conférences ou les réseaux. En fonction des disponibilités, nous construisons le programme.

Pourquoi avoir invité par exemple Nicolas Stoquer, Lara Stam, ou Philippe Pascot ?

Chantal Marchand : Parce qu’ils ont voyagé en Russie et qu’ils peuvent parler de ce qui s’y passe réellement, des choses qui, selon nous, sont cachées par nos médias. Quant à Philippe Pascot, il écrit sur la corruption et sur les mensonges du pouvoir. C’est un combat qui nous parle.

Le dimanche, vous commencez avec le Philippe Bry, sur le thème « Soyez autonome dans la gestion de votre santé ». C’est un médecin radié du Conseil de l’Ordre pour avoir délivré un faux certificat de vaccination ? Concrètement, que va-t-il présenter dans sa conférence ?

Chantal Marchand : C’est ce qu’on dit de lui, ce que la justice retient. Ce n’est pas exactement cela. Il va expliquer comment être autonome dans la gestion de sa santé, en général. L’idée, c’est que chacun reprenne en main sa santé.

Sous forme de conseils pratiques ?

Olivier Blondeau : Oui, des conseils. Des conseils de vie saine, sans médicaments, en utilisant des choses indispensables pour l’organisme. Toutes ces choses qui, selon lui, sont réprimées par la médecine traditionnelle. En ce moment, par exemple, on peut prendre de la vitamine C, du magnésium, respirer de l’eucalyptus… Après, ça dépend de la nature de chacun.

Chantal Marchand : D’abord de prévention. Si on est en bonne santé, on tombe moins malade. Si on suit bien les saisons, qu’on adapte notre hygiène de vie, on peut attraper un virus mais, avec une immunité forte, on sera malade une journée et puis c’est tout. L’idée, c’est de connaître ses failles, de savoir les compenser, d’entretenir son immunité.

Ensuite, il y a au programme la conférence « Ondes et cerveau », avec Élise Giradi. Qui est-elle ?

Chantal Marchand : C’est une chercheuse. Elle était biologiste au départ. Elle travaille sur l’hygiène électromagnétique. Elle-même est électrosensible. Ce sera un apport scientifique et des conseils pour s’en protéger. Elle parlera aussi de son expérience. […] Au moment du Covid, quand on était tous enfermés chez nous avec une attestation, des antennes 5G ont été installées partout en France. Pour nous, la 5G est très nocive pour les êtres vivants, les animaux comme les humains. Ceci dans un but inavouable, disons. Ça nous endort bien.

Après chaque intervention, il y a un temps de discussion ou un débat contradictoire avec la salle ?

Olivier Blondeau : Oui, on essaie d’avoir un quart d’heure minimum, parfois plus. C’est important qu’il y ait une interaction avec le public. Et ensuite, il y a aussi les moments de dédicaces et d’échanges informels. Les intervenants restent là tout le week-end, ou presque. Ils sont accessibles, on met des tables à disposition, un peu à l’écart de la salle, pour qu’ils puissent discuter avec les gens pendant les pauses et le soir.


Dimanche après-midi, Sébastien Béraud intervient sur « la mise à mort de l’agriculture française ». Quel sera son angle ?

Chantal Marchand : Il a carte blanche. On ne bride pas les conférenciers. La salle peut réagir, dire qu’elle n’est pas d’accord. Ce n’est pas à moi de leur dire ce qu’ils doivent dire.

Il n’y aura donc pas de contradicteur sur scène ? Que se passe-t-il si des propos vous semblent incohérents ?

Chantal Marchand : La parole est libre. S’il dit quelque chose qui paraît incohérent, des gens dans la salle pourront réagir. Même si on n’est pas d’accord, ça ouvre le champ des possibles, ça donne envie d’aller chercher par soi-même.

Ensuite, dans votre programme, il y a « Le numérique est-il vraiment notre ami ? » avec Nathanaël Leroy, puis « Pas de démocratie sans conscience constituante » avec Étienne Chouard.

