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Cette semaine aux Lobis : un film sur Mengele, un futur en couleurs et des mésanges en papier

Comme chaque lundi, Laëtitia Scherier, directrice du cinéma Les Lobis, nous parle des sorties à ne pas manquer. Cette semaine, le programme est encore riche, entre œuvres historiques, cinéma d’anticipation, animation artisanale et rendez-vous jeune public.

Avant-première : La Petite dernière

Ce mardi, l’avant-première est consacrée à La Petite dernière, de Hafsia Herzi, adapté du roman autobiographique de Fatima Daas. Le film a fait grand bruit à Cannes et a valu un prix d’interprétation féminine à son actrice principale, Nadia Melliti« C’est un récit poignant, qui raconte la jeunesse d’une jeune femme dans une cité, au sein d’une famille musulmane pratiquante mais ouverte, et sa découverte de son homosexualité. » Un récit intime, traversé par les préjugés sociaux, mais sans stigmatisation. « Le film traite avec justesse la difficulté d’accepter d’être soi-même, de se détacher du regard des autres. L’actrice est bluffante. »

La disparition de Josef Mengele : le mal après l’Histoire

Parmi les sorties nationales, Laëtitia Scherier souligne avec force La disparition de Josef Mengele de Kirill Serebrennikov. « C’est un cinéaste russe que j’aime beaucoup, un metteur en scène de théâtre et d’opéra aussi, dont quasiment tous les films sont passés par Cannes », rappelle-t-elle. Après Limonov, la ballade, accueilli plus timidement, le réalisateur revient avec un film d’une puissance singulière. « Il s’attaque à une figure monstrueuse, mais pas pour se focaliser sur ses crimes : il raconte l’après, la fuite, la tentative de survie, la disparition d’un criminel impuni. » Josef Mengele, surnommé « l’ange de la mort », échappe à la justice après la chute du Troisième Reich et gagne l’Amérique du Sud. Le film, adapté du roman d’Olivier Guez, lauréat du prix Renaudot, pose une question lancinante : que deviennent les criminels de guerre lorsque les régimes s’effondrent ?

À l’écran, le choix esthétique frappe. « À l’exception de quelques séquences, le film est en noir et blanc. Ce n’est pas un biopic au sens classique, mais une œuvre qui montre Mengele comme un homme resté enfermé dans son idéologie. » Le réalisateur revendique l’influence de Hannah Arendt et de sa « banalité du mal ». Laëtitia précise : « Il n’y a aucune compassion. C’est pour comprendre comment un être humain, comme tout le monde, devient un monstre au regard de l’Histoire. » Le film aborde aussi les complicités : ceux qui ont aidé, caché, ou partagé encore après 1945 l’idéologie nazie.

Seules quelques scènes, en couleur, renvoient aux camps. « On ne pouvait pas ne rien montrer. Mais c’est volontairement très court. Le dispositif choisi met à distance. Le but n’était pas de traumatiser, mais de se concentrer sur ce qu’il pensait, lui, pendant sa fuite. » Elle insiste sur la beauté plastique du film : « C’est extrêmement travaillé en termes de lumière, de mise en scène. J’ai appris beaucoup de choses en le voyant. Je connaissais mal son histoire. » Et conclut : « Pour moi, c’est un vrai coup de cœur. »

Arco : une utopie en couleurs

Changement radical d’univers avec Arco, premier long métrage de Ugo Bienvenu, « un réalisateur encore jeune, 38 ans, touche-à-tout de la bande dessinée, de l’animation, des clips ». Lauréat du Cristal du long métrage à Annecy, Arco s’impose comme une œuvre d’anticipation lumineuse.

« Dans la plupart des films de science-fiction, on nous décrit un avenir sombre, invivable. Là, au contraire, c’est un futur désirable, coloré, une humanité en harmonie avec la nature. » Le récit suit Arco, un petit garçon qui bondit dans le temps et rencontre une petite fille issue d’un monde ultra-technologique. Deux visions se confrontent : la surconsommation d’un côté, la décroissance de l’autre. « C’est un film à la fois poétique et optimiste, un vrai coup de cœur. On en a besoin. » Laëtitia souligne aussi son originalité technique : « L’animation est en 2D, dessinée à la main, produite entièrement à Paris. C’est très rare aujourd’hui. Ça a pris des années, mais le résultat est magnifique. »

Le film est destiné à un large public, enfants dès 8 ans comme adultes. « C’est une utopie, mais j’ai envie d’y croire. Et c’est précieux pour les enfants de voir un futur lumineux, pas seulement des mondes catastrophes. » Les Lobis le reprendront aussi dans le cadre de bd BOUM, avec une séance spéciale présentée par Didier Pasamonik (ActuaBD), samedi 22 novembre à 14 h.

Le secret des mésanges : l’archéologie en papier découpé

Autre sortie nationale, Le secret des mésanges d’Antoine Lanciaux, un film d’animation en papier découpé, « à partir de 6 ans ». Présenté en avant-première pendant les Rendez-vous de l’Histoire, il se double d’un roman illustré publié chez Actes Sud Jeunesse.

Pierre-Luc Granjon, co-scénariste et co-auteur, en est aussi l’animateur. « Plus de 2000 pantins ont été créés à la main, des milliers d’heures de travail image par image. C’est impressionnant. » L’histoire suit une petite fille dont la mère est archéologue, en quête d’un secret familial. Pour plus de réalisme, l’INRAP (Institut national de recherche archéologique préventive) a été associé à l’écriture. « C’est un très beau film, très sensible, totalement différent d’Arco, mais d’une grande force visuelle. »

Fête des Marmots : retour du Petit Gruffalo

Enfin, dimanche 26 octobre à 11 h, place à la Fête des Marmots avec Le Petit Gruffalo, dans le cadre d’un partenariat avec la Ville de Blois. « À partir de 10h30, la Ville offre un petit-déjeuner, puis projection et animations sans inscription. » Parmi elles, un théâtre d’ombres animé par Claire Rassinoux, déjà venue avec succès lors d’autres ateliers. Laëtitia sourit : « C’est toujours un moment très convivial. On a déjà pas mal de places vendues. » Les places sont à 5 € seulement.

Pour plus d’informations : blois-les-lobis.cap-cine.fr

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