À Blois, un forum pour ouvrir le champ des possibles aux jeunes en situation de handicap

Le 3 avril 2025, la salle Jorge Semprun, à Blois, accueillait la première édition loir-et-chérienne du Carrefour des métiers et des formations pour les jeunes en situation de handicap. Un événement initié par les services régionaux de l’orientation, avec le soutien de nombreux partenaires. Objectif : faire émerger des solutions concrètes et adaptées pour les élèves scolarisés en ULIS, IME ou ITEP, à un moment charnière de leur parcours.
Un forum des solutions. C’est en ces termes que Cécile Caillou-Robert (conseillère régionale chargée du suivi des dossiers relatifs aux solidarités, à la lutte contre les discriminations, à l’égalité et au handicap), qualifie ce nouveau rendez-vous, conçu pour les jeunes en situation de handicap – plus de deux cents collégiens de 4e et 3e sont venus de tout le Loir-et-Cher – et leurs encadrants. Tous sont scolarisés en ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), en IME (Instituts médico-éducatifs) ou en ITEP (Instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques).

L’organisation du forum s’inscrit dans une dynamique régionale déjà amorcée dans un département voisin. « On organise depuis trois ans déjà à Tours ce même type de forum », explique Sandra Ferrer, référente handicap-orientation pour la région Centre-Val de Loire, basée à Blois. Avec sa collègue Anne-Rose Guillemeau, également référente régionale, elle a porté ce projet localement, en lien avec la Ville de Blois, qui a mis la salle à disposition, et avec l’Éducation nationale, chargée de mobiliser les établissements scolaires.
Un travail collectif au service de l’inclusion
Le succès de cette première repose sur une mobilisation large. Le Conseil régional a financé les transports pour permettre aux établissements éloignés de participer. « C’est un gros travail, parce qu’il faut mobiliser les collèges, assurer leur transport », souligne Cécile Caillou-Robert. « On a fait ce travail pour permettre aux collégiens, sur le temps scolaire, de venir ici au forum. Ce qui fait qu’on a 200 jeunes qui sont là aujourd’hui. »
La salle était pleine, du fait du nombre de classes inscrites et de la diversité des intervenants présents sur les stands : entreprises adaptées, entreprises ordinaires, ESAT, ADAPEI, OPCOMMERCE, OPCOMOBILITÉ, la NEFPA (pour les métiers agricoles), Cap emploi, la MDPH, le Centre d’information et d’orientation, ainsi que plusieurs CFA et leurs référents handicap venus de tout le département — et même d’Indre-et-Loire. Le forum visait à présenter aux jeunes la diversité des parcours possibles, mais aussi à « favoriser l’interconnaissance entre les entreprises, les structures d’accompagnement à l’orientation », selon les termes de Sandra Ferrer.
Vers une école plus inclusive, et au-delà
Pour la Région Centre-Val de Loire, ce forum s’inscrit dans une politique globale en faveur de l’inclusion, dans le cadre scolaire mais aussi dans la perspective d’un parcours de vie. « Quand on est jeune, il y a des solutions scolaires, mais l’objectif, c’est aussi de proposer des solutions tout au long de la vie », insiste Cécile Caillou-Robert. « Ce genre de forum y prépare. »

La volonté est également de faire évoluer les représentations et les pratiques dans l’ensemble de la communauté éducative. « Ce n’est pas uniquement ceux qui sont concernés par ces formations qui doivent être impliqués », rappelle l’élue régionale. « Tout le travail qu’on fait, c’est d’embarquer toute la communauté éducative, tous les établissements, tous les acteurs dans ce genre de dynamique, pour aller vers une école qui soit toujours plus inclusive. À la fois au moment de l’école, mais aussi en termes de débouchés. »
Un espace à élargir pour toucher davantage d’acteurs
Si cette première édition est jugée réussie, elle a également montré ses limites physiques. « Vous voyez, c’est complètement plein », observe Cécile Caillou-Robert. « Si on veut se développer et accueillir plus d’exposants, il faut aussi qu’on puisse avoir plus de place. » La conseillère régionale appelle à sortir du cadre restreint des ESAT et entreprises adaptées pour associer davantage d’entreprises. « C’est l’objectif : à la fois de proposer des forums comme ça, mais aussi d’avoir des accueils inclusifs dans des forums » plus classiques.
Cette matinée pourrait représenter un jalon déterminant dans le parcours de ces jeunes adolescents. AESH, coordonnateurs d’ULIS, enseignants référents : tous étaient présents, dans une logique de mise en réseau. Une manière concrète d’ouvrir le champ des possibles à chacun, quel que soit son handicap, et de poser les premières pierres d’une orientation choisie et accompagnée.