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Rue du Commerce à Blois : entre revitalisation et défis immobiliers

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La rue du Commerce est un axe emblématique du centre-ville de Blois, à la fois vitrine commerciale et reflet des défis que la municipalité et les acteurs locaux doivent relever pour maintenir l’attractivité du cœur de ville. Si plusieurs initiatives ont permis l’ouverture de nouveaux commerces, des obstacles persistent, notamment en ce qui concerne l’immobilier vétuste. Faisons un zoom sur cette rue stratégique, les actions entreprises pour la redynamiser, et les défis qui restent à surmonter.

La rue du Commerce, avec ses 70 cellules commerciales, souffre depuis plusieurs années. 8 sont vacantes, mais certaines sont dans un état de délabrement avancé. Paul Gillet, adjoint au commerce, précise : « Sur les 8 commerces vacants, 4 sont en cours d’ouverture. Mais pour les 4 autres, nous sommes face à une situation délicate. Certains immeubles sont bloqués par des successions ou des propriétaires âgés qui refusent de faire des travaux, malgré l’état catastrophique de leurs biens. »

L’immobilier vétuste, véritable frein

L’un des principaux obstacles à la revitalisation de la rue du Commerce réside dans l’état de l’immobilier. De nombreux immeubles n’ont pas été entretenus pendant des décennies, ce qui rend impossible leur commercialisation sans travaux majeurs. Certaines cellules sont même considérées comme dangereuses pour le public, à l’image de l’ancienne boutique Eram, qui a dû fermer en raison de risques d’effondrement. Stéphanie Charret, responsable du service développement commercial, témoigne des difficultés rencontrées : « Nous faisons face à des situations où les poutres des immeubles sont en train de s’effondrer, où il n’y a plus de raccordement à l’assainissement collectif, ou encore où les étages sont envahis par les pigeons. Il est inimaginable de pouvoir installer des commerces dans de telles conditions sans une réhabilitation complète des bâtiments. »

Les loyers pratiqués par certains propriétaires sont également problématiques. Des cellules délabrées sont encore louées à des tarifs exorbitants. Cette situation rend ces locaux inaccessibles pour les porteurs de projets, malgré une demande pour s’installer sur cette rue.

rue du commerce

Le bonus à l’installation et l’aide aux travaux pour la rénovation des locaux sont des leviers qui permettent de compenser en partie. Paul Gillet se félicite de ces avancées : « Depuis le début de l’année 2024, nous avons vu de nouvelles enseignes ouvrir sur la rue du Commerce, notamment dans le prêt-à-porter et les commerces de services. Par exemple, la boutique IMUA, qui a entièrement rénové sa cellule, est un modèle à suivre. Le propriétaire a fait le choix de séparer les étages et de tout rénover. Le résultat est spectaculaire, et le commerce s’est loué en deux jours ! »

rue du commerce

Cette politique d’incitation, associée à un travail de proximité avec les commerçants et les porteurs de projets, commence à porter ses fruits. Mais il reste encore beaucoup à faire, notamment pour les immeubles les plus vétustes.

L’Opération de Restauration Immobilière (ORI) : un levier coercitif

Face à l’immobilisme de certains propriétaires, la Ville de Blois a décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant une Opération de Restauration Immobilière (ORI). Ce dispositif, voté en octobre 2024, permet à la municipalité de contraindre les propriétaires à réaliser des travaux de réhabilitation sous peine d’expropriation. Paul Gillet explique : « L’ORI est une mesure forte, mais nécessaire. Nous ne pouvons pas laisser des immeubles en état de délabrement total rester vacants indéfiniment. Avec ce dispositif, nous donnons un délai aux propriétaires pour entreprendre des travaux, et si rien n’est fait, la Ville pourra préempter les biens et les restaurer elle-même. »

Cette mesure concerne plusieurs immeubles de la rue du Commerce, dont certains sont dans un état de péril imminent. Le processus de préemption, bien que rarement utilisé jusqu’à son terme, permet souvent de faire bouger les lignes et de pousser les propriétaires à réagir. Stéphanie Charret précise :
« L’objectif de l’ORI est aussi de recréer de l’habitat dans les étages vacants des immeubles concernés, afin de ramener des habitants en cœur de ville. Nous savons que la présence d’habitants est un facteur clé pour dynamiser le commerce de proximité. Nous avons encore du chemin à parcourir, mais nous voyons des signaux positifs. Le retour d’enseignes comme IMUA ou les projets de concept-stores pour enfants montrent que la rue du Commerce conserve un fort potentiel. Il nous faut maintenant poursuivre nos efforts pour réhabiliter les cellules vacantes et redonner totalement vie à cette rue emblématique. »

Cependant, la véritable clé du succès réside dans la capacité des propriétaires à réagir et à entreprendre les travaux nécessaires. « Sans un effort des propriétaires pour rénover leurs biens, nous ne pourrons pas faire de miracles, commente Paul Gillet. Mais avec l’ORI et le bonus à l’installation, nous avons aujourd’hui les outils pour inciter, voire contraindre, ceux qui bloquent la dynamisation de cette rue. »

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