Chantal Marchand : Nathanaël Leroy connaît bien Étienne Chouard et se situe un peu dans la même optique : constituante, RIC (référendum d’initiative citoyenne)… Il essaie d’initier le citoyen lambda à participer à la société et à donner son avis sur les lois. Il est aussi très opposé au numérique. Quant à Étienne Chouard, il s’est fait connaître d’abord par son opposition à l’Europe, puis parmi les Gilets Jaunes, en promouvant le RIC et les ateliers constituants. Il se définit lui-même comme complotiste : « complotiste et fier de l’être ». Il essaie d’apprendre aux gens à participer à la vie démocratique.

Dans un passé proche vous avez été qualifiés de complotistes et conspirationnistes dans la presse. Vous vous reconnaissez dans ces termes ?

Chantal Marchand : Non. Comme disent ceux qu’on traite de complotistes : on ne peut être complotiste que s’il y a complot… On veut informer les gens sur des choses dont on pense qu’elles ne sont pas dites. On invite des personnes compétentes pour que le maximum de gens soient au courant. Mais on a le droit de ne pas être d’accord. Si on réduit « complotiste » à quelqu’un qui est contre tout, ce n’est pas nous.

Y a-t-il des valeurs communes entre vous et les intervenants ?

Chantal Marchand : Je pense que oui : la volonté de partager des informations et de dénoncer le maximum de mensonges énoncés par l’État. On peut ne pas être d’accord sur tout, mais globalement, on est dans cette lignée. On se revendique apolitiques. On fait forcément de la politique au sens large, puisqu’on parle de la cité, mais pas de politique politicienne. Il n’y a pas de couleur politique affichée.

Quel état d’esprit souhaitez-vous pour les participants à la fin de ce week-end ?

Chantal Marchand : Qu’ils soient satisfaits, qu’ils aient appris des choses, qu’ils soient confortés dans certaines idées ou qu’ils aient découvert des éléments nouveaux. Qu’ils repartent rassurés de voir qu’ils ne sont pas seuls à penser différemment. Se retrouver entre personnes qui ne sont pas dans la majorité visible, c’est rassurant. Ça permet de parler librement, sans craindre d’être insulté ou dénoncé. C’est une forme de liberté d’expression.

Pourquoi avoir choisi pour intitulé « Université des Voies Libres » ?

Chantal Marchand : Parce qu’on parle librement, et parce qu’on apprend des choses, comme dans une université. « Voies » au pluriel, parce que chacun peut prendre son chemin.

Pourquoi avoir privilégié la forme « conférence » plutôt que des tables rondes avec contradicteurs ?

Chantal Marchand : Nous parlons de « conférences-débats » parce qu’il y a toujours un échange avec la salle, avec un micro qui circule. Ce n’est pas : « conférence, merci, au revoir ». Aux deux premières éditions, il y a eu des désaccords exprimés, des interventions contradictoires, et c’était intéressant. Nous, on veut informer les gens sur des choses qui nous semblent cachées.


Mais par exemple, au sujet de la Russie. Qu’est-ce qui vous permet d’être sûrs que ce que diront Nicolas Stoquer et Lara Stam est vrai ? C’est un pays qui a un budget propagande d’un milliard par an.

Chantal Marchand : Eux sont allés en Russie. Ils vont nous dire ce qu’ils y ont ressenti. On entend parfois que les Russes détestent les Français : ceux qui y vont disent le contraire, que les Russes aiment les Français. Ils ne sont peut-être pas d’accord avec le gouvernement français, mais ils ne sont pas contre la France. Ils font partie de Géopolitique Profonde, qui, selon nous, essaie d’informer au maximum. Je n’ai pas à valider ou non leurs propos. Mon rôle, c’est d’inviter des intervenants. Ils ont libre parole, et si des gens contestent, ils pourront s’exprimer. Moi, je ne suis pas allée en Russie, je ne peux pas prouver que ce qu’ils diront est vrai ou faux.

Programme, réservations et informations ici : https://www.helloasso.com/associations/lefairesavoir/evenements/universite-des-voies-libres-2025


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