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Pourquoi Eugène Riffault était le « Haussmann blésois » ?

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Blois a vu au XIXe siècle une transformation radicale sous l’égide d’un homme : Eugène Riffault. Tout comme Haussmann à Paris, Riffault a redessiné la silhouette de Blois, la propulsant de ses origines médiévales vers la modernité.

Jean-Claude Eugène Riffault, né le 26 Vendémiaire XII (19 octobre 1803) à Blois, provenait d’une famille de notables. La famille, principalement composée de notaires, avait amassé une fortune en spéculant sur les biens de la Révolution. Le père d’Eugène, Claude François Riffault, occupait un poste de juge au tribunal civil de Blois et était également adjoint au maire.

La carrière d’Eugène était tout aussi impressionnante. Avant d’entrer dans la vie politique, il a servi comme censeur de la Banque de France à Blois et, en 1844, il a co-fondé les Assurances mutuelles du Conservateur, mettant en avant le système de la tontine (formule d’épargne collective).

Cependant, c’est son mandat en tant que maire de Blois de 1850 à 1870 qui le propulse sur le devant de la scène. Comme Haussmann à Paris, Riffault a entrepris d’ambitieux projets pour moderniser la ville. Il fut responsable du percement des boulevards, reliant la ville haute moderne à la ville basse médiévale.

Le boulevard de l’Est (qui porte actuellement son nom) et le boulevard de l’Ouest (devenu boulevard Daniel Dupuis) sont parmi ses réalisations les plus emblématiques. Cinq cent hommes, femmes et enfants y ont œuvré lors des six ans de travaux pour une ouverture à la circulation en 1860, lit-on dans « Blois, histoire et patrimoine », de Pascal Nourrisson et Jean-Paul Sauvage (Editions Sutton).

Avant l’arrivée d’Eugène Riffault, la ville haute et la ville basse étaient distinctes, avec la première connaissant un essor moderne et la seconde restant coincée dans son passé médiéval. L’édile a changé tout cela dans une ère de développement industriel boostée par le chemin de fer. Le maire a introduit de grandes rues, des trottoirs, des rampes pour les nombreux escaliers de la ville, et a même entrepris des travaux de restauration sur le château historique.

Mais sa vision ne s’est pas limitée à la modernisation urbaine. Il a également reconnu la nécessité de protéger Blois des inondations de la Loire. Il a renforcé et construit de nouvelles levées, élevé les égouts au-dessus des niveaux de crue, et mis en place des systèmes de drainage avancés.

Les vingt années de Riffault à la tête de la municipalité ont permis une transformation homogène de la ville. Sans renier ses origines médiévales, Blois a franchi le seuil du monde moderne sous sa direction.

Ainsi, tout comme son ami Haussmann a redéfini Paris, Eugène Riffault a fait de même pour Blois en utilisant le même arrêté. Son héritage continue de vivre à travers les rues et boulevards de la ville, témoignant de sa vision et de sa détermination à propulser Blois dans une nouvelle ère. De la rue Bertheau en Vienne, en passant par la rue du Prince Impérial et l’Escalier monumental (rue et escalier Denis Papin aujourd’hui), tout rappelle Eugène Riffault. Sachant que 69 immeubles auront été démolis, 26 sites de production industrielle déplacés, et des rues entières gommées pour ces deux chantiers. La statue de Denis Papin ne viendra agrémenter le grand escalier qu’en 1880.

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