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Les Vitrines de Blois cherchent un nouveau leadership

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Il y a parfois, dans la mécanique associative, une forme d’usure silencieuse. Pas de crise brutale, pas de rupture nette, mais une lente érosion des forces vives, un affaissement des vocations, un relâchement du collectif. C’est ce que traverse aujourd’hui l’association des Vitrines de Blois. À l’approche de son assemblée générale du 2 octobre 2025, la structure — pivot de l’animation commerçante du centre-ville — fait face à un tournant majeur : l’absence de candidature pour sa présidence lors des deux prochaines années. Un vide, qui, s’il n’est pas comblé, pourrait entraîner la disparition pure et simple d’un outil pourtant essentiel au dynamisme de la ville.

La mécanique d’un désengagement

Laura Julien, animatrice salariée de l’association, en parle avec calme mais sans détours. Le nombre d’adhérents a baissé. Non pas par désintérêt massif, mais par simple réalité économique. « Le nombre d’adhérents a baissé ces dernières années, tout simplement parce qu’il y a eu plus de fermetures que d’ouvertures. » La logique est implacable : les boutiques qui ferment sont souvent celles qui étaient engagées. Et leur remplacement par de nouvelles enseignes ne compense pas leur perte.

Pour autant, nuance-t-elle aussitôt, les commerçants qui s’installent dans le cœur de Blois sont, dans leur grande majorité, désireux de s’inscrire dans la dynamique associative. Ce sont les commerces excentrés qui, souvent, se sentent moins concernés. « Ils pensent que cela leur apportera moins… »

Mais le véritable nœud, c’est la difficulté croissante à fidéliser. Chaque année, l’association perd des adhérents tout en en gagnant d’autres. Le solde varie, mais l’instabilité demeure. « On a un turnover qui est important même si on a une grosse base solide. »

La situation est paradoxale. Si le volume d’adhésions diminue (de 200 adhérents à environ 120 à 150 et 7 partenaires), la qualité de l’engagement, elle, semble s’être renforcée. « Aujourd’hui, ceux qui adhèrent sont vraiment des acteurs du centre-ville. Ils répondent à nos sondages, participent aux événements, viennent aux réunions… » Mais pas au point de diriger.

Cette évolution n’est pas étrangère à la conjoncture. Dans un contexte tendu, les commerçants attendent un retour tangible. La cotisation annuelle — 140 euros pour les boutiques situées dans les rues piétonnes, 70 pour les autres — est certes modique, mais elle est aujourd’hui pensée comme un investissement.

Aujourd’hui, il faut des bras, des cerveaux, et surtout des épaules pour porter l’association. Or, personne aujourd’hui ne se propose pour en prendre la présidence. « On a des personnes qui veulent intégrer le conseil d’administration, mais personne ne veut la présidence. » Et sans président, pas de fonctionnement légal. Même avec vingt personnes engagées, il faut une tête qui représente officiellement l’association.

Le quotidien d’un centre-ville vivant… mais vulnérable

Laura Julien, elle, est la seule salariée. Une mission qui consiste à faire ce que personne d’autre ne pourrait faire s’il fallait cumuler avec une activité de commerçant : aller à la rencontre des commerçants, faire la communication, organiser les événements, se mettre en relation avec la Ville, la CCI, les partenaires… Elle agit sur mandat du bureau, mais elle en est la cheville ouvrière. Les animations ? Elle les coordonne. Les devis ? Elle les fait valider. Les décisions stratégiques ? Elle les met en œuvre. Sans ce poste, sans financement stable — cotisations et subvention municipale —, l’association serait mécaniquement condamnée à l’extinction.

Or, Les Vitrines de Blois, ce sont des braderies, la Color Run, un marché aux fleurs, des animations de Noël, des jeux de piste, des vidéos, des réseaux sociaux, des vitrines décorées, des arches fleuries aux entrées des rues piétonnes. Une somme d’actions qui, ajoutées les unes aux autres, construisent l’image d’un centre-ville vivant, accueillant, soigné. Les Vitrines, c’est aussi du lien entre commerçants, des soirées d’échange, des mises en relation, une logique de réseau. « Le but, c’est de créer de la cohésion. »
Cela peut sembler abstrait. Pourtant, les effets sont concrets : vitrines coordonnées, collaborations intercommerçants, ambiance homogène, sentiment d’unité.

Les Vitrines de Blois sont à la croisée des chemins. Ni mortes, ni épuisées. Mais fragilisées, et à la recherche de nouvelles forces. Elles ont prouvé qu’elles étaient utiles. Elles ont montré qu’elles pouvaient fédérer, animer, relier. Reste à savoir si les commerçants sauront aujourd’hui se reconnaître dans ce projet. Et prendre, à leur tour, leur part de l’effort commun.

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