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PHIL2FER, un sculpteur qui se veut aussi « Débriticien »

Tempétueux, l’obscur mois de novembre contraste avec la lumière de la Galerie d’Art Wilson, à Blois-Vienne. Ce lieu emblématique, situé au 23, avenue du Président Wilson, nous invite à (re)découvrir des talents artistiques et à plonger dans leurs univers singuliers. Jusqu’au samedi 2 décembre 2023, la galerie accueille particulièrement quatre artistes. Parmi eux, PHIL2FER. Récemment distingué dans le cadre des Vitrines de l’Art à Blois, il présente son travail inspiré de sa carrière dans l’industrie métallurgique. Après avoir dessiné, peint et chiné, l’artiste s’est tourné vers la sculpture, donnant vie au métal sous diverses formes. De la boule de pétanque transformée en vanité au détournement d’objets industriels, son art résonne avec originalité et émotion.

« Je suis originaire de la Broc’ et j’ai d’abord travaillé dans l’industrie automobile avant de me consacrer à ma passion qui est la brocante et la création d’objets d’art à partir d’objets trouvés », nous explique PHIL2FER. « Mes œuvres, comme le Christ sur un surf ou des sculptures de bateaux et des lampes, ont rencontré un certain succès. » Et il poursuit : « Un jour, j’ai trouvé un Christ dans la boue. Je l’ai acheté et gardé sans savoir quoi en faire pendant deux ans… jusqu’à ce que l’idée de le mettre sur un surf me vienne ! »

C’est via la soudure MIG que PHIL2FER œuvre. « Après avoir acheté l’équipement nécessaire, je suis devenu sculpteur, nous dit l’artiste. Mais en plus de créer des sculptures, je fais du détournement d’objets, comme un masque avec des bougies sur la tête ou un avion fait avec des chaînes de moto et du bois de ma terrasse pour l’hélice. »

On peut trouver un côté un peu « rock » au créations de PHIL2FER. « Oui, on me dit que mon style a un côté rock ou punk, réagit-il, ce qui me convient car j’aime le rock des années 70, j’en écoute en créant, et je fais de la moto. » Et il ajoute : « Je suis sculpteur mais je me dis aussi « Débriticien », un terme qui vient de ma pratique de récupérer des objets inutilisables pour en faire des sculptures.« 

Parmi les œuvres exposées, une femme à la corpulence des sculptures allongées d’Alberto Giacometti, attire. « Initialement, je ne faisais pas de sculptures de femmes, mais Miguel Lebron m’a poussé à le faire. J’ai créé une sculpture d’une africaine qui a été vendue le soir même du vernissage, se souvient PHIL2FER. Pour créer les visages de mes sculptures, je commence par souder des petites tôles pour former la tête, les orbites et le nez. Ensuite, je peaufine les détails avec de petits outils. La soudure me permet d’ajouter de la matière, contrairement à la sculpture sur bois ou pierre où l’on doit enlever de la matière. Je finis par polir les surfaces, et récemment, j’ai commencé à ajouter des couleurs à mes sculptures avec un chalumeau. Ma technique reste assez stable, mais j’ai évolué dans la création des visages, les rendant plus fins, doux et sensuels avec le temps. Pour les sculptures, je commence toujours par le visage avant de faire le corps. »

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