Le voici, le voilà, le loto de la biodiversité, une initiative inscrite dans la loi de finances 2023, est prêt à voir le jour. Baptisé « Mission Nature », ce jeu de grattage, au coût de 3 euros le ticket, sera lancé le lundi 23 octobre, et sera disponible dans 30 000 points de vente.
Sur chaque ticket vendu, 43 centimes (soit 14 % des recettes) seront reversés à l’Office français de la biodiversité (OFB). Ces fonds ont pour vocation de financer 20 projets essentiels de restauration de la nature. Cependant, ce pourcentage a été critiqué comme étant faible par certaines ONG.
Le comité de sélection présidé par Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, a dévoilé la liste des 20 projets bénéficiaires. Ces derniers ont été choisis parmi une cinquantaine de projets proposés par des ONG, des conservatoires d’espaces naturels ou des collectivités, répondant à l’appel à projets lancé en mars 2023.
Six des projets sélectionnés sont considérés comme « emblématiques ». Ils concernent notamment la restauration écologique des tourbières alcalines dans les méandres de la Haute-Somme et le retour du gypaète barbu entre les Alpes et les Pyrénées. Les 14 autres, qualifiés de « projets de maillage », ont des impacts à l’échelle régionale ou locale, comme la reconquête forestière du littoral de la pointe de Saziley (Mayotte).
Le montant des subventions pour ces initiatives varie considérablement, allant de 56 995 euros pour la restauration du bocage du sud de l’Indre à 800 000 euros pour la restauration des tourbières de Haute-Somme. Olivier Thibault, directeur général de l’OFB, a précisé que « ces projets ne viennent pas se substituer à d’autres projets, ils viennent en plus ».
L’initiative est portée par le groupe La Française des Jeux. L’idée est simple : offrir la possibilité de contribuer à la protection de la biodiversité tout en ayant une chance de remporter jusqu’à 30 000 euros. Pour rappel, les tickets « Mission Nature » seront disponibles à l’achat sur le site web de La Française des Jeux, sur leur application, ainsi que dans les points de vente habituels.
Alors que la crise climatique et la perte de la biodiversité sont plus que jamais au cœur des préoccupations mondiales, cette initiative offre une manière ludique de soutenir la cause environnementale. Mais faut-il vraiment en passer par là pour financer des urgences ? Telle est la question.
