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L’hôpital public en danger : augmentation du renoncement aux soins

Le baromètre 2025 de l’accès aux soins, réalisé par Ipsos pour la Fédération Hospitalière de France, met en évidence une crise profonde du système hospitalier. Neuf Français sur dix considèrent que l’hôpital public est en danger, une perception qui s’est intensifiée au fil des années. Près de la moitié des sondés jugent la situation extrêmement critique, contre un tiers en 2019. Ce constat s’accompagne d’une indignation généralisée face au manque de moyens alloués et aux conditions de travail des soignants.

La population exprime une inquiétude croissante quant à sa capacité à accéder à des soins de qualité. Trois quarts des Français redoutent de ne pas être pris en charge efficacement en cas d’urgence, tandis que deux sur trois craignent une hospitalisation dans de telles conditions. Une dégradation constante de l’accès aux soins se confirme, avec une augmentation du renoncement aux soins, qui touche aujourd’hui près de sept Français sur dix. Parmi eux, plus de la moitié expliquent leur décision par les délais d’attente excessifs, tandis que des motifs financiers et la distance des infrastructures médicales aggravent cette tendance.

Au sein des hôpitaux, les difficultés d’accès aux soins se multiplient. Plus de la moitié des patients peinent à obtenir un rendez-vous, en raison de la surcharge des services hospitaliers. Quatre patients sur dix se heurtent à une impossibilité totale de rendez-vous, et un tiers déplore des retards de diagnostic ou des reports de soins. Cette tension est particulièrement critique dans les services d’urgence, confrontés à des délais d’attente prolongés et à une carence d’examens médicaux essentiels.

Face à cette situation, la population appelle à des mesures fortes. Une augmentation des moyens alloués à l’hôpital public est plébiscitée par une quasi-unanimé. Par ailleurs, une large majorité souhaite une meilleure répartition des médecins sur le territoire, quitte à leur imposer une localisation de pratique durant leurs premières années d’exercice. Le besoin de former plus de professionnels dans les disciplines en tension, notamment en psychiatrie, pédiatrie, gériatrie et gynécologie, s’impose comme une priorité.

Dans un souci d’efficacité, une proportion significative de la population se déclare favorable à un transfert de certaines activités hospitalières vers des centres mieux équipés et disposant d’un personnel plus qualifié. La transparence est également demandée, avec la mise en place d’une publication des actes par établissement afin d’identifier d’éventuels abus à des fins de rentabilité.

Parallèlement, les Français se disent prêts à adopter des comportements permettant d’alléger la pression sur le système de santé. Une large majorité affirme vouloir limiter sa consommation d’alcool, effectuer les dépistages recommandés et appeler le SAMU avant de se rendre aux urgences. Une sensibilisation croissante se manifeste également en faveur de la vaccination et du sevrage tabagique.

Malgré un léger redressement de l’activité hospitalière en 2024, la situation reste fragile. Si l’on observe un rattrapage partiel des soins reportés durant la crise sanitaire, certaines spécialités demeurent en sous-activité. Les soins digestifs, la cardiologie, la rhumatologie et le traitement des pathologies du système nerveux affichent un déficit persistant. En chirurgie, bien que certains actes aient retrouvé leur niveau pré-pandémique, des décalages subsistent, notamment dans la chirurgie digestive et la neurochirurgie.

Cette situation, combinée à une dégradation budgétaire continue, alimente les craintes quant à la soutenabilité du système hospitalier. Alors que le déficit des hôpitaux publics se creuse et que l’inflation pèse sur les finances des établissements, les mesures prises jusqu’ici apparaissent insuffisantes pour enrayer une dynamique de déclin. Le système hospitalier français est aujourd’hui à un tournant. Sans réforme structurelle et investissement massif, l’accès aux soins continuera de se restreindre, accentuant les inégalités sanitaires et fragilisant la prise en charge des patients les plus vulnérables.

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