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Pourquoi au Moyen Âge on pouvait juger des animaux

Le film « Le Procès du chien », réalisé par Laetitia Dosch, prochainement sur les écrans, aborde la thématique de la justice pour les animaux dans un contexte contemporain. Dans ce film, Laetitia Dosch incarne Avril, une avocate qui défend un chien nommé Cosmos, accusé d’avoir mordu des personnes. Le cas conduit au premier procès canin depuis le Moyen Âge, explorant les implications légales et morales de traiter un animal en tant que sujet de droit.

En effet, durant le Moyen Âge en France, les tribunaux ne se contentaient pas de juger les hommes ; les animaux aussi étaient traduits en justice pour divers méfaits. Les animaux, notamment les porcs, étaient fréquemment jugés et condamnés pour des crimes tels que le meurtre d’enfants. Cela était particulièrement vrai dans les régions où ces animaux vagabondaient librement dans les villes, occasionnant parfois des accidents mortels. La truie de Falaise, par exemple, est devenue célèbre pour avoir tué des enfants en 1386, un cas bien documenté qui montre cette pratique.

Accorder un procès à un animal n’était pas seulement une question de punition, mais aussi un moyen d’éducation pour la communauté. Les exécutions publiques étaient des événements didactiques destinés à montrer les conséquences des mauvais comportements​. Cette pratique peut également être interprétée comme une tentative par les autorités de montrer qu’elles maîtrisaient les forces de la nature, en rétablissant l’ordre.

Fondements théologiques et juridiques

Sur le plan théologique, les animaux étaient considérés comme des créations de Dieu et, à ce titre, méritaient une forme de respect judiciaire, même dans la mort. Juridiquement, les procès reflétaient la croyance que tous les êtres vivants, dotés d’une âme, étaient susceptibles d’être jugés.

Néanmoins, des voix se sont élevées contre ces pratiques. Philippe de Beaumanoir au XIIIe siècle et plus tard Saint Thomas d’Aquin ont critiqué ces procès, les jugeant inutiles et injustes car les animaux n’avaient pas de notion de bien ou de mal​…

Ces procès d’animaux, bien que marginaux dans l’histoire du droit, pose encore question sur la justice des humains, mais aussi sur le traitement des non-humains dans les sociétés humaines.

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