De drôles de culs-de-lampe au château royal de Blois

Le château royal de Blois offre une merveilleuse illustration de l’évolution de l’architecture française sur plusieurs siècles. Si ses façades, ses cours et ses logis parlent d’eux-mêmes, il est un élément architectural, moins connu mais tout aussi fascinant : les « culs-de-lampe ».
Qu’est-ce qu’un « cul-de-lampe »?
Contrairement à ce que son nom pourrait suggérer, le « cul de lampe » n’a rien à voir avec un luminaire. Il s’agit d’un élément sculpté, généralement en pierre, servant à orner un encorbellement ou une saillie, comme le bas d’une voûte ou d’une statue. Ils étaient particulièrement populaires pendant le Moyen Âge et la Renaissance.
Les « culs de lampe » au château de Blois : un témoignage de l’évolution artistique
Le château de Blois, avec ses différentes ailes construites à différentes époques, présente un éventail de styles architecturaux. Et les « culs de lampe » ne sont pas en reste.
Dans l’aile Louis XII, par exemple, ces éléments reflètent clairement le style de la fin du Moyen Âge, avec des motifs souvent inspirés de la nature ou de la mythologie. En passant à l’aile François Ier, construite pendant la Renaissance, on peut observer une transition vers des motifs plus élaborés, témoignant de l’influence de la Renaissance italienne.
Des trésors cachés à observer
Chaque « cul de lampe » est unique et raconte une histoire. Certains portent des scènes religieuses, d’autres des représentations de la vie quotidienne ou des créatures fantastiques. Leur richesse réside dans les détails, souvent si fins et précis qu’ils nécessitent une observation attentive pour en apprécier toute la beauté. Ou pas. Ici, une drôle de « correction maternelle » !

La préservation de ces chefs-d’œuvre
Au fil des ans, les « culs de lampe » du château de Blois, comme d’autres éléments architecturaux, ont subi les ravages du temps. Heureusement, le château, conscient de la valeur inestimable de ces sculptures, a pris des mesures pour les restaurer et les préserver. Ces efforts de conservation permettent aux visiteurs d’aujourd’hui, et de demain, d’admirer ces pièces maîtresses de l’histoire architecturale.

Cette statue insolite est un cul-de-lampe en forme d’angelot, niché en hauteur au-dessus d’une baie. À première vue, elle semble avoir été restaurée avec soin, sauf pour un détail remarquable : le visage qui orne cet ange est nul autre que celui de Jack Lang, le célèbre ex ministre-maire de Blois.
Malgré sa position en hauteur, il est difficile de méconnaître le visage bien connu du légendaire ministre de la Culture. Le sculpteur responsable de cette œuvre a pris grand soin de reproduire les traits caractéristiques de Jack Lang, mettant particulièrement en évidence son nez distinctif et son sourire chaleureux. Cependant, il convient de noter que le reste du corps de l’ange demeure inchangé depuis sa création d’origine, et il faut souligner que le ministre est représenté avec une anatomie généreuse, sans pantalon.

La prochaine fois que vous visiterez le château de Blois, prenez un moment pour chercher ces petits joyaux architecturaux. Ils peuvent être discrets, cachés sous une voûte ou à la base d’une statue, mais ils sont le reflet vivant d’une époque et d’un savoir-faire. Les « culs de lampe » du château de Blois sont plus qu’un simple ornement, ils sont les gardiens silencieux de l’histoire de la ville.