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CinémaVie locale

Les 130 ans de la naissance de la salle de cinéma célébrés aux Lobis

Le 28 décembre 1895, à Paris, les frères Lumière organisent la première projection publique payante de films. L’événement n’invente pas à lui seul le cinéma, mais il fait naître quelque chose de décisif : la salle de cinéma comme expérience collective, fondée sur un écran, un public et une séance. Cent trente ans plus tard, cette forme demeure.


Ce que les Lumière inventent réellement

Il y a 130 ans donc, Auguste et Louis Lumière présentent plusieurs films au Salon indien du Grand Café, boulevard des Capucines. La séance est publique et payante. Les spectateurs ne sont pas conviés à une démonstration technique, mais à un spectacle : ils achètent un billet pour regarder des images animées projetées sur un écran. Cette donnée est essentielle. Elle permet de distinguer l’événement Lumière d’expériences antérieures — scientifiques, foraines ou privées — et d’expliquer pourquoi l’historiographie retient cette date comme un jalon fondateur.

En effet, les images animées n’apparaissent pas en 1895. Elles existent déjà sous diverses formes expérimentales. Mais ce que les Lumière mettent en place ce soir-là, grâce à leur Cinématographe Lumière, relève d’un usage nouveau : la projection collective.

Le Cinématographe est à la fois caméra, tireuse et projecteur. Surtout, il permet de projeter des films devant un public réuni. Cette capacité transforme l’image animée en expérience sociale. Le cinéma devient un moment partagé, inscrit dans un lieu et un temps communs.

Avant 1895, certains dispositifs proposent une vision individuelle des images animées. Le Kinetoscope, associé à Thomas Edison, fonctionne par œilleton : on regarde seul, l’un après l’autre. La séance Lumière inverse la logique. Elle suppose un écran visible par tous, un public assis, une obscurité partagée. La salle de cinéma naît de cette bascule : regarder ensemble devient la norme.

De 1895 à 2025, il s’est écoulé 130 ans. Et malgré les mutations technologiques — télévision, vidéo, streaming — la salle de cinéma demeure un espace singulier : celui où des inconnus acceptent de se taire ensemble pour regarder la même image.

Ce sera le cas ce dimanche 28 décembre 2025 (18h30) aux Lobis avec l’avant-première de Father, Mother, Sister, Brother, le nouveau film de Jim Jarmusch. Dans le cadre de l’anniversaire de la première projection publique et payante du cinématographe des frères Lumière, un verre sera offert aux spectateurs dès 18 heures, suivi d’une présentation de l’histoire des salles de cinéma et du rôle du réseau art et essai. 

« Le cinéma est né du désir de regarder ensemble », nous rappelle Laëtitia Scherier, directrice du cinéma Les Lobis« À une époque qui pousse à l’isolement et à la consommation individuelle d’images, il est essentiel de rappeler que le cinéma est une expérience collective. »

Father, Mother, Sister, BrotherLion d’or à Venise, se compose de trois récits indépendants se déroulant aux États-Unis, en Irlande et à Paris. Le film explore les relations familiales — parents, enfants, frères et sœurs — avec un casting prestigieux réunissant Adam DriverCharlotte RamplingCate Blanchett et Vicky Krieps. Une comédie dramatique à la fois drôle, tendre et profondément humaine. « Il y a des moments vraiment très drôles », insiste-t-elle, tout en conservant une profondeur émotionnelle forte.

« C’est un film très universel », souligne la directrice des Lobis. Peu importe l’âge, le pays ou le contexte social, ces relations restent des rapports fondamentaux, souvent complexes, parfois douloureux, parfois lumineux. « Des rapports incroyables, dans le bon sens comme dans le mauvais sens. »

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