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Passe d’armes sur le taux d’imposition à Blois, bien que stable

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À Blois, les impôts locaux comprennent principalement la taxe d’habitation et la taxe foncière. En 2024, pour la taxe d’habitation, les taux appliqués à Blois sont de 20,37% au niveau communal et de 9,57% au niveau intercommunal. Pour ce qui est de la taxe foncière sur les propriétés bâties, le taux communal est de 33,30% et le taux départemental est de 24,40%. Concernant la taxe foncière sur les propriétés non bâties, le taux communal s’élève à 45,91% et le taux intercommunal est de 2,33%. Il est à noter que la taxe d’enlèvement des ordures ménagères à Blois a un taux de 10,67%. Pour la cotisation foncière des entreprises, le taux intercommunal est de 25,46%​​​​. On pourrait essayer de comparer le taux d’imposition à Blois (qui reste stable) à celui d’autres villes françaises, mais cela semble toujours matière à réserves. Des villes comme Chartres, Châteauroux, ou Montauban pourraient offrir des caractéristiques démographiques et socioéconomiques comparables, mais des facteurs diffèrent. Notamment l’historique, et les gestions passées.

Opposant de droite, Malik Benakcha a réitéré ses critiques au sujet du niveau d’imposition à Blois lors du conseil municipal ce lundi : « Il est regrettable de se satisfaire de taux stables alors qu’ils sont, de toute façon, excessifs, a-t-il lancé. Je vais réaliser un exercice de comparaison réelle même s’il est toujours complexe de trouver des villes dans des situations similaires à celle de Blois, en raison de critères variés et significatifs tels que la population, la situation commerciale et industrielle, le statut de préfecture administrative ou les charges de centralité. » Et l’élu d’opposition poursuit : « J’ai pris pour exemple Albi, Montauban et Bourges, qui sont clairement dans notre strate, même si, en termes de population, certaines sont moins peuplées et d’autres plus. Par exemple, à Albi, la taxe d’habitation est de 15,25 %, tandis qu’à Blois, elle est de 20,37 %, ce qui est également inférieur à Montauban, Bourges et Nevers. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est la comparaison de la taxe foncière sur les propriétés bâties : à Albi, elle est de 27,11 % contre 57 % à Blois, soit 30 points de plus. À Blois, nous sommes également nettement au-dessus de la moyenne de notre strate et même de celle de notre département. Et cela peut influencer les décisions des familles souhaitant s’installer, surtout si les communes avoisinantes offrent le même niveau de service avec un taux d’imposition nettement inférieur. L’une des conséquences de cette politique de taux élevés est la difficulté à attirer de nouveaux habitants en centre-ville, ce qui entraîne, par ricochet, la fermeture de commerces. Vous tenterez peut-être encore ce soir de nous convaincre que le taux de vacance commerciale est seulement de 8 %. À Blois, il est nécessaire de baisser les impôts, et cela devra être l’un des objectifs du prochain mandat. »

L’élu RN, Michel Chassier, est allé dans le même sens lors de ce conseil municipal du 12 février en votant contre le taux d’imposition 2024. « Personnellement, j’ai effectué des comparaisons en me basant, non pas sur le budget prévisionnel, mais sur les réalisations concrètes, à savoir le compte administratif, et plus précisément celui de l’année 2022. Concernant les taux d’imposition, nous constatons qu’ils sont nettement supérieurs à ceux des villes de même strate. Vous nous expliquez souvent que cela s’explique par un potentiel fiscal moins élevé de notre ville par rapport à d’autres villes comparables. Cependant, en examinant les données du compte administratif, nous observons que le produit des impositions directes par habitant, ce ratio, est légèrement supérieur à celui de notre strate, à hauteur de 4,12 %. Cela indique que le taux d’imposition compense plus que le différentiel de richesse fiscale. C’est une constatation que nous faisons régulièrement. Je ne vais pas m’attarder sur les autres ratios, mais nous estimons également que les taux d’imposition à Blois sont effectivement élevés. Nous reconnaissons que cette situation ne peut pas être résolue instantanément par un coup de baguette magique ; il s’agit d’une politique à long terme. Cependant, comme à mon habitude, je ne voterai pas en faveur de cette politique. »

Le centriste Etienne Panchout a voté en faveur du taux d’imposition 2024 en apportant des réserves. « Ce qui nous préoccupe, c’est avant tout la présentation. On constate que, bien que les taux d’imposition n’aient pas été augmentés, il est crucial de souligner que vous avez choisi de ne pas les baisser, même lorsque les bases fiscales ont considérablement augmenté, a déclaré l’élu. Mais il faut être honnête : cela revient de facto à une augmentation des impôts pour les Blésois. Le choix délibéré de ne pas ajuster les taux en fonction de l’augmentation des bases fait que les contribuables paient plus d’impôts sans que cela soit clairement exprimé et déclaré de manière formelle. Cela risque de compromettre la capacité de certains à faire face à d’autres dépenses essentielles. Il pourrait être envisagé, dans un contexte économique plus favorable et avec des taux d’intérêt différents, de réfléchir collectivement à une baisse des impôts, même symbolique. Certes, les augmentations ne datent pas de votre mandat, mais vous bénéficiez de cette situation sans choisir d’agir autrement. »

