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Comment Amnesty Blois va sensibiliser à la question migratoire avec un spectacle immersif

Le groupe local d’Amnesty International à Blois, fort d’une douzaine de bénévoles, organise une série de représentations du spectacle Mu [e], quitte à y laisser sa peau ?, une création en déambulation de la compagnie niortaise La Chaloupe.

Lundi 3 mars 2025, une séance ouverte au public aura lieu à 20h30 à l’espace Jorge-Semprún, à Blois, tandis que six autres représentations seront dédiées aux collégiens et lycéens. Cette initiative s’inscrit dans la mission d’éducation aux droits humains portée par Amnesty International.

Mu [e], quitte à y laisser sa peau ?

Un spectacle né de la collaboration entre militants et artistes

La genèse du projet remonte à une assemblée générale d’Amnesty International à Pau, il y a un an et demi. Benoît Goldschmidt, secrétaire du groupe blésois, y avait alors découvert la proposition du tourneur du spectacle, qui cherchait à organiser une tournée en lien avec les antennes locales de l’organisation. Mu [e] est le fruit d’un échange entre des militants d’Amnesty Niort et la compagnie La Chaloupe, qui a construit ce spectacle à partir de témoignages de personnes migrantes. « La tournée s’organise au rythme des bonnes volontés militantes, » explique Benoît Goldschmidt. Après des dates en Aquitaine et en Languedoc-Roussillon en février, la compagnie se produit en région Centre-Val de Loire avant de poursuivre en Bretagne.

Toucher les jeunes pour lutter contre les préjugés

L’un des aspects fondamentaux du projet réside dans son ancrage éducatif. « Nous sommes persuadés que la discussion sur les droits des personnes en exil, notamment des réfugiés, ne peut évoluer que si elle commence dès l’éducation scolaire, » affirme le secrétaire du groupe blésois. L’enjeu est de contrer les discours démagogiques et les idées reçues sur l’accueil des migrants.

Parmi les sept représentations, six sont réservées aux scolaires. « Dès le départ, la priorité était donnée à ce qu’on appelle l’éducation aux droits humains (EDH). » À Blois, une professeure d’histoire-géographie membre d’Amnesty a porté ce projet localement avant qu’il ne prenne une dimension régionale. Les groupes d’Amnesty du Centre-Val de Loire ont ainsi collaboré pour organiser une véritable tournée.

Un spectacle immersif et un dispositif d’échanges

Mu [e] se distingue par son format en déambulation : les spectateurs évoluent au milieu des acteurs et traversent les différentes étapes du parcours migratoire, depuis le pays d’origine jusqu’aux obstacles rencontrés en Europe. « On vit les situations avec eux : le départ, la traversée et les difficultés de l’arrivée dans la forteresse Europe, » décrit Benoît Goldschmidt. Ce dispositif scénographique limite la jauge à 100 spectateurs par représentation.

Quatre séances auront lieu à la salle Jorge-Semprún, prêtée gracieusement par la Ville de Blois, un espace jugé particulièrement adapté à la mise en scène. À Onzain, en revanche, un réaménagement du lieu sera nécessaire pour s’adapter aux exigences du spectacle.

Au-delà de la représentation elle-même, Amnesty Blois souhaite prolonger la réflexion. Trois séances seront suivies d’un bord-plateau, un échange direct avec les comédiens et les spectateurs. De plus, au collège Bégon, une intervention en classe est prévue une semaine après la représentation, en partenariat avec une organisation d’accueil de migrants. « L’objectif est d’entamer une discussion avec des personnes en situation d’exil, dont certaines sont réfugiées. »

Interrogé sur l’évolution du regard porté sur les personnes migrantes, Benoît Goldschmidt reconnaît une tendance préoccupante. « Il faut se méfier des généralités hâtives. Il existe de nombreuses personnes engagées dans la défense des migrants, et des œuvres culturelles qui les humanisent. » Il cite par exemple SOS Méditerranée. Mais face à cela, « pour le grand public qui se limite aux chaînes d’information en continu et aux réseaux sociaux… la qualité de l’information sur le sujet empire de mois en mois. De manière générale, les migrants sont plutôt déshumanisés. »

Amnesty Blois espère toucher un large public à travers cette initiative et provoquer une réflexion durable sur la question migratoire. Avec seulement 100 places disponibles pour la séance du lundi 3 mars, la réservation est vivement conseillée.

📍 Lundi 3 mars, à 20h30, Espace Jorge-Semprún, 25 rue Jean-Baptiste-Charcot, Blois.
🎟 Tarifs : 10 €, 5 €. Réservations sur www.helloasso.com.

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