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Une lettre ouverte intersyndicale adressée au recteur et aux directeurs académiques

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Dans une lettre ouverte adressée au recteur et aux DASEN (directeurs académiques des services de l’éducation nationale) de l’académie d’Orléans-Tours, datée du 18 janvier 2024, les syndicats enseignants (CGT Éducation, SGEN-CFDT, FSU, SUD Éducation, UNSA éducation) dressent un tableau alarmant de l’état actuel de l’application des politiques de reconduite à la frontière dans le milieu éducatif.

La lettre détaille un événement spécifique survenu le 21 novembre 2023, où un élève de sixième, avec sa famille, a été remis aux forces de l’ordre pour être expulsé immédiatement vers l’Inde. Cet événement, survenu en présence des camarades de classe et des enseignants de l’élève, a suscité une vague d’indignation et a rappelé des incidents similaires qui s’étaient produits en 2005, sous la gouvernance de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur à l’époque.

Cette situation rappelle douloureusement l’affaire Leonarda en 2013, où l’expulsion d’une élève pendant une sortie scolaire avait déclenché une onde de choc à travers le pays, mettant en lumière les tensions entre les politiques d’immigration et les principes éducatifs, et soulignant la nécessité d’une approche plus humaine et respectueuse des droits de l’enfant dans le cadre scolaire

La lettre souligne non seulement l’indignité de ces actions mais remet également en question la légitimité de telles interventions dans les enceintes scolaires, soulignant des directives établies en 2005 et 2012 qui visaient à protéger les familles d’élèves scolarisés. Les syndicats expriment leur profonde inquiétude face à la montée des discours xénophobes et des politiques qui semblent ignorer les valeurs fondamentales de l’éducation, de la solidarité et des droits humains. Les enseignants, se voyant comme les gardiens de ces valeurs, refusent d’être transformés en auxiliaires de police et soulignent leur engagement inébranlable envers l’éducation et le respect des droits de l’Homme et de l’enfant.

Les organisations syndicales, dont la FSU, CGT Éduc’action, SGEN-CFDT, SUD Éducation et UNSA éducation, ont saisi le Ministre de l’Éducation Nationale pour demander la fin de ces agissements. Ils affirment leur engagement envers les valeurs d’éducation, de solidarité et de dignité, ainsi que le droit à l’éducation pour tous les enfants, et rejettent l’idée de devenir des auxiliaires de police.

La lettre se conclut par une réaffirmation de l’attachement des syndicats à l’école publique et à l’esprit de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen.

Lettre ouverte aux recteurs et aux DASEN de l’académie d’Orléans-Tours

Mesdames, Messieurs,

Le 21 novembre 2023, des gendarmes de Contres (Loir-et-Cher) se sont présentés à l’entrée du collège Blois-Vienne de Blois. Sous leur pression, la direction de l’établissement leur a remis un élève de 6ème en vue de son expulsion du territoire français avec sa famille. Tout cela s’est déroulé devant ses camarades de classe, ses enseignants et en dépit de la protestation du principal-adjoint du collège. Avec sa famille, le collégien a été conduit à l’aéroport et expulsé immédiatement vers l’Inde.

En 2005, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, faisait procéder pareillement à des arrestations dans et aux abords des écoles pour afficher une hausse régulière du chiffre des expulsions. L’indignation et les mobilisations citoyennes l’avaient fait reculer. La circulaire du 31 octobre 2005, fût-elle abrogée par la circulaire Valls du 28 novembre 2012, enjoignait les préfets de « ne pas mettre à exécution avant la fin de l’année scolaire l’éloignement des familles dont un enfant est scolarisé depuis plusieurs mois ».

De plus, les interventions des services de police ou de gendarmerie au sein et aux abords directs des établissements scolaires sont encadrées par une circulaire du 19 octobre 2013, toujours en vigueur. Ces interventions doivent être strictement limitées à des situations d’urgence absolue et ne peuvent concerner des mesures visant des étrangers en situation irrégulière.

Nos organisations syndicales ont saisi le Ministre de l’Éducation Nationale pour que soit mis un terme à de tels agissements dont la communauté scolaire n’a absolument pas besoin.

À notre tour, localement, nous, organisations syndicales académiques, voulons relayer l’indignation et l’inquiétude des personnels de l’Éducation Nationale. Aujourd’hui, les calculs politiques et les propos xénophobes concernant la présence d’étrangers en France inondent le débat public.

Depuis le début de l’année 2023, sur injonction du ministre de l’Intérieur, les préfectures multiplient les obligations de quitter le territoire français (OQTF). Nombre d’élèves et leurs familles sont frappées par ces mesures souvent absurdes, et la communauté scolaire a montré, en de nombreuses occasions, qu’elle pouvait se mobiliser pour affirmer d’autres valeurs de solidarité et de dignité, ainsi que le droit imprescriptible à l’éducation pour les enfants.

Celles et ceux qui ont choisi les métiers de l’éducation ne l’ont pas fait pour devenir des auxiliaires de police. En tant qu’enseignants, nous sommes là pour scolariser tous les enfants dans un cadre propice à leurs apprentissages. Il est donc fort probable qu’ils et elles ne laissent pas se dérouler tranquillement ces ignominies sous les yeux de leurs élèves. C’est bien le sens de nos métiers qui serait ici attaqué.

Il n’est pas possible de nous demander à la fois d’enseigner les Droits de l’Homme, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, et en même temps d’y renoncer au prétexte que le Ministre Darmanin a décidé de s’affranchir de ces valeurs.

Veuillez croire à notre attachement à l’école publique ainsi qu’à l’esprit de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen.

Signataires : FSU; CGT; Éduc’action; SGEN-CFDT; SUD Éducation; UNSA éducation

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