Véronique Sarda capte le regard et le guide vers la lecture

En ce mois de décembre 2023, quatre artistes sont mis en avant à la Galerie d’art Wilson. Chacun.e avec son monde. Celui de la plasticienne Véronique Sarda est fait de littérature, de porte plume et d’encre de Chine. Elle réduit à des petits signes graphiques, les textes, les phrases, les mots… pour les sublimer. Ici avec différents matériaux comme le carton plume par exemple.
Mais faut-il lire les textes sur ses toiles ? « Il ne faut rien prendre pour acquis ; ‘il faut’ est un terme souvent incompatible avec la création artistique. Lorsqu’on observe une œuvre, ce n’est pas immédiatement que l’on comprend sa profondeur. Par exemple, on peut d’abord voir un arbre, puis, en s’approchant, découvrir qu’il y a de l’écriture. En déchiffrant cette écriture, on commence à comprendre le sens et la nature du texte« , explique Véronique Sarda. « Mon but est d’amener les gens vers la littérature. Je choisis des auteurs qui invitent à la réflexion. Habituellement, il n’y a pas de lien direct entre le visuel et le texte, à l’exception de quelques œuvres comme ‘L’homme qui plantait des arbres’. L’idée est d’interpeller et de questionner par le regard, puis de guider vers la lecture. »

« Je vois mon travail comme un journal de voyage dans les textes. Je m’en nourris, ça m’habite, et ensuite, je le partage sous forme visuelle. Je m’adresse à ceux qui pensent que la littérature n’est pas pour eux, ceux qui croient que c’est un truc d’intello. Je crois qu’il n’y a pas de grande ou de petite littérature, tout peut être lu et apprécié, observe l’artiste. Dans mes œuvres, le texte devient un élément graphique au même titre que le dessin. Mon travail est centré sur le texte, mais le spectateur peut choisir de ne pas aller jusqu’au texte. La manière dont les gens interagissent avec l’œuvre m’appartient pas. L’idéal serait qu’ils lisent le texte et entreprennent un voyage avec le visuel et le texte. »