« À Table au Château » pour sensibiliser aux métiers qui recrutent

Ce mardi 18 mars, la place du Château de Blois accueille la deuxième édition d’À Table au Château, un événement porté par l’UMIH 41 en partenariat avec les collectivités locales et les acteurs de la formation. Pensé comme une réponse aux tensions du secteur de l’hôtellerie-restauration et du tourisme, il vise à sensibiliser les jeunes à ces métiers et à leur potentiel d’insertion professionnelle.

Dès le matin, des collégiens en nombre se sont succédé autour des différents ateliers proposés : cuisine, sommellerie, course de garçons de café, initiation à la mixologie. L’enjeu, au-delà de la démonstration technique, est de briser les préjugés sur ces métiers encore perçus comme précaires et exigeants. « Il faut savoir que depuis le Covid, les choses ont évolué. Les chefs d’entreprise ont compris sur quoi il fallait travailler », souligne Caroline Moyer, Chargée de mission et de développement de l’UMIH Centre-Val de Loire.

L’hôtellerie-restauration est un secteur en tension où la demande de main-d’œuvre dépasse largement l’offre. Ce déséquilibre se ressent particulièrement en Centre-Val de Loire, malgré les initiatives menées ces deux dernières années pour favoriser l’orientation et la reconversion. « Ce sont des actions sur le long terme », rappelle Caroline Moyer, consciente que la présence de collégiens sur l’événement engage un travail de sensibilisation à plusieurs années.

Un secteur essentiel à l’économie locale

Marc Gricourt, maire de Blois et premier vice-président de la région Centre-Val de Loire, a tenu à rappeler l’importance de ces métiers pour l’économie locale. « Nous sommes dans une région touristique, un territoire qui, depuis le Covid, enregistre une augmentation annuelle de fréquentation d’environ 10 % », précise-t-il. Cette dynamique implique un besoin accru de professionnels qualifiés, d’autant que la région dispose d’infrastructures de formation adaptées, du lycée hôtelier au GRETA en passant par le CFA interprofessionnel. « Tous les éléments sont réunis pour accompagner les jeunes et les adultes vers ces métiers, afin de répondre aux besoins en main-d’œuvre dans ces secteurs qui sont premiers », insiste l’édile.

Si les tensions en matière de recrutement sont réelles, elles s’expliquent aussi par le poids croissant du tourisme dans l’économie locale. « Nous avons ici une offre patrimoniale, culturelle et historique exceptionnelle », souligne Marc Gricourt. Chambord, Cheverny, Chaumont-sur-Loire et son Festival des jardins attirent chaque année des milliers de visiteurs, auxquels s’ajoute le château de Blois et ses musées. « Nous avons développé tout un écosystème autour du tourisme culturel, avec la Fondation du Doute, la Maison de la Magie, le Centre de la Résistance, de la Déportation et de la Mémoire, et le Muséum d’histoire naturelle. » L’élu insiste également sur le rôle du tourisme de nature, qui prend une place croissante avec la valorisation du patrimoine ligérien et des circuits liés à la Loire à Vélo.

Cette dynamique touristique implique un développement continu des infrastructures et des services associés. « Il y a des capacités de développement d’activité dans ces secteurs et donc de l’emploi. Pour les jeunes, c’est important de pouvoir se projeter sur leur avenir », affirme Marc Gricourt. L’objectif est de rendre ces métiers plus attractifs et d’anticiper les besoins en main-d’œuvre liés à la croissance du tourisme.

Un territoire en quête d’un tourisme équilibré

L’essor du tourisme ne repose pas uniquement sur les sites emblématiques. « Le territoire doit être en mesure d’offrir une expérience diversifiée, qui passe aussi par la gastronomie, l’hébergement et la découverte des productions locales », explique le maire de Blois. L’intérêt grandissant des visiteurs pour les circuits courts et l’alimentation responsable ouvre des perspectives nouvelles aux acteurs de la restauration et de l’hôtellerie. « C’est un secteur qui suit les tendances actuelles, notamment en termes de cuisine durable, locale et de saison », rappelle Caroline Moyer.

Cette approche s’inscrit dans une stratégie plus large de développement territorial. « Nous avons la chance d’avoir un terroir riche et un artisanat reconnu. Tout est réuni pour espérer demain une augmentation régulière du tourisme ici, en particulier sur le territoire blésois », estime Marc Gricourt. Il souligne que cet enjeu nécessite une mobilisation collective. « Nous y travaillons tous ensemble, les collectivités, les partenaires privés également. Ce sont de beaux défis à relever, mais nous avons une vraie capacité à améliorer sans cesse notre offre touristique. »

Avec cette deuxième édition d’À Table au Château, l’UMIH et les collectivités locales posent ainsi les bases d’une stratégie de long terme. L’initiative vise à rapprocher les jeunes des métiers du tourisme et de la restauration, mais aussi à consolider un modèle économique qui repose sur la valorisation du patrimoine et du savoir-faire local. L’an dernier, suite à la première édition, plusieurs centres de formation avaient déjà observé une hausse des inscriptions. Un premier signe encourageant, dans un secteur où les besoins restent immenses.