Avant l’événement « Les enfants face aux écrans », Pierre Decrocq alerte
L’usage des écrans chez les enfants et ses conséquences sur la santé seront au cœur d’un événement organisé les vendredi 7 et samedi 8 mars 2025 au Carroir, à La Chaussée-Saint-Victor. Une initiative portée par Pierre Decrocq, en partenariat avec le Contrat Local de Santé d’Agglopolys (CLS) et l’association Et Si les Orthophonistes Prévenaient (ESOP).
L’idée est née après la lecture du livre Humanité et Numérique : les liaisons dangereuses, un ouvrage collectif coordonné par la neurologue Dr Servane Mouton. « J’ai été un peu bouleversé à la lecture du livre et je me suis dit : “Il faut faire quelque chose” », explique Pierre Decrocq. Il commence par offrir l’ouvrage à ses filles, avec une dédicace personnalisée de l’auteur. Puis, il contacte Dr Servane Mouton, coordinatrice du projet, et lui propose d’intervenir à Blois. « Elle m’a dit oui. Du coup, cela fait un an et demi que nous essayons de planifier l’événement. Nous avons mis du temps à trouver une date qui convienne et surtout une salle qui puisse nous accueillir », précise-t-il. C’est finalement Le Carroir qui ouvre ses portes à cette initiative.
Si le livre aborde de nombreux aspects du numérique, l’événement se concentre sur les effets des écrans sur la santé, en particulier chez les plus jeunes. « On ne peut pas tout couvrir en deux heures et demie », justifie Pierre Decrocq. Et puis l’engagement de l’organisateur repose sur une inquiétude personnelle. « J’ai des petits-enfants, et il me semble essentiel qu’ils soient préservés des écrans autant que possible, pour leur santé et leur développement neurologique et cognitif », confie-t-il.
Les recommandations des experts concernant l’exposition des enfants aux écrans sont claires et s’appuient sur des rapports récents :
- Pas d’exposition aux écrans pour les enfants de moins de trois ans : Les experts soulignent que les interactions humaines sont essentielles au développement des tout-petits, et que les écrans peuvent entraver ce processus.
- Un usage limité et contrôlé entre 3 et 6 ans : L’utilisation des écrans est déconseillée jusqu’à six ans. Si elle est introduite, elle doit être limitée, occasionnelle, et privilégier des contenus éducatifs sous la supervision d’un adulte.
- Pas de téléphone portable avant 11 ans : Les experts recommandent de retarder l’introduction du téléphone portable jusqu’à l’entrée au collège, afin de protéger les enfants des risques associés à une utilisation précoce.
- Pas de téléphone portable avec accès à Internet avant 13 ans : À partir de 11 ans, un téléphone sans connexion Internet peut être envisagé. L’accès à Internet via un téléphone portable est déconseillé avant 13 ans.
- Pas d’accès aux réseaux sociaux avant 15 ans : Les réseaux sociaux présentent des risques spécifiques pour les adolescents. Un accès encadré et limité est recommandé à partir de 15 ans, en privilégiant des plateformes éthiques.
« Ce sont des recommandations qui peuvent paraître strictes, mais au vu des enjeux, elles me semblent essentielles », souligne Pierre.
Des chiffres préoccupants
Une enquête de 2024 révèle que les enfants de 6 à 17 ans passent en moyenne 4 heures et 11 minutes par jour devant un écran, en dehors du temps scolaire. « L’Education nationale est d’ailleurs particulièrement ambivalente sur ce sujet, observe Pierre Decrocq. Parce qu’elle organise l’usage des écrans. » Or, cette surexposition est associée à divers problèmes de santé, tels que des troubles du sommeil, une sédentarité accrue, une augmentation du risque d’obésité et des problèmes de vision.
Les orthophonistes, en première ligne, constatent déjà des effets alarmants. « Ils sont effarés de ce qu’ils voient en consultation : retards de langage, troubles alimentaires, problèmes de sommeil, isolement social, troubles du comportement », énumère-t-il. L’écran est devenu un baby-sitter pour de nombreux enfants, avec des répercussions sur leur développement.
Un programme en deux temps
L’événement au Carroir se déroulera en deux temps. D’abord, vendredi 7 mars (20h) la projection du documentaire Et si on levait les yeux ?, réalisé par Gilles Vernet (2024, 52 min, France). Ensuite, un débat réunira plusieurs intervenants : Dr Servane Mouton, neurologue et coprésidente de la commission « Les jeunes et les écrans » ; une orthophoniste, membre d’ESOP ; Fanny Sluzaly, animatrice du Contrat Local de Santé d’Agglopolys.
Le samedi matin sera dédié à des ateliers, animés par l’association Lève les yeux, pour encourager une prise de conscience et proposer des alternatives concrètes : un atelier de déconnexion pour les adultes et un atelier de déconnexion pour les jeunes. « L’objectif est d’inciter les jeunes à lever le pied sur les écrans, mais aussi de sensibiliser les adultes, qui passent également trop de temps dessus », explique Pierre Decrocq.
Au-delà de la sensibilisation, l’événement vise à amorcer une réflexion collective sur la place du numérique dans nos vies. « Il y a une conséquence directe sur la relation parent-enfant. Les adultes, happés par leurs écrans, répondent parfois de manière distante à leurs enfants, qui en viennent à se sentir ignorés », analyse l’organisateur. Il insiste sur l’exemplarité des adultes. « Dire à un enfant “toi, tu n’as pas d’écran, mais moi, je peux en abuser”, ça ne marche pas », conclut-il.
Informations pratiques
📅 Dates et horaires :
📍 Les 7 et 8 mars 2025 – Au Carroir à La Chaussée-Saint-Victor
- Vendredi 7 mars à 20h : Projection + débat
- Samedi 8 mars à 10h : Ateliers
🎟️ Entrée libre et gratuite
🔗 Inscriptions et renseignements :
🌐 agglopolys.fr/cls
📞 Tél : 02 54 51 31 03
📧 Email : contratlocaldesante@agglopolys.fr
L’initiative bénéficie du soutien de plusieurs partenaires, parmi lesquels Agglopolys, la mairie de La Chaussée-Saint-Victor, l’ARS, la CAF, ESOP et le CLS d’Agglopolys.
