Cela fait maintenant quatre ans que le foodtruck Nostalgia, dirigé par Lizbeth Gomez Del Angel, enchante les papilles des habitant.es de Blois et des environs avec une authentique cuisine mexicaine. Né en pleine période post-Covid, ce projet entrepreneurial est un retour aux racines pour cette passionnée de gastronomie qui a grandi entourée de traditions culinaires au Mexique. « Le Covid a été un déclic », confie-t-elle. « Comme beaucoup de gens, je me suis remise à cuisiner pendant cette période. J’ai toujours adoré la cuisine, mais je n’avais jamais vraiment pensé en faire mon métier. »
Le déclic
Diplômée d’une école de commerce et titulaire d’un master en économie sociale et solidaire, Lizbeth n’avait pas de formation culinaire. Pourtant, en 2020, après le Covid, elle décide de changer de cap : « Je me suis dit que c’était le bon moment. J’avais travaillé dans la restauration, donc je connaissais ce monde, mais pas en cuisine. Je cuisinais pour des amis mexicains et ça m’a donné envie d’aller plus loin, de partager cette culture. »
En juin 2020, elle lance son projet en parallèle de son emploi à temps plein. Pendant ses week-ends et jours de congé, elle installe une table sur les marchés de Blois pour proposer ses premières spécialités. Au menu, des basiques comme les tacos et les huaraches, des plats typiquement mexicains qu’elle prépare avec soin. « Les gens ici ne connaissent pas vraiment la cuisine mexicaine, il y a beaucoup de confusion avec la cuisine tex-mex. Ils pensent qu’un taco, c’est un burrito, mais ce n’est pas du tout la même chose », explique-t-elle.
Un défi d’éducation culinaire
Cette confusion a représenté l’un des premiers défis de Lizbeth. « La première année, il fallait expliquer aux gens que la vraie cuisine mexicaine n’est pas forcément épicée. Les gens ont souvent peur du piment, mais en réalité, c’est toujours à part. Je propose trois sauces : une sans piment, une moyennement épicée, et une très forte que l’on appelle ‘la sauce de la mort’ pour ceux qui aiment les sensations fortes. » Rapidement, elle gagne une clientèle fidèle, curieuse de découvrir ces saveurs authentiques.
Ce succès croissant l’amène à franchir une nouvelle étape en achetant une remorque. « Cela fait maintenant un an et demi que j’ai la remorque. Je me déplace sur plusieurs marchés et événements : le mardi à l’INSA, le vendredi à la Halle aux grains, le samedi Place Louis XII, à Blois, et parfois à Tours. J’ai aussi des prestations pour des événements, et les gens commencent à bien connaître mon travail. » Désormais, elle est sollicitée régulièrement pour des événements privés et publics dans la région.
Des plats authentiques, une approche locale
Ce qui distingue Nostalgia, au-delà de l’authenticité des recettes, c’est la démarche de Lizbeth, qui s’efforce de travailler avec des producteurs locaux. « Je travaille beaucoup avec Masato pour les légumes, et une dame près de Montargis fabrique des galettes de maïs selon la méthode traditionnelle mexicaine, appelée nixtamalisation. C’est une technique ancestrale qui donne aux galettes leur texture et leur goût uniques. »
Cette approche locale permet à Lizbeth Gomez Del Angel de proposer une cuisine mexicaine qui respecte les traditions tout en utilisant des produits de la région. « Pour moi, la démarche est de faire des plats qui me rappellent vraiment le Mexique. Quand je mange un taco, je veux me sentir transportée. C’est pourquoi j’ai choisi le nom Nostalgia, pour cette idée de se reconnecter aux souvenirs à travers les saveurs. »
La cuisine mexicaine, bien plus que des piments
L’un des grands succès du foodtruck Nostalgia, ce sont les huaraches et les empanadas, qui ont su conquérir les amateurs de cuisine généreuse. « Les huaraches, c’est une galette épaisse avec une base de haricots rouges et du fromage gratiné, que l’on garnit de viande ou de légumes. C’est un plat très populaire au Mexique et ici, il plaît beaucoup », explique Lizbeth.
Quant aux empanadas, ces chaussons frits farcis, ils connaissent un succès grandissant. « Les gens adorent ça, c’est gourmand, on ne peut pas s’arrêter d’en manger. » Elle précise aussi qu’elle propose toujours des options végétariennes, en utilisant des légumes locaux et des spécialités mexicaines comme les tomatillos, des petites tomates vertes au goût acidulé, et les poivrons poblano, plus doux que les poivrons classiques.
Le plaisir du partage culinaire
Pour Lizbeth Gomez Del Angel, au-delà du plaisir de cuisiner, il y a aussi celui de partager une culture. « En France, beaucoup de gens ne connaissent pas la vraie cuisine mexicaine. Je pense que ceux qui voyagent sont plus curieux, mais sinon, c’est parfois un peu compliqué de changer les habitudes alimentaires. Pourtant, de plus en plus de gens viennent me voir, ils veulent goûter, tester de nouvelles choses. »
Cette ouverture au monde est au cœur du projet Nostalgia. « Je veux que les gens découvrent non seulement la cuisine, mais aussi la culture mexicaine. Par exemple, pendant la Fête des Morts, le 2 novembre (voir ici) nous proposerons des horchatas, et des aguas frescas, des boissons rafraîchissantes à base de fruits comme l’hibiscus ou la pastèque. Ce sont des choses simples, mais qui font partie de notre quotidien au Mexique. »
Vers plus de diversité latino-américaine ?
Si Lizbeth reste fidèle à ses racines mexicaines, elle n’exclut pas d’élargir son offre culinaire pour inclure d’autres spécialités latino-américaines. « J’ai des demandes pour proposer des plats d’autres pays d’Amérique latine, comme les arepas colombiennes ou les sandwichs cubains. Pour l’instant, je me concentre sur la cuisine mexicaine, mais peut-être que ponctuellement, je pourrais proposer des plats d’autres pays. » La richesse et la diversité de la cuisine latino-américaine offrent en effet de nombreuses possibilités, et Lizbeth ne manque pas d’idées pour faire évoluer son foodtruck tout en restant fidèle à ses origines.
Et pour ceux qui n’ont pas encore goûté ses fameux tacos, huaraches ou empanadas, l’expérience vaut largement le détour. Comme elle le dit si bien : « Quand on mange un taco chez Nostalgia, je veux qu’on se sente au Mexique, même si l’on est à Blois. »