Marc Gricourt demande une « honnêteté intellectuelle »

Suite à ces salves, le maire de Blois a pris la parole en demandant une « honnêteté intellectuelle » de la part de l’opposition sur le taux d’imposition. « Comparer les taux, ça ne veut rien dire. Ce qu’il faut, c’est comparer ce que représente le coût moyen fiscal par foyer, a rétorqué Marc Gricourt. La fiscalité de Blois, avec ses taux, c’est l’histoire de la mandature de Pierre Sudreau, qui a fait grandir la ville avec des investissements structurants, de nouvelles écoles, des crèches, etc. C’est sous ces trois mandatures qu’il y a eu la plus forte augmentation de taux. Je ne vais pas lui reprocher, ça a permis de faire évoluer notre ville. Ensuite, il y a eu une stabilisation sous la mandature de Jack Lang, puis une forte augmentation sous Nicolas Perruchot, et la ville a failli être mise sous tutelle. C’était la démonstration d’une gestion pas très rigoureuse. Nous avons hérité de ça. L’audit réalisé à ma demande par le cabinet Klopfer préconisait 15 % d’augmentation des taux de fiscalité et une baisse de 40 % de notre niveau d’investissement ! Nous avons accepté une augmentation des taux de 8 % sur deux exercices budgétaires sans baisser notre niveau d’investissement, considérant que c’était essentiel, tout en réduisant la dette de 13 millions d’euros. Nous avons maintenu cet engagement en recherchant des économies de gestion partout où c’était possible. On ne peut pas contester ce sérieux dans la gestion. Nous sommes une ville avec un château, de grands festivals, une action culturelle et sportive volontariste, et des solidarités fortes. Il faut comparer le retour sur investissement, car l’impôt n’est pas une charge mais un investissement. Il permet de redistribuer et de porter des projets pour les habitants. L’impôt doit être le plus juste et maîtrisé possible, et nous avons la capacité de démontrer cela. La perception des gens est importante, comme le montrent les témoignages lors de la réception des feuilles d’imposition. Dans mes déambulations, les gens comprennent l’imposition et apprécient la stabilité des taux locaux. Il faut être honnête intellectuellement et se baser sur des éléments fiables. De nombreuses villes ont dû augmenter leurs taux de fiscalité pour équilibrer leur budget. Les habitants ont bien compris. »

Conseiller municipal de la majorité, Ozgur Eski, est monté au créneau pour dénoncer « beaucoup de démagogie », tout en exigeant du factuel au sujet de la ville. « C’est la 13e année où il n’y a pas d’augmentation de tout, a lancé l’élu de gauche. Pas d’augmentation des taux, et récupération en régie du stationnement, récupération en régie de l’eau, aujourd’hui la restauration scolaire, tout ça, ce sont des choses qui coûtent et on maintient toujours les taux de fiscalité. On améliore les conditions pour les habitants et derrière, vous sortez des comparaisons avec Albi ou Montauban ! Comparez à ce qui peut être fait dans cette ville, et uniquement, dans cette ville ! »

L’écologiste Nicolas Orgelet a vu lui un « coup politique » destiné aux médias dans cette attaque de l’opposition : « La question de la fiscalité doit se concentrer sur son utilité et son équité. Nous montrons son utilité, par exemple, en investissant dans les biens communs. La reprise en régie de l’eau permet de réaliser des économies sur les factures, tandis que la gestion directe des cantines assure une alimentation de qualité pour tous les enfants, en maintenant des prix abordables. Notre taux d’investissement est dans la moyenne nationale, ce qui montre un équilibre. L’État a pour habitude de réduire les dotations aux collectivités locales, les remplaçant par des parts de la TVA, ce qui recentre les capacités financières au niveau national, appliquant un impôt de manière uniforme, indépendamment de la richesse des contribuables. Cette pratique limite l’autonomie des collectivités locales, malgré les appels à leur donner plus de flexibilité pour agir, notamment en faveur des petites communes. Donc, parler uniquement d’augmentation ou de diminution des taux est simpliste. Il est essentiel d’analyser l’impact et l’équité des différentes taxes. »

Enfin Gildas Vieira a choisi de s’abstenir avec un court commentaire : « Réduire la discussion à une question de baisse ou de hausse, ou encore parler de démagogie – terme trop fréquemment utilisé ici –, ne rend pas justice à la complexité des enjeux politiques. Il s’agit avant tout d’une question de vision politique. »

Le dernier mot sur ce point du taux d’imposition est allé à Marc Gricourt. « Concernant cette délibération, il est important de souligner une certaine incohérence de la part des oppositions. C’est ce que l’histoire retiendra. Ces dernières prônaient la stabilité fiscale au sein de la municipalité et elle demeure d’actualité », a commenté le maire de Blois.

